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Lutte pour la survie : Sommes-nous obligés d’être toujours en compétition ?
Publie le jeudi 17 octobre 2013 par Open-PublishingL’actuel débat sur la Charte des valeurs touche indirectement un point central de notre vie en société à l’intérieur du Système.
Je dis à l’intérieur du Système parce que le Système est le tout de notre civilisation. Le Système, c’est en résumé le chacun pour soi et le "au plus fort la poche". C’est aussi cette nouvelle identité que le Système désire pour l’être humain. Pour le Système, les êtres humains sont interchangeables puisque lui, le Système, ne reconnaît qu’une seule identité pour tous les êtres humains, soit celle de producteur-consommateur devant répondre aux besoins du marché pour sa survie.
Le point central de notre vie en société à l’intérieur du Système est ce que je nomme la compétition pour la survie.
La charte des valeurs, sans le vouloir, égratigne un peu ce dogme de la compétition qu’entretient le Système puisqu’elle établit des normes pour la vie en société, normes qui restreignent l’élément compétition que semble promouvoir le Système, parce que la charte substitue l’aspect citoyenneté à l’aspect compétition que l’on peut aussi appeler lutte pour la survie.
L’argument du Système en faveur de la compétition semble idéologique, un peu comme une sorte de darwinisme social. Un meilleur être humain résulte du combat pour la survie. Mais est-ce bien vrai ?
Dans une telle conception utilitaire de la société, l’humanité n’y perd-elle pas une certaine diversité des personnalités, diversité qui serait plutôt une richesse qu’une tare.
Car il est probable qu’au bout du compte, ce soit un genre d’individu bien précis porteur d’une personnalité bien définie qui sorte gagnant de cette sélection naturelle, éliminant à plus ou moins long terme d’autres types de personnalité moins pourvus pour le combat social et économique de survie, mais apportant à la société une couleur importante qui, si elle se perdait, finirait par manquer à l’ensemble.
Il n’y a qu’à penser qu’au cours des trente dernières années, c’est dans les classes socio-économiques les plus défavorisées du Québec qu’il y a eu le plus de solitude et le moins d’enfants.
Pour pallier à cette baisse de natalités, on a fait entrer de plus en plus d’immigrants. N’est-ce pas un non-sens quand on songe à tous les Québécois et Québécois qui ont été privés d’une progéniture à cause de cette idéologie de lutte pour la survie.
Si l’on avait pas perdu une génération de Québécois à cause du manque d’un revenu décent pour fonder une famille, probablement qu’on aurait moins besoin de l’immigration.
Reconnaître la citoyenneté avant l’utilité d’une personne devrait être la base de toute société civilisée.
Le principe de citoyenneté a été dépouillé de sa signification d’origine fondé sur le territoire de naissance et sur la citoyenneté des parents.
Pour la bourgeoisie-Système, seul celui qui se révèle "utile" est citoyen.
Et "utile" veut dire, strictement, utile à l’économie de marché régnante. Dans cet optique, les autres sont marginalisés et n’ont pas droit de cité.
Or, on connaît bien des gens qui, sans être utiles à l’économie de marché régnante, sont drôlement dévoués pour les autres au point de vue humain, au point de vue de l’écoute etc...
L’idéologie utilitaire est à revoir si l’on veut regagner le vrai sens de la citoyenneté.