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Monsieur Macron parle comme un curé

par Alina Reyes

Publie le dimanche 14 mai 2017 par Alina Reyes - Open-Publishing
2 commentaires

En déclarant qu’il voulait « rendre aux Français confiance en eux », M. Macron me rappelle le pape qui disait hier aux malades à Fatima : « n’ayez pas honte ». Ou ma mère qui me disait quand j’étais enfant, puis fit le même coup à ma nièce et sans doute à d’autres, de « ne pas être si complexée ». Cette rhétorique par la négation est une façon de diminuer l’autre, de lui imposer une image négative de lui. C’est du harcèlement moral déguisé en bonne intention, une hypocrisie destructrice.

Pourquoi les malades devraient-ils avoir honte, monsieur Bergoglio ? Pourquoi les Français n’auraient-ils pas confiance en eux, monsieur Macron ? Ce n’est pas en eux qu’ils n’ont pas confiance. C’est en vous qu’ils n’ont pas confiance. Ce ne sont pas les malades qui font honte à l’Eglise, ce sont ses responsables indignes. Ce ne sont pas les enfants qui sont « complexés », ce sont leurs parents qui projettent sur eux leur mal-être et leur en font porter le poids.

N’essayez pas de faire porter aux Français le poids de votre propre incapacité, monsieur Macron, vous qui vous êtes lancé en politique dépourvu de toute conscience politique, au service du marché et de ses sbires. Ayez confiance, les Français sauront ne pas vous laisser régner sur eux. Même les enfants peuvent échapper à l’emprise de leurs parents. Même les malades peuvent être libres. Comment des citoyens depuis longtemps exercés à la citoyenneté se laisseraient-ils diminuer par une marionnette du marché ?

Messages

  • Il vient de déclarer qu’il veillera à ce que personne ne puisse l’empêcher d’accomplir ses engagements de campagne ! Suivant comment sera, la composition de l’Assemblée ou des millions de citoyens dans la rue, il paraît bien prétentieux, d’autres s’y sont frottés avant lui ! A moins qu’il envisage déjà de sortir la violence de sa dogmatique capitaliste ? Pour sortir des écoles d’élites du régime il a dû retenir cette éventualité de son "bréviaire"

  • Ce paternalisme compassionnel et larmoyant est cohérent avec le cynisme de sa thèse économique.
    Schumpétérien, Macron n’entravera pas la disparition des emplois, bien au contraire. Cette disparition est une aubaine pour faire place à une économie uberisée et la généralisation de la précarité.
    Il faut des laissés pour compte et des vaincus pour faire place nette à la mondialisation libérale pour que quelques grandes groupes puissent rafler la mise.
    Il ne s’agit donc pas de se battre pour l’emploi, la dignité et l’avenir des travailleurs.
    Il faut accompagner la mort économique et sociale de ceux qui n’ont pas les moyens financiers et culturels de pouvoir participer à la nouvelle compétition.
    Vae victis !