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Lundi 23 mars au Vingtième Théâtre, Soirée NosEnchanteurs « La Fête à Boris !

par Michel Kemper

Publie le jeudi 12 mars 2015 par Michel Kemper - Open-Publishing

Au fait, qui est l’actuel directeur de l’Olympia ? Depuis que cette vénérable institution a été cédée au groupe Vivendi-Universal, le nom du capitaine du navire-amiral, quel que soit son mérite, importe peu. C’est Universal et on peut suspecter l’indépendance d’un lieu aussi mythique que celui-ci quand il est la propriété de la plus grande des majors.

L’Olympia, rue des Capucines, ne connut vraiment que deux directeurs. Bruno Coquatrix, dont le nom est toujours accolé à celui de la salle. Et son neveu, Jean-Michel Boris, longtemps son plus proche collaborateur, qui lui succéda à sa mort.
Car gérer une telle salle n’est pas que s’occuper de l’administratif, des normes de sécurité, du personnel et des contrats d’assurance. Non, le directeur est l’âme de la salle. C’est lui qui impulse, qui la fait vivre, la nourrit des artistes qu’il défend, qu’il peut programmer contre vents et marées, sans entraves, en toute indépendance. Coquatrix puis Boris ont donné leur chance à des artistes qui sans eux n’auraient jamais foulé la scène de l’Olympia. Si Allain Leprest a pu faire son Olympia (en reste ce disque en public d’anthologie, dont l’édition originale est devenu un collector) sans y laisser son pantalon, c’est grâce à Boris qui, dit-on, a oublié quelques factures à solder. Des coups de pouce comme ça, des salles gratuites (comme pour La Marée d’inox, avec entre autres Clarika et La Grande Sophie) pour simplement aider un artiste auquel il croyait, Jean-Michel Boris en a fait, que parfois il vous raconte sous couvert de confidences : « J’ai pu ouvrir un certain nombre de portes à un certain nombre d’artistes, j’ai essayé de le faire le mieux possible  » dit-il avec sa légendaire modestie. Il fut, comme précédemment son oncle, un grand homme pour la Chanson. Après sa mise à la retraite, il savait qu’il continuerait au service de la Chanson, simplement différemment. En écrivant, en chroniquant (sur Chorus/Les Cahiers de la Chanson), en mettant en relation les uns les autres, en assistant des projets, notamment Les Nuits de Champagne, ce festival à Troyes. Boris est un entremetteur de la Chanson, qu’il défend ardemment : «  La chanson n’est pas prise par les pouvoirs publics comme un art majeur ; on nous prend pour des bohémiens, des saltimbanques. » Il est vent debout contre l’anglo-saxonisation de la chanson : Boris est un militant.

Ce n’est pas pour rien que, pour sa première soirée, NosEnchanteurs a tenu à la célébrer à sa façon. En lui disant merci, en lui montrant que d’autres s’associaient à son combat, le prolongeaient à leur manière, par la plume, au moment où la presse range la sienne concernant la chanson et laisse la place à des plumitifs sans culture et sans goûts, des gens qui participent eux-aussi à l’enterrement de la langue française dans la chanson, d’une part importante de notre culture donc.

« Il faut faire entrer tous les courants artistiques et de pensée dans sa salle
 » disait Jean-Michel Boris à propos de l’Olympia. C’est ce que nous tentons de faire chaque jour sur NosEnchanteurs, pour le goût et la nécessité du partage. Pour que nous ayons encore des lendemains qui chantent.

C’est dire si nous avons envie de partager ça avec Jean-Michel.

Soirée NosEnchanteurs, le lundi 23 mars au Vingtième Théâtre à Paris, La Fête à Jean-Michel Boris. Avec Jean-Michel Boris, Monsieur Poli & Sève, Céline Caussimon, Rémo Gary, Valérie Mischler, La Marquise, Louis Ville et François Pierron, Jérémie Bossone… Réservation conseillée : 01.48.65.97.90 et points de vente habituels.

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