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Marché unique africain "du Cap au Caire" : l’ouverture et l’unification économique au profit du développement
par Jérem
Publie le dimanche 28 juin 2015 par Jérem - Open-Publishing1 commentaire

Loin des velléités et des vestiges d’un colonialisme dépassé, l’Afrique, forte, indépendante et économiquement viable s’organise peu à peu dans le cadre d’un marché commun porteur de croissance et d’opportunités de développement. Une unification économique qui devrait permettre à terme de libérer les échanges commerciaux des nombreuses contraintes protectionnistes encore en vigueur en Afrique et d’assurer ainsi un accroissement des relations commerciales et des investissements indispensable au progrès économique et social.
L’accord signé entre 26 dirigeants africains le 10 juin dernier à Charm el-Cheick en Egypte pose ainsi les bases de la première zone de libre-échange africaine. Une zone économique vaste qui s’étendra de l’Afrique du Sud au Caire et s’annonce des plus prometteuses au regard du potentiel économique des 625 millions d’habitants concernés. L’ensemble regroupera en effet le Marché commun des États d’Afrique australe et de l’Est (Comesa), la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), soit plus de 26 pays sur les 53 que compte le continent noir, et cumulera plus de 1.000 milliards de dollars de PIB.
Un projet "Tripartite" donc qui s’impose comme l’avenir économique de l’Afrique et qui vise principalement à libérer les échanges, à développer les infrastructures et à conduire des politiques industrielles communes. Comme l’explique au Monde Henri-Bernard Solignac-Lecomte, chef de l’Unité Europe, Moyen-Orient et Afrique de l’OCDE, "la volonté des dirigeants africains d’accélérer le processus d’intégration régionale par le biais du commerce signifie qu’ils ne veulent pas rater la période de changement que le continent connaît ces dernières années.
La croissance économique moyenne de l’Afrique (qui dépasse les 5 % par an depuis quinze ans) et la forte vitalité démographique génèrent actuellement de nouveaux marchés de consommation. Les entreprises se développent, innovent, prospèrent et suscitent progressivement l’intérêt des investisseurs séduits par la nouvelle stabilité des gouvernements en place et leur niveau de gouvernance et de transparence. L’afflux d’IDE se combine aux ambitieux projets d’infrastructures soutenus par les gouvernements et les fonds souverains pour insuffler un nouvel élan au continent et en nourrir les espoirs et les attentes.
Signe de cet enthousiasme retrouvé, de nombreux forums économiques et conférences internationales s’organisent et dénotent d’une volonté nouvelle de coopération. Outre le Forum économique régional, le "Davos africain" organisé la semaine dernière au Cap, le New York Forum Africa, premier forum économique panafricain organisé chaque année à Libreville tente de coordonner et d’associer ces opportunités d’investissements et ces investisseurs, dans le sens d’un développement harmonieux de l’Afrique. Des efforts qui pourront être optimisés dans le cadre d’un marché unique destiné à favoriser l’intégration économique des pays africains et à développer des programmes de partenariats.
"Le lancement de la Tripartite est un message fort montrant que l’Afrique travaille à son intégration économique et à créer un environnement favorable au commerce et à l’investissement", a déclaré à cette occasion le représentant du gouvernement sud-africain, conscient qu’un nouvel espace économique stable et incitatif, permettra à terme d’attirer les investisseurs étrangers en Afrique et de dynamiser l’entrepreneuriat et la croissance.
Cela étant, une telle ouverture ne se fera pas en un jour et devra passer outre des frontières et des barrières économiques internes qui pèsent encore lourdement sur les coûts commerciaux. Contrairement à l’Union Européenne qui s’est construite sur un marché de six pays, la Tripartie en compte 26 et autant de réticences liées à la perte des revenus douaniers et à l’intensification de la concurrence des produits voisins. Les échanges entre pays africains sont d’ailleurs pour l’instant très peu développés puisqu’ils ne représentent à l’heure actuelle que 12% des échanges commerciaux. Une sous-activité qui s’explique par les nombreux obstacles institutionnels encore en vigueur dans ces régions. Pour exemple, plus d’une trentaine de jours sont nécessaires en Afrique pour dédouaner une marchandise (sauf au Maghreb), contre seulement une dizaine de jours dans l’Union européenne.
La réalisation de cette zone de libre-échange tant attendue (elle aura nécessité près de cinq années de négociations) devrait donc permettre à terme d’intensifier les échanges intra-africains, et concrétisera par la même occasion le rêve de Cecil Rhodes, homme politique et magnat minier britannique, qui au 19e siècle déjà , vantait les mérites d’une alliance économique et politique englobant l’Afrique du Sud et l’Égypte, les deux économies les plus développées du continent, mais aussi des pays dynamiques comme l’Éthiopie ou le Kenya.
Messages
1. Marché unique africain "du Cap au Caire" : l’ouverture et l’unification économique au profit du développement, 28 juin 2015, 21:14
C’est cocasse de parler de "colonialisme dépassé", au sujet d’un projet (From Cape town to Cairo) qui fut un objectif majeur du colonialisme britannique...
Et qui peut encore croire en 2015 que la libéralisation(sic) des échanges est un facteur de développement ?