Accueil > Montreuil dans ma bulle

Montreuil dans ma bulle

par Jean-Pierre Anselme

Publie le jeudi 12 juin 2014 par Jean-Pierre Anselme - Open-Publishing
1 commentaire

Pendant six mois, Taina Tervonen, journaliste, et Claire Robert, graphiste, ont sillonné leur ville pour « rencontrer des Montreuillois, de souche, d’adoption ou de cœur ». Résultat : un reportage dessiné pendant les municipales, une BD hilarante et décapante sur la campagne électorale mais aussi sur l’urbanisme, l’école, le logement, les rapports de domination...

http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-anselme/110614/montreuil-dans-ma-bulle

INTRODUCTION. Novembre 2013. Les municipales approchent, et avec elles la fin du premier mandat de l’écologiste Dominique Voynet, maire de Montreuil et de ses 102 770 habitants de 90 nationalités différentes. Les cinq ans qu’elle a passés à la tête de la ville après vingt-quatre ans de règne de Jean-Pierre Brard, maire communiste, ont été marquées par de multiples tensions et un climat exécrable dans les instances municipales. La campagne s’annonce houleuse.

C’est la première fois que nous allons voter à Montreuil, et nous avons envie de comprendre. Qu’y a-t-il derrière ces antagonismes politiques ? Qu’est-ce qui se joue dans cette ville où de multiples communautés se côtoient, de l’écolo au coco, du bobo au prolo, où se mêlent immigrés et intermittents, ex-Parisiens et Montreuillois depuis toujours ? Quelles conséquences a eu le changement qui s’est opéré ces dernières années et auquel nous avons nous-mêmes participé : l’arrivée de plus en plus massive d’une classe moyenne cherchant plus d’espace, et ramenant avec elle son mode de vie, ses habitudes de consommation et son pouvoir d’achat… et son appartenance arrogante à une classe dominante ?

Ou, plus simplement : que se passe-t-il quand des bobos, aveugles à leur statut de dominant, débarquent dans une ville fière de son héritage communiste, construite avec une conscience politique aigüe de lutte contre les inégalités ?

Pendant six mois, nous avons rencontré des Montreuillois, de souche, d’adoption ou de cœur.

Rapidement, nous nous sommes retrouvées face à des questions bien plus vastes : l’urbanisme, l’école, le logement, les rapports de domination. Et nous avons appris un nouveau mot : gentrification, que l’on pourrait définir comme « un phénomène urbain où des arrivants plus aisés s’approprient un espace initialement occupé par des habitants moins favorisés, transformant ainsi le profil économique et social du quartier au profit d’une couche sociale supérieure ».

Une ville est un concentré de questions de société. C’est pour cela que nous avons terminé notre reportage sur l’école de la République, présentée comme celle de « l’égalité des chances » et où pourtant, les inégalités semblent se creuser dès le CP – à l’image de la société dans laquelle nous vivons.

Nous avons fini le reportage avec une question : que se passerait-il si le bobo gentrificateur mettait son pouvoir de nuisance, son capital culturel et ses réseaux d’influence au service du bien commun et de la lutte contre les inégalités, et non plus au service de ses bons sentiments ou de sa propre qualité de vie ?

Peut-être est-ce à cette ville-là que nous avons envie de rêver.

Le reportage complêt est à lire directement sur le site MONTREUIL DANS MA BULLE :
http://www.montreuildansmabulle.fr/

Messages