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Michel Rocard : "Dès mars, Royal était fichue"

Publie le mercredi 25 juillet 2007 par Open-Publishing
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de S.L.

Dans une interview à Paris-Match, Michel Rocard confirme qu’il a demandé en mars à Ségolène Royal de se désister en sa faveur.

« Il n’y avait plus rien à faire, elle était fichue, c’était visible ». Michel Rocard ne mâche pas ses mots. Dans un entretien à Paris-Match, à paraître jeudi, l’ancien premier ministre confirme une anecdote rapportée dans un livre d’entretiens entre Claude Bartolone et le journaliste Gérard Leclerc (1). Il a bel et bien proposé à Ségolène Royal de se désister… à son profit.

L’affaire remonte au mois de mars, à la veille de la fin de la collecte des parrainages d’élus. Après une brève période d’euphorie dans les sondages, la candidate socialiste a trébuché lors de ses voyages à l’étranger, au Proche-Orient, puis en Chine. Plombée par la « bravitude », elle ne parvient plus à rattraper l’écart avec son concurrent, Nicolas Sarkozy.

Michel Rocard, à qui elle a très peu fait appel pour sa campagne, se contentant de lui confier une mission sur les enjeux du numérique, lui rend alors visite. « Je savais que je restais toujours parmi les cinq ou six socialistes en tête des sondages », avoue aujourd’hui l’ancien premier ministre de François Mitterrand. Il demande donc franchement à Royal de retirer sa candidature, et de le laisser concourir à sa place. « C’était une possibilité d’éviter la défaite. Mais il était peu probable qu’elle dise oui », estime-t-il dans son entretien.

« La défaite n’a pas été une surprise »

Ségolène Royal ne prend évidemment pas sa proposition d’un très bon œil. Et lui répond « que si elle se désiste, ce sera au profit du premier secrétaire », François Hollande, raconte encore Michel Rocard. « Une sottise », selon lui. La suite de l’histoire est connue. Ségolène Royal ne retirera pas sa candidature, et échouera finalement face à Nicolas Sarkozy.

Ce qui n’est pas une surprise pour Michel Rocard. S’il refuse de « s’exprimer sur Ségolène Royal », il lâche tout de même que « compte tenu de ce que l’on a osé appeler un programme, je ne peux pas dire que la défaite ait été une surprise. Tout candidat appuyé sur un projet insortable aurait subi le même ». « Le charme et l’innovation ne jouent en rien pour aider à la paix au Moyen-Orient ou à la stabilisation du dollar et de l’euro », poursuit Rocard, qui estime que si Dominique Strauss-Kahn avait été le candidat socialiste, « au moins, la défaite n’aurait pas été certaine ».

(1) « Une élection imperdable », éditions de l’Archipel.

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