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MANIFESTATION NATIONALE DES SANS PAPIERS SAMEDI 23 OCTOBRE

Publie le vendredi 22 octobre 2004 par Open-Publishing

MANIFESTATION NATIONALE DES SANS PAPIERS SAMEDI 23 OCTOBRE et autres rendez-vous (Lyon, Perpignan, Strasbourg)

SANS PAPIERS

en lutte >>>coordination nationale

COMMUNIQUE

MANIFESTATION NATIONALE DES SANS PAPIERS

SAMEDI 23 OCTOBRE 2004

à 14h

de l’Eglise Saint Bernard à République - Paris

POUR LA REGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS

et EN HOMMAGE A ROMAIN BINAZON DECEDE

 Régularisation de tous les Sans Papiers avec la carte de 10 ans

 Libération et régularisation des Sans Papiers en prison pour défaut de papier

 Fermeture des centres de rétention

 Abrogation des lois Pasqua/Debré/Chevènement/Sarkozy

 Respect du droit d’asile ratifié par la France

 Abrogation de la double peine

 Liberté de circulation

Trajet :

Eglise Saint Bernard ( métro Chapelle - Ligne 2)
rue Stephenson
rue Ordinaire
Boulevard Barbès
Boulevard Magenta
Place de la République
Stationnement des cars : avenue de la République

Coordination Nationale des Sans Papiers
25, Rue François Miron, Paris, 75.004
tél : 01.44.61.09.59 - fax : 01.44.61.09.35
mail : coordnatsanspap@wanadoo.fr

 23 octobre - Lyon : manifestation :

Halte aux expulsions !
Libération de tous les étrangers enfermés pour défaut de papiers !
Régularisation de tous les sans-papiers !
Respect du droit d’asile !

Manifestation le samedi 23 octobre
départ 15h00 Place Bahadourian (Lyon 3ème)

 6 novembre - Perpignan : parrainage de sans papiers et manifestation.

Nous exigeons, avec le Collectif des Sans-Papiers perpignanais :

La Régularisation de tous les Sans-Papiers
La libération et la régularisation des Sans-Papiers en prison pour défaut de papier*
L’abrogation des lois Pasqua/Debré/Chevènement/Sarkosy
La fermeture des centres de rétention (ici à Rivesaltes)
Le respect du droit d’asile ratifié par la France
La définition d’une politique et d’une loi progressiste de l’immigration
Samedi 6 Novembre 2004 à 14h00 Départ Place Rigaud ( Perpignan )

 23 au 31 octobre - Strasbourg : semaine d’action du collectif des 3 frontières ( France, Allemagne, Suisse)

Appel du collectif des 3 frontières

Pour la liberté de circulation et d’installation

Une semaine d’action et de réflexion du 23 au 31 octobre 2004

La liberté de circulation et d’installation devrait être un droit fondamental garanti à toutes et à tous. Or, au regard des faits en Europe, beaucoup de migrantes et migrants n’ont aucun droit, notamment celui de travailler. Ils sont sous la menace permanente de l’expulsion et sont confrontés aux appareils répressifs des Etats. Pendant que la mobilité des capitaux est encouragée, les frontières de l’Europe représentent des obstacles insurmontables pour beaucoup de gens. La majorité des hommes et des femmes, qui réussissent à passer les frontières, n’ont aucune chance d’obtenir une carte de séjour définitive, en raison de règlements très stricts en matière de titre de séjour et d’asile.

Sans papiers et sans droit, la menace de l’expulsion est permanente. La coopération, dans l’Union Européenne, fonctionne parfaitement bien quand il s’agit d’expulser des femmes et des hommes sans papiers.

Les politiques de répression de l’immigration au niveau européen servent en fait à contrôler les flux migratoires et à les canaliser en fonction des intérêts capitalistes nationaux et européens. Le droit d’asile, censé permettre aux personnes en danger dans leur pays de trouver un refuge, n’existe pratiquement pas. Les réfugié(e)s et les migrant(e)s, issu(e)s de pays oppresseurs, sont expulsé(e)s dans leur pays d’origine. En même temps, on introduit des quotas pour des travailleurs saisonniers sous-payés dont l’économie européenne a tellement besoin. L’entrée en Europe des élites et des spécialistes hautement qualifiés est également facilitée. Ce qui compte dans ces règlements n’est pas la dignité humaine mais le calcul implacable de la rentabilité. Seulement celles et ceux dont a besoin ont le droit de venir, et peut-être même de rester.

Les pays de l’Union Européenne privilégient, dans un raisonnement en termes économiques, leurs intérêts au détriment de la vie d’enfants, de femmes et d’hommes. Expulsion, brutalités et mort sont les conséquences pratiques de ces politiques.

Les évolutions politiques, comme la construction européenne, nous ont appris que dorénavant les revendications doivent se situer aussi sur un plan international, ce qui permet de faire converger nos visions d’une Europe sociale et ouverte sur le monde. C’est pour ces raisons que des groupes venus de France, de Suisse et d’Allemagne, proposent à tous et à toutes une semaine d’action et de réflexion du 23 au 31 octobre à Strasbourg.

Afin qu’il y ait un véritable changement des politiques d’immigration en Europe, nous exigeons :

• la régularisation de tous les Sans-papiers,

• l’arrêt des expulsions,

• la libération des tous les Sans-papiers emprisonnés,

• la fermeture des centres de rétention,

• l’abolition totale de la double peine (expulsion en cas de condamnation pénale),

• la liberté de circulation et d’installation,

• une Europe ouverte et respectueuse des droits et libertés des étrangers,

• l’obligation pour les gouvernements de respecter les droits fondamentaux des Sans-papiers sans interpréter les législations, déjà répressives, comme bon leur semble.

Appel allemand

Appel au soutien de la semaine d’action du 23 au 31 octobre à Strasbourg. Soutenez les sans-papiers et les réfugiés !

En Allemagne, entre 1,2 et 1,8 million de personnes, selon les données officielles, vivent sans titre de séjour valable. Ces personnes vivent en dessous du revenu minimum d’existence, en dehors du monde visible. Ainsi, ils n’ont aucun droit et doivent craindre d’être repéré lors de chaque contact social. L’emploi des sans-papiers en Allemagne est une politique froidement envisagée, car avec les sans-droits les plus grands profits sont permis. Depuis longtemps déjà, des parties illégales du marché du travail se sont constituées dans certaines branches de l’économie. Un grand besoin de main d’œuvre bon marché existe. C’est ainsi que de nombreux sans-papiers travaillent, au côté de salariés légaux, dans le bâtiment et les activités qui lui sont liées, l’agriculture et la sylviculture, l’entretien des bâtiments et des industries, l’hôtellerie, l’industrie du sexe, etc. N’oublions pas les milliers d’entre eux, personnel de maison, femmes de ménage. Depuis longtemps une large solidarité avec les sans-papiers est réclamée, parce qu’il n’est pas possible qu’une grande partie des salariés subisse de telles conditions d’exploitation, sans pouvoir se défendre. Nous réclamons la régularisation, cela implique des papiers pour tous les sans-papiers en Allemagne.

C’est la précarité des conditions de vie des sans-papiers qui rend les réseaux sociaux importants. Les soutiens sociaux peuvent offrir le minimum pour les soins médicaux, l’accès des enfants à l’école, permettre la consultation des syndicats pour les questions de droit du travail, organiser l’approvisionnement des choses les plus nécessaires, offrir des cours de langue, etc. Les réseaux sociaux auto-organisés sont des avancées hors de l’exclusion, un signe clair de solidarité tout en permettant une stabilisation du séjour des personnes touchées.

Seule une partie des sans-papiers sont des réfugiés. Ils ne sont pas reconnus en tant que tel à cause d’une politique restrictive d’asile. Leur vie dans l’ " illégalité " est d’autant plus difficile que l’option du retour représente un danger pour leur propre vie. Lors des 20 dernières années, de plus en plus de droits politiques, sociaux, économiques et culturels ont été supprimés : à travers les changements constitutionnels, les lois et décrets, avec pour principe " d’empêcher les abus ". Le résultat de cette politique est l’absence de droits pour les réfugiés, à travers un système rigide de cantonnement, les expulsions, le refus d’un séjour légal, des contrôles en augmentation et l’exploitation sur le marché du travail. Seulement peu de demandes sont accordées. Ainsi est produite la mise en illégalité.

La nouvelle loi sur l’immigration aussi prévoit d’autres durcissements : la mise en place des fameux " centres de sortie " au sein desquels les personnes devront supporter patiemment les inspections des chambres et les interrogatoires. Le but affiché de l’Etat est le " retour libre " des réfugiés, pratiquement de plus en plus seront contraints à l’illégalité.

En Europe, des règles, des lois discriminantes et des dispositions à l’encontre des migrants ont pu être décidés. La politique dominante a réussi à dénier les situations mondiales réelles, les réfugiés ne sont plus représentés comme victimes mais comme coupables et concurrents. Ceci est une politique ouvertement raciste et criminalisent les concernés. Le plus flagrant dans la vie quotidienne est l’atteinte portée à la dignité humaine.

Nous appelons, de la région des 3 frontières, à l’engagement pour l’égalité des droits pour tous, contre un monde de discriminations injuste et à substituer des actes de solidarité à l’individualisme.

Les structures et évolutions politiques en Europe nous ont montré que nos revendications doivent être portées ensemble à l’échelon international.

Pour cette raison nous soutenons les revendications de l’appel du collectif des 3 frontières et appelons à une participation active aux manifestations, actions et initiatives du 23 au 31 octobre 2004 à Strasbourg.

SAGA:Collectif d’action contre les expulsions (Fribourg et alentours)

Appel suisse en allemand

Auf die Strasse

Das Drama der Nord-Süd-Gegensätze spielt sich zusehends auf der Strasse ab, auch in Basel.

Seit April dieses Jahres wirft die Asylbehörde die ausgegrenzten Personen mit sogenanntem Nichteintretensentscheid auf die Strasse. Der Bundesrat will künftig alle Asylsuchenden ohne Ausweispapiere und alle mit einem negativen Entscheid illegalisieren. So kosten sie den Staat nichts. Damit nicht genug.

Die zu Sans-Papiers gemachten Asyl Suchenden haben die Auflage, die Schweiz unmittelbar und „eigenverantwortlich" zu verlassen - eine Auflage, die sie in der Regel gar nicht erfüllen können. Sie dürfen nicht bleiben, sie können nicht gehen, legal nicht.

Das neue juristische Konstrukt führt zu haarsträubenden Situationen : Auf den Strassen Basels sind NEES - Menschen mit einem Nichteintretensentscheid - einer Jagd durch die Polizei ausgesetzt. Werden sie erwischt, erhalten sie eine Geld- und Gefängnisstrafe wegen illegalem Aufenthalt. Das Strafkonto der völlig mittellosen Sans-Papiers - sie sind ja von der Sozialhilfe ausgeschlossen - wächst so ins Irrwitzige. Was jene freut, die an hohen statistischen Zahlen zur „Ausländerkriminalität" interessiert sind.

Allein schon die Anwesenheit eines Sans-Papiers gilt als Delikt. Zudem wirkt das juristische Konstrukt der „illegalen Anwesenheit" wie eine ansteckende Krankheit : Sans-Papiers werden so zu Unberührbaren, wer mit ihnen in Kontakt kommt, wird selber straffällig. - Eine inszenierte Seuche.

Die Basler Polizei führt die Aufgegriffenen häufig in jene Kantone zurück, die für deren Ausschaffung zuständig sind. Dort wie hier sind die Gefängnisse bereits überfüllt ; Nothilfe wird meist verweigert. Die Aufgegriffenen kehren häufig nach Basel zurück und laufen der Polizei erneut in die Hände - ein schreckliches Katz- und Mausspiel. Der Bundesrat treibt die Menschenjagd mit den eben beschlossenen Massnahmen weiter an.

Die Illegalisierunsmassnahmen und den Sozialhilfestopp erfunden haben Alt-Bundesrätin Ruth Metzler und der frühere BFF-Direktor Jean-Daniel Gerber. Noch während der Abstimmungskampagne zur letzten SVP-Asylinitiative, die am 24.11.02 abgelehnt wurde, kündigten die beiden noch viel „griffigere Instrumente" zur Bekämpfung von Asylgesuchen an. Als Sparprogramm wurden die Illegalisierungsmassnahmen in die laufende Asylgesetzrevision eingebracht. Am letzten 25. August, rund fünf Monate nach der nationalrätlichen Asyldebatte, stimmte der Bundesrat einem neuen Radikahlschlag Blochers zu und griff abermals in rechtsstaatlich bedenklicher Weise in den Gesetzgebungsprozess ein. Er will den Sozialhilfestopp auf sämtliche abgewiesenen Asylsuchenden und solche ohne Identitätsausweise ausdehnen. Die Ausschaffungshaft, die bereits in diesem April zur Beugehaft umfunktioniert worden ist, soll nun auf 18 Monate verdoppelt werden. So ist die von der SVP geplante neue Asylinitiative vom Bundesrat bereits realisiert und noch weit übertroffen worden.

Seit dem 1. April 2004 sind über 3’000 Asylsuchende illegalisiert worden. Der grösste Teil lebt als Sans-Papiers in der Schweiz und verstärkt die bisherige Bevölkerungsgruppe der irregulär Anwesenden von 200’000 bis 300’000 Personen. Hinzu kommen nun die mehreren tausend Abgewiesenen, die bereits vor dem 1. April 04 einen Nichteintretensentscheid (NEE) erhalten hatten. Tritt die neue vom Bundesrat vorgeschlagene Regelung in Kraft, landen zusätzlich monatlich 4-5’000 Sans-papiers mit NEE auf der Strasse.

Dass die Gefängnisse in der Schweiz heillos überbelegt sind, ist auf die unzähligen Ausschaffungshäftlinge zurückzuführen. Ein teures Geschäft : Ein Gefängnisplatz kostet täglich weit über 200 Franken. Ein Asylbewerber kostet den Staat höchstens einen Fünftel dieser Kosten - Wenn er seinen Lebensunterhalt selbst verdienen darf, bringt er ihm namhafte Einnahmen durch zusätzliche Spezialsteuern !

Die politischen Entwicklungen in der Schweiz zeigen, dass wir unsere Forderungen international auch bei den Dreiländeraktionen in Strasbourg erheben sollten. Deshalb auf nach Strasbourg !!!!

Kontakt : Solidaritätsnetz Region Basel, Pf., 4005 Basel, PC 40-384045-9

Appel suisse

Dans la rue

e drame des oppositions entre le Nord et le Sud se déroule sous nos yeux, dans la rue, à Bâle aussi. Depuis avril 2004, les autorités en charge de l’asile jettent à la rue les personnes exclues avec le fameux certificat de non admission. Le conseil fédéral veut à l’avenir rendre illégaux les demandeurs d’asile sans papiers d’identité et tous ceux qui ont reçu une réponse négative. Ainsi ils ne coûtent rien à l’Etat. Ce n’est pas encore assez.

Les demandeurs d’asile rendus sans-papiers ont l’obligation de quitter la Suisse tout de suite par leurs propres moyens, une obligation qu’ils ne peuvent en général pas observer. Ils ne doivent pas rester légalement, ils ne peuvent partir.

La nouvelle construction juridique conduit à des situations incroyables. Dans les rues de Bâle, les NEES (abréviation pour personnes sans certificat d’admission) sont exposées aux poursuites de la police. En cas d’interpellation, ils reçoivent une amende et une peine de prison pour séjour illégal. Les casiers judiciaires des sans-papiers, à court de moyens, prennent des proportions qui dépassent l’entendement. Ce qui réjouit les amateurs de données statistiques élevées sur la " criminalité des étrangers ".

La présence seule d’un sans-papier est un délit. De plus la construction juridique de la " présence illégale " agit comme une maladie contagieuse, les sans-papiers deviennent des intouchables, celui qui rentre en contact avec eux devient lui-même condamnable, une épidémie mise en scène.

La police de Bâle reconduit les personnes appréhendées dans chaque canton pour lequel est autorisée leur incarcération. Là-bas comme ici les prisons sont surchargées. L’aide d’urgence est en général refusée. Les prisonniers retournent souvent à Bâle entre les mains de la police, un horrible jeu du chat et de la souris. Le conseil fédéral poursuit la chasse à l’homme avec justement les mesures décidées.

Ces mesures de mise en illégalité, ainsi que l’arrêt de l’aide sociale, ont été inventées par l’ancienne conseillère fédérale Ruth Metzler et par l’ancien directeur du BFF, Jean-Daniel Gerber. Notamment pendant la campagne pour le référendum (la dernière initiative SVP-asile) refusé le 24/11/02, les deux ont annoncé encore plus de " moyens efficaces " pour le combat contre les demandes d’asile. Les mesures de mise en illégalité ont été présentées comme des mesures d’économie lors de la révision de la loi d’asile. Le 25 août dernier, exactement 5 mois après le débat sur l’asile au conseil national, le conseil fédéral adopte le nouveau tournant radical de Blocher et se saisit de suite, de manière inquiétante, du processus législatif de l’Etat de droit. Il veut étendre l’arrêt de l’aide sociale à l’ensemble des demandeurs d’asile refusés et personnes sans papiers. L’incarcération, qui depuis avril a été transformée en garde à vue, doit être doublée et atteindre 18 mois. Ainsi la programmée nouvelle initiative (SVP) pour l’asile mise en place par le conseil fédéral fut largement dépassée.

Depuis le 1er avril 2004, plus de 3000 demandeurs d’asile sont rendus illégaux. La majorité d’entre eux vivent comme sans-papiers en Suisse et s’ajoutent à la population des irréguliers, passée de 200 000 à 300 000. En plus arrivent maintenant plusieurs milliers d’exclus qui ont déjà, avant le 1er avril, reçu un refus d’admission. Si la nouvelle règle du conseil fédéral entre en action, ce sont 4 à 5000 sans-papiers (NEE) chaque mois en plus dans la rue.

Le fait déplorable de la surcharge des prisons est à mettre sur le compte des innombrables incarcérations de réfugiés. Une affaire coûteuse puisque chaque place de prison coûte 200 francs suisses par jour. Un demandeur d’asile coûte à l’Etat un cinquième de cette somme seulement. Avec la possibilité de gagner sa vie lui-même, il apporte de notables recettes par des impôts spéciaux supplémentaires !

Les évolutions politiques en Suisse montre que nous devons porter nos revendications à un niveau international, aussi lors des actions du collectif des 3 frontières à Strasbourg. Alors tous à Strasbourg !!!

Réseau de solidarité, région de Bâle.

Douce France...

Le " pays des droits de l’homme " a rarement connu, depuis les lois Pasqua-Debré, un tel niveau de répression des étrangers. Sous couvert d’antiterrorisme et de pragmatisme conservateur, il est devenu interdit d’héberger ou d’aider les sans-papiers, rendus illégaux à tort.

Tandis que la xénophobie reprend de l’ampleur, l’Etat français a diminué les possibilités d’asile et d’accueil par des lois (Sarkozy, Villepin) inspirées de l’extrême droite, l’accélération des expulsions, la suppression d’aides sociales, la suppression de subventions à des associations ou organismes de soutien.

En cela le pouvoir sécuritaire français nourrit et suit la tendance européenne de criminalisation des étrangers considérés comme partie importante des classes dites " dangereuses " : délocalisation de l’instruction des demandes d’asile, mise en place de camps spécifiques pour demandeurs d’asile, restriction des demandes avec la notion manipulée de pays tiers sûr, politique d’emprisonnement.

A cela s’ajoutent les nouvelles mesures pour traiter les demandes plus rapidement, l’OFPRA (en charge des demandes d’asile en France) doit avoir du rendement, augmenter le nombre de refus avec un minimum de personnel.

Le nombre de vies brisées par la politique de stigmatisation des étrangers, le rôle de bouc émissaire enduré par des centaines de milliers de réfugiés, de Françaises et Français issus ou dont les parents sont issus de l’immigration, tout cela sert parfaitement les intérêts économiques capitalistes.

Les sans-papiers, en général affectés à des travaux pénibles dans des conditions de travail dangereuses avec souvent des revenus en desous du minimum vital, sont les plus précaires parmi les précaires. Privés de citoyenneté, de droits élémentaires (santé, éducation, logement, etc.), ils vivent dans la crainte du refoulement, sont menacés par les employeurs illégaux, les marchands de sommeil, les proxénètes, la police...et aussi par la population elle-même.

Le patronat et le gouvernement peuvent ainsi expérimenter les politiques antisociales et libérales de flexibilisation du marché du travail et de son droit, rapprocher les conditions de travail de celles pratiquées dans les pays de la périphérie de l’Europe ou dans les anciennes colonies, pour ensuite les appliquer à la majorité de la population. Bien sûr le taux de profit est alors supérieur tout comme l’exploitation et l’esclavagisme, dont l’esclavage domestique touchant surtout les femmes.

Oubliées par contre les responsabilités de la France dans la mondialisation libérale et l’exploitation des pays d’origine des réfugiés, auxquelles la France participe avec d’autres pays européens notamment.

Lutter pour la régularisation des sans-papiers est une lutte inséparable de la lutte pour le droit et la dignité des salariés. Il ne s’agit pas seulement d’une question de solidarité mais d’une question centrale pour la défense de l’ensemble des classes populaires. Elle concerne donc l’ensemble du mouvement social et des salariés.

Il nous faut imposer un changement radical de perspective, pour cela nous réclamons :

le respect intégral du droit d’asile, la Convention de Genève sans restriction,
l’extension de cette convention pour protéger les réfugiés persécutés par des groupes ou les personnes qui fuient les troubles dans leur pays,
la fin de l’ " externalisation ", de la délocalisation de l’instruction des demandes d’asile,
la fin des camps spécifiques pour les demandeurs d’asile,
le libre choix du pays de demande d’asile et la possibilité de demande dans plusieurs pays,
le droit au travail, aux allocations, à la santé, au logement...pour les demandeurs et demandeuses d’asile,
une Europe solidaire et respectueuse des droits et libertés des étrangers,
la régularisation de tous les sans-papiers,
la libération des sans-papiers emprisonnés pour défaut de papiers,
l’arrêt des expulsions,
la fermeture des centres de rétention,
l’abrogation des lois à caractère raciste,
la liberté d’installation et de circulation pour toutes et toutes,
l’abolition pure et simple de la double peine,
la reconnaissance des femmes persécutées par des violences sexistes ou sexuelles par le droit au séjour,
l’autonomie juridique des femmes immigrées,
l’égalité des droits des femmes étrangères et françaises.
Nous soutenons la mise en place d’une citoyenneté européenne de résidence :

 le droit du sol intégral : accès automatique à la nationalité pour tous les enfants nés dans un pays européen,

 le refus de l’assimilation citoyenneté/nationalité : pour une souveraineté populaire, et non strictement nationale ou européenne, ouverte à tous ceux qui habitent l’Europe, y compris les immigrés des pays tiers,

 l’égalité des droits politiques : droit de vote et d’éligibilité à toutes les élections, pour tous les habitants, européens ou non.

Du 23 au 30 octobre 2004, le collectif des 3 frontières organise une semaine de mobilisations à Strasbourg : rencontres, débats, manifestations. Ce sera l’occasion pour nous et tous nos camarades allemands et suisses d’approfondir notre engagement, de mettre en avant une autre politique et de poursuivre la construction de notre réseau transfrontalier, enfin d’élargir l’horizon pour une autre approche : l’égalité.

Nous tenons à rendre hommage à toutes les personnes bénévoles ou non qui effectuent encore un travail de soutien direct pour les demandeurs d’asile et les sans-papiers.

Fédération anarchiste Strasbourg, Alternative libertaire Alsace, Ligue communiste révolutionnaire 67.

Texte de présentation du programme sur la politique d’asile en Europe

Politique d’immigration et d’asile en Europe

Bien que les pays de l’Union Européenne partagent la responsabilité dans des guerres, des persécutions, des oppressions, exploitent, la politique européenne ne renonce pas à charger les victimes, à savoir les réfugiés, du poids de toutes les injustices. La mise à l’écart commence déjà aux frontières extérieures de l’Europe où une logistique coûteuse financée par l’aide au développement doit rendre nos pays " imperméables ". Les nouveaux membres de l’Europe de l’Est, reçoivent depuis des années des fonds de la part de l’UE pour acheter des hélicoptères, des caméras de surveillance, des sondes pour le CO2, etc.

Les contrôles des migrants sont déjà installés sur les lieux d’origine des réfugiés. L’UE aspire à " placer les expulsés dans des pays voisins " des pays en guerre ou en guerre civile, comme par exemple le Kosovo en 99, l’Afghanistan, l’Irak, au sein desquels des pays européens mènent la guerre.

Des milliers de personnes ont perdu leur vie aux frontières de l’UE. Cela a peu de valeur dans la décision. Le peu qui arrive à bon port et pose une demande d’asile, vit ensuite dans le frisson des contrôles, des camps et des expulsions. D’un autre côté, l’Europe a besoin d’une main d’œuvre à bas prix. Les lois d’asile poussent les réfugiés dans l’illégalité. Ils sont ensuite exploités dans des emplois précaires et la menace de l’expulsion s’opère par les contrôles.

L’harmonisation de la politique européenne d’asile et d’immigration a commencé avec la mise en place de banques de données centralisées, comme le système d’information Schengen (SIS), le système d’information Visa et Eurodac. Cela veut dire : enregistrement, contrôles, répression, expulsions. Avec les nouveaux règlements, la situation peut passer rapidement des expulsions à la chaîne à la persécution généralisée. Dans l’UE existent des conventions pour les réfugiés, les discours ne manquent pas non plus, mais en réalité les expulsions continuent vers les pays où la torture est pratiquée.

Ce que montre le cas du bateau de réfugiés, le Cap Anamur, où les expulsions massives vers le Togo de réfugiés provenant de plusieurs pays européens. Malgré les annonces officielles de la propagande d’Etat, il y a toujours, en Europe également, beaucoup de personnes avec la volonté d’une autre politique. Les murs et les frontières sont poreux. Aucun camp n’existe pour l’éternité. Une politique antiraciste s’internationalise de manière croissante.

Signataires et soutiens du collectif

 SAGA Südbadisches Aktionsbündnis gegen Abschiebungen

 Coordination Nationale des Sans-Papiers (CNSP) (F)

 Rüstungsinformationsbüro Baden-Würtemberg

 SUD (Solidarité Unité Démocratique) Education Strasbourg

 SUD PTT

 Festival permanent contre les lois racistes

 Fédération Anarchiste

 LCR (Ligue Communiste Révolutionnaire) 67

 Augen auf - Basel

 Büren-Gruppe Paderborn

 Dario Lopreno, membre du syndicat des servives publiques (Genève)

 SSP/VPOD Amicalement, Suisse

 Parti Suisse du Travail

 Arbeitskreis Widerstand und Verfolgung Waldkirch

 Autonomes Zentrum KTS - Freiburg

 IGA : Interprofessionelle Gewerkschaft der Arbeiterinnen aus Basel

 Cafe-Bibliothek Antirassismustreff, St.Gallen

 Initiative „Galeere statt Karriere" Freiburg

 Mietshaüser Syndikat Freiburg

 Projekt Rasthaus Freiburg

 Medizinisches Netz (Medi-Netz) Freiburg

 La Banda Vaga Freiburg

 Brigitta Gerber, conseillère à la ville de Bâle (Alliance verte/BastA)

 BastA (Basel starke Alternative)

 Solidarité sans frontières Suisse

 Colectivo sin papeles Zürich

 Initiative gegen Abschiebhaft Berlin

 Kanak Attac Freiburg

 DFG-VK : Deutsche Friedensgesellschaft-Vereinigte Kriegsdienstgegner Regionalverband Freiburg

 VVN-BdA : Vereinigung der Vrefolgten des Naziregimes - Bund der Antifaschisten Ortenau

 Stattzeitung für Südbaden

 Refugio Villingen

 Alternative libertaire Strasbourg