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Mobilisation de tous dimanche devant l’IME à Moussaron (Gers)

par MD

Publie le samedi 7 décembre 2013 par MD - Open-Publishing
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Le NPA 32 appelle à se mobiliser et à manifester ce dimanche 8 à Moussaron

Comme nous l’avions déjà indiqué dans notre article précédent, le NPA soutient l’initiative du Collectif gersois composé de la CGT santé, l’APF du gers et Autisme Gers pour une grande mobilisation et manifestation dimanche 8 à 10h devant l’IME de Moussaron à Condom.

En effet si Mme Carlotti, Ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion, a enfin réagit après des mois, en demandant « sans délai, à la Directrice générale de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de mettre l’IME (Institut médico-éducatif) de Moussaron sous administration provisoire » et en confiant « à l’inspection générale des affaires sociales (IGAS) la mission de faire des préconisations de bonne gestion qui constitueront une “feuille de route” pour une équipe de direction renouvelée. », les problèmes demeurent.

Comme le faisait remarquer très justement Anne-Marie Nunès de l’APF (Association des paralysés de France du Gers)

Nous ne souhaitons pas que l’IME ferme ses portes, car il n’y a pas assez de places en établissements pour les jeunes lourdement handicapés mais la direction doit être remplacée. Il ne suffira pas d’adapter les locaux pour que les choses changent vraiment si l’actuelle direction reste en poste car c’est elle qui a mis en place les conditions de cette maltraitance institutionnelle. Elle n’a plus la légitimité nécessaire.

Un premier pas

Même si cette mesure d’urgence de mise sous-tutelle est un premier pas dans la reconnaisance des problèmes soulevés depuis des années, nous ne pourrons nous contenter de vagues promesses ou d’une feuille de route.

La situation telle décrite par l’ARS sur la maltraitance institutionnelle est absolument sans appel.

Au-delà de l’émoi suscité par cette scandaleuse situation, en tant que parti politique nous nous devons de respecter la détresse des familles, des enfants et des salariés.
Tous ceux qui de près ou de loin ont été plongés dans cet univers savent que dans bien des cas les options et les choix ne sont pas faciles. Pour le comprendre, il suffit de parler aux infirmiers psychiatriques et aux personnels de maisons de retraite où la contention physique et/ou chimique existe aussi.

Des mesures d’urgence doivent être prises, des locaux décents et adaptés aux différentes pathologies, du matériel et des équipements, des soins adaptés et administrés par un personnel formé et en nombre suffisant, mais nous nous devrons d’aller plus loin et poser la question de savoir pourquoi ce type d’établissement à but lucratif perdure. En effet dans le cas particulier de l’IME, ce n’est pas le manque de moyens financiers qui est en cause. C’est un établissement privé géré par une SAS (société par actions simplifiée) dans des locaux appartenant à une SCI (société civile immobilière), un statut bien particulier pour un IME. Ces deux sociétés font des bénéfices rondelets.

Les frais de séjour et de soin sont payés par la sécurité sociale. Il s’agit donc bien d’argent public qui finance des bénéfices privés. De plus, en 1997, cet établissement a reçu des aides conséquentes de la DDASS (direction départementale des affaires sanitaires et sociales) pour se restructurer. Où cet argent est-il passé ? La succession de rapports (voir notre précédent article ici)dont les propriétaires de l’IME n’ont pas tenu compte montre clairement que ces gens sont prêts à tout pour maintenir leur bénéfices au détriment d’enfants doublement vulnérables, puisqu’enfants ET malades, et du personnel forcé à travailler dans des conditions inhumaines.
Le NPA revendique le droit aux soins gratuits pour tous et toutes et pour un service public de santé, et d’action sociale de proximité

Pour le NPA, le secteur privé n’a pas sa place dans le secteur de santé. La sécurité sociale est financée par nos salaires. Cet argent ne doit pas servir à satisfaire les intérêts privés de propriétaires cyniques et véreux.

L’aide apportée aux personnes en situation de handicap et à leurs familles doit être repensée. Cette situation ne date pas d’aujourd’hui, le regard de notre société sur les personnes avec un handicap, sur nos vieux est proprement scandaleuse. Trop souvent on préfère détourner le regard. L’égalité des droits, oui, mais pas pour tout le monde.

Alors que le quotidien des professionnels consiste en toujours plus de travail insatisfaisant et épuisant, d’horaires insupportables, d’exigence de « productivité » au détriment de la qualité des soins, les plans de « retour à l’équilibre » se multiplient, accompagnés de suppressions d’emplois, de réduction du nombre de journées RTT. La loi « Bachelot » (HPST : loi Hôpital, patients, santé, territoires) est toujours en vigueur, avec son cortège de fermetures de services, de privatisation, de restructurations sous la direction des ARS, elles aussi toujours en place.

http://www.npa32.fr/spip/spip.php?article596

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