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Message du Mouvement des intermittents

Publie le samedi 5 juillet 2003 par Open-Publishing

Pour le commun des mortels, celui avec lequel il nous arrive parfois de
discuter, le problème des intermittents se résume à quelques élu(e)s qui
ont
la chance, le privilège et l’honneur de travailler dans le spectacle.
Le commun des mortels ne le sait peut être pas, mais que penser de
l ?ignorance supposée ou non de ceux qui nous ont concocté cette réforme de
notre régime ??? Ont-ils oublié ou ignorent-ils que sans les intermittents,
il n’y aura également plus de départ et d’arrivée du Tour de France, plus
de
retransmission de match de foot, plus de cérémonie d ?ouverture pour les JO
ou tout simplement les prochains Championnat du Monde d ?Athlétisme à Saint
Denis, plus de discours et de mensonge présidentiel le 14 juillet (ce qui
n ?est peut être pas un mal !!), plus de meeting politique, plus de fête de
village, plus de convention ou de séminaire d’entreprise, plus de solidays,
plus de Salon de l ?Agriculture ou de Foire expo, plus de tournée de beach
volley sur les plages en été, etc...

Eh oui, Messieurs les ministres, nous sommes intermittents d ?un spectacle
au
sens le plus large du terme. Dès qu ?une manifestation nécessite une
installation scénique, du son, de la lumière, de la vidéo, les
commanditaires font appel à notre savoir-faire. Des commanditaires, dont
l ?Etat fait également partie, qui nous demandent souvent de travailler plus
de 12 heures par jour tout en étant déclarés 7 ou 8 heures. Des
commanditaires qui, pour ne pas nous payer à la juste valeur de notre
travail, nous demandent de regrouper nos cachets afin de compenser le
manque
à gagner par les fameuses Assedic aujourd ?hui en déficit. Sans compter
qu ?avec la mise en application des 35 heures, certaines sociétés ne
déclarent plus que leurs intermittents sur la base de 35 heures par semaine
(à prendre ou à laisser !), qu’elles que soient le nombre d ?heures
effectuées. Soit un manque à gagner de 4 heures par semaine, 40 heures pour
10 semaines, 208 heures sur un anS Ce n ?est dont plus 507 heures sur
10 mois
qu ?il faudra effectuer pour maintenir ou ouvrir nos droits mais 507 heures
+
176 heures non déclarées par les employeurs cherchant à respecter les 35
heures, soit 683 heures, plus qu ?une gageure pour certains d ?entre nous.
Alors oui, soyons nombreux, très nombreux à occuper l ?ensemble du terrain
de
nos activités et pas seulement celui des festivals. Soyons nombreux, très
nombreux demain lors du départ du Tour de France à montrer que ce n ?est pas
« le public que nous prenons en otage » mais nous qui sommes les otages
d ?une situation totalement inique, signée par une poignée de décideurs sans
réelle concertation, ni connaissance de la réalité du terrain sur lequel
nous travaillons.