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MAITRE VERGES N’EST PLUS

par KURTZ

Publie le vendredi 16 août 2013 par KURTZ - Open-Publishing
3 commentaires

Un homme disparaît, pas n’importe qui ou peut-être n’importe qui. Comme le dit Sartre : "Tout un homme, fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n’importe qui".

Vergès fit de sa vie un engagement. Dans la résistance d’abord, puis contre le colonialisme et en faveur des vietnamiens, des palestiniens et des résistants qualifiés de terroristes dans notre démocratie idéale.

Celui qui fut qualifié d’avocat de la terreur pour avoir défendu Barbie ne partageait en rien les idées des prévenus qu’aucun avocat d’envergure n’eut osé défendre.

Les avocats sionistes le traitèrent avec mépris lors du procès de Lyon. Il n’en eut cure. De propos racistes tenus à son endroit par les parties civiles de ce procès : il rétorqua "ma mère portait l’étoile jaune de la tête au pied".

Des algériens poseurs de bombe à la bande à Bader et George Ibrahim Abdallah en passant par Milocévic, il fut toujours là, risquant sa vie mais respectant indéfectiblement le principe que tout accusé, quel que soit son crime doit être défendu. Aujourd’hui, le monde est orphelin d’un internationaliste, le Barreau, d’un grand avocat et la France d’un grand de ses hommes.

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Messages

  • Celui qui fut qualifié d’avocat de la terreur pour avoir défendu Barbie

    qui pourrait nous en dire plus sur le procès Barbie , je manque

    cruellement d’éléments a ce sujet ,y a t-il un site ou je pourrais
    avoir des infos fiables a ce sujet , je vous remercie

  • Jacques VERGÈS reste et restera un vrai héros.

    Il fut d’abord un révolutionnaire résistant qui a pris fait et cause pour la résistance en France contre l’occupation allemande, puis pour lutte de libération nationale de l’Algérie contre l’occupation française.
    Par la suite - immédiatement après la fin de la Guerre d’Algérie - il a lancé la revue « RÉVOLUTION », la synthèse de sa grande expérience et l’actualisation des théories révolutionnaires pour la libération des colonies. Ici il s’agissait pour Jacques VERGÈS de contribuer à la formation de nouveaux résistants, en enrichissant la pensée et la théorie militaire révolutionnaire des apports de Fanon, Samora Machel, Mao Tsétoung , Che Guevara…

    L’impact de cette revue se révéla considérable. En effet tous les noyaux ou mouvements nationalistes et révolutionnaires dans les colonies françaises, surtout en Martinique, Guadeloupe ou Réunion, prirent naissance à cette époque (entre 1963 et 1966). Il convient de comprendre que tous ces pays colonisés, depuis l’après deuxième guerre mondiale, ne connaissaient en politique que le monopole des partis communistes qui se caractérisait par l’adhésion au système colonial, l’électoralisme et surtout l’assimilationniste alors que dans les rues se déclenchaient les émeutes populaires spontanées, surtout de la jeunesse, qui manifestaient de l’impatience du changement, de l’insatisfaction d’une certaine politique et du rejet du système colonial.

    Ainsi donc au travers de la revue « RÉVOLUTION » Jacques VERGÈS avait parfaitement accompli sa mission.

    Après la mort de Che Guevara qui l’affecta profondément il décida de se consacrer son énergie (ce qu’il fit de 1967 à 1978) à la cause révolutionnaire des peuples en lutte contre l’impérialisme et le colonialisme, en utilisant surtout son métier d’avocat comme d’une arme, à partir de l’Algérie son port d’attache

      pour démasquer et dénoncer l’impérialisme, ses complots, ses menées et visées contre révolutionnaires, ses complices
      pour conseiller des gouvernements anti impérialistes, notamment en matière de droit international
      pour conseiller les groupes révolutionnaires y compris en logistique ou assurer la liaison entre des gouvernements anti impérialistes et des groupes, mouvements ou partis révolutionnaires, devenant ainsi une sorte de porteur de valise, le fusible idéal en cas de problème et qu’il assumait parfaitement, répondant aux impératifs révolutionnaires du moment.

    En 1967 une occasion extraordinaire se présenta à lui, il s’agissait de la détention du criminel Moïse TSHOMBÉ instrument des impérialistes européens et américains, l’assassin de Patrice LUMUMBA et surtout l’homme de la sécession katangaise (rappelons que l’Algérie venait de faire face à une tentative de sécession kabyle fomentée naturellement par l’impérialisme) dont l’avion avait été détourné sur l’Algérie. Jacques VERGÈS put convaincre le Président BOUMEDIENNE de mettre en œuvre pour Moïse TSHOMBÉ dont il serait le défenseur, un procès international ; une tactique avortée puisque le procès n’eut pas lieu, la CIA ayant empoisonné Moïse TSHOMBÉ.

    Bien plus tard Jacques VERGÈS eut recours à cette même tactique dans de célèbres procès, par exemple en prenant la défense du criminel de guerre Klaus BARBIE pour mettre à nu le dossier de la collaboration secrète avec les nazis et essayer de démasquer les dirigeants socialistes et la gauche dans la dénonciation des résistants, dont Jean MOULIN. Seulement le système politico judiciaire français refusa de juger Klaus BARBIE pour la torture et l’exécution, qu’il revendiquait, de 600 résistants (Il fut jugé pour la déportation à Auschwitz 44 enfants juifs et de 7 adultes).

    UNE ANECDOTE CÉLÈBRE : Au cours du procès une femme expliquait comment elle avait été torturée à la gégène par Klaus BARBIE, ce dernier lui administrait des décharges électriques alors que simultanément il caressait le chat sur son épaule. « Montrez-moi, Madame, la troisième main de Klaus BARBIE, demanda Jacques VERGÈS, puisqu’il faut deux mains pour la gégène et au moins une main pour caresser un chat ?

    En fin de compte je conviendrai avec vous que Jacques VERGÈS fut un brillant avocat, et de par ses convictions, un géant hors pair, un héros moderne. On ne peut ressentir qu’une profonde tristesse et une brutale injustice de le savoir parti si tôt, il reste tant de luttes anticolonialistes et anti impérialistes à mener ou à voir triompher avec leurs causes à défendre. L’absence de Jacques VERGÈS se fait déjà sentir.

  • Retour en image sur le rassemblement pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah
    face à la prison de Lannemezan – Mardi 23 octobre 2012 – jour de l’audience judiciaire.
    Depuis le 24 octobre 2102 Georges vit sa vingt neuvièmement années d’enfermement.
    La solidarité est une arme. Ensemble nous vaincrons.
    Liberté pour tous les prisonniers politiques !

    http://vimeo.com/53613919
    (intervention de Verges)