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Loi Fioraso : un nouveau coup dur pour les universités
par Journal Racailles (Caen)
Publie le lundi 1er avril 2013 par Journal Racailles (Caen) - Open-PublishingARTICLE A PARAÎTRE DANS RACAILLES n°66 (Caen / avril-mai 2013)
Geneviève Fioraso est l’actuelle ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Son parcours laisse on ne peut plus rêveur : dans la région grenobloise, elle était à la fois PDG de Minatec Entreprises (spécialisée dans les nanotechnologies), maire adjointe de Grenoble, membre ou co-présidente de trois sociétés d’économies mixtes publiques-privées liées à « l’innovation technologique » et évidemment à Minatec Entreprises, ou encore membre d’associations loi 1901 dont la plupart sont liées à la facilitation et la coordination des rapports entre secteurs publics et privés. C’est donc une ancienne patronne et une lobbyiste convaincue du rapprochement public-privé qui dirige actuellement ce ministère. Son cabinet ministériel est composé très majoritairement de partisans et artisans de la loi LRU… Vous vous rappelez ?

« Liberté » et « responsabilité » des universités
La loi LRU, loi qui a rendu « autonomes » financièrement les universités en passant par une diminution considérable de la dotation budgétaire d’État et poussant ces dernières à rechercher d’autres sources de financements, notamment via les entreprises privées ou le mécénat. La loi LRU a également transféré la gestion financière et humaine de la « masse salariale » de l’État aux universités avec en même temps une accentuation des pouvoirs des conseils d’administration et surtout des Président-e-s d’universités, faisant de ces dernier-e-s de vrai-e-s chefs d’entreprises. Cette fameuse loi qui fait qu’actuellement plus d’un quart des universités françaises sont en déficit budgétaire et plus de la moitié en difficultés financières et qu’elles utilisent leurs salarié-e-s comme variable d’ajustement en supprimant des dizaines et des dizaines de postes - 46 postes pour l’université de Caen entre 2013 et 2014 par exemple - provoquant suppressions d’heures de cours, surcharges de TD et dégradation des conditions de travail et d’études. Cette loi qui pousse les universités, les filières, les centres de recherches et les personnels à la compétition la plus totale et incite à des suppressions ou fusions de filières considérées comme insuffisamment rentables pour l’économie capitaliste…

Non seulement le projet de loi Fioraso ne remet rien en cause de cette foutue LRU mais il accélère et enfonce le clou de la marchandisation de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Compétitivité de l’université-entreprise
Ce projet, passé à l’Assemblée Nationale fin mars, préconise notamment la mise en place de « communautés d’universités » dont l’objectif principal est de faire fusionner les universités les unes avec les autres afin de créer de grands pôles régionaux de l’enseignement supérieur sensés être compétitifs sur la scène internationale passant par des fusions de filières et de centres de recherche pour une soi-disant question de « lisibilité ». Mais ce sont bien les étudiant-e-s les plus précaires et les personnels qui vont trinquer. Toute fusion génère des suppressions de postes. Et toute fusion supprime des filières empêchant les étudiant-e-s n’ayant pas les moyens de se déplacer à des centaines de kilomètres de chez eux/elles de s’inscrire dans la filière de leur choix. Dans le même temps, les pouvoirs vont se concentrer dans les mains de l’instance dirigeante du regroupement/fusion d’universités, composée à (...) LIRE LA SUITE -> http://www.racailles.info/2013/04/loi-fioraso-un-nouveau-coup-dur-pour.html