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Municipales 2014 : ça chauffe au Front de gauche
Publie le mercredi 18 décembre 2013 par Open-PublishingLe désaccord entre le Parti de gauche (PG) et le PCF sur la stratégie à adopter aux municipales a laissé des traces. Au point de ressurgir au niveau... européen. Le parti de Jean-Luc Mélenchon a suspendu jusqu’à l’échéance électorale de mars prochain sa participation au Parti de la gauche européenne (PGE), pour protester contre la nomination à sa tête du communiste Pierre Laurent.
En cause, l’union du PCF avec le PS pour les élections municipales dans plusieurs villes, dont Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) et Toulouse (Haute-Garonne), alors que le PG a toujours plaidé pour des listes autonomes. Le cas de Paris est celui qui a causé le plus de crispations. Les militants communistes y ont confirmé la ligne défendue par leur secrétaire national, en se prononçant pour une alliance avec la socialiste Anne Hidalgo dès le premier tour. La candidate du PG, Danielle Simonnet, a maintenu sa candidature et les deux partis se disputent depuis l’utilisation du logo du Front de gauche.
« Stratégie à géométrie variable »
L’affaire avait été l’occasion d’une passe d’armes entre Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent et se traduit aujourd’hui au niveau européen. « On ne souhaitait pas avoir à la présidence du PGE quelqu’un qui est engagé dans les campagnes municipales, à Paris notamment (...) derrière le PS », a expliqué à l’AFP le secrétaire national du PG François Delapierre, tandis que le PCF saluait, dans un communiqué, la réélection de Pierre Laurent à la tête du PGE. En conséquence, le PG a suspendu sa participation au Parti de la gauche européenne. « On en rediscutera après les municipales, mais dans cette phase-là, il ne saurait être question d’être associés à une stratégie à géométrie variable. »
Le secrétaire national du PCF est directement visé par François Delapierre. « L’image qui restera, c’est l’image de la municipale, mais aussi l’image de Pierre Laurent aux côtés d’Anne Hidalgo et de ses soutiens dans la liste à Paris », a-t-il poursuivi. « Donc, on ne veut pas participer à des initiatives du PGE, conclues par Pierre Laurent. »
Dans un communiqué, le Parti de gauche martèle que « la clarté de notre campagne des européennes ne doit pas être mise en danger par la stratégie portée par Pierre Laurent de rejoindre la liste du PS aux municipales à Paris ». « Rien ne doit venir brouiller le sens politique du vote pour nos listes », peut-on encore lire.
Jean-Luc Mélenchon avait assuré se sentir « odieusement trahi » par la décision des communistes parisiens. Cette affaire finira-t-elle par un divorce ? Mi-octobre, l’ancien candidat du Front de gauche à l’élection présidentielle assurait que le PG n’avait plus « aucun interlocuteur » au PCF sur les élections européennes...