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"Mur des cons" : France télévisions est obligé de sanctionner Clément Weill-Raynal (video)
par Bruno Roger-Petit
Publie le mardi 30 avril 2013 par Bruno Roger-Petit - Open-Publishing8 commentaires

Un journaliste de France 3, Clément Weill-Raynal, a avoué avoir filmé en cachette le "mur des cons" du Syndicat de la magistrature. Pour notre chroniqueur Bruno Roger-Petit, cet aveu devrait amener France télévisions et France 3 à le sanctionner, sans tenir compte du rapport de force politique que tente d’établir le journaliste.
C’est une affaire dans l’affaire du "mur des cons". À deux doigts d’être démasqué de manière accablante, après avoir nié, en bloc et en détail, dit qu’il n’était pour rien dans l’irruption sur le site Atlantico de la bande vidéo qui fait la joie de la droite politique et médiatique depuis quelques jours, le journaliste incriminé, Clément Weill-Raynal, chroniqueur judiciaire de la rédaction de France 3, a décidé, tel Jérôme Cahuzac, de passer aux aveux.
Donc, le voici qui revendique son geste avec la même vigueur qu’il le niait quelques heures auparavant. "Une campagne était en train de prendre contre moi", a-t-il déclaré pour expliquer sa proclamation d’innocence précédant le revirement du jour.
Violation des règles professionnelles les plus élémentaires
De la dénégation outragée, le voilà désormais passé à la revendication vertueuse. Non seulement il avoue, mais il revendique et proclame la beauté de son geste. Il est plein de "fierté", dit-il, d’avoir révélé ce qu’il appelle un "pilori privé". Le tout en prétendant que ce n’est pas lui qui a donné la bande à Atlantico, mais un magistrat qui en aurait fait un usage qui lui aurait "échappé". Peut-on le croire alors qu’il a déjà menti sur son implication dans l’affaire ?
Le journaliste a expliqué son geste dans l’émission du Figaro TV "On ne parle que de ça" (vidéo Le Figaro)
La manœuvre du journaliste est limpide. Pris la main dans le sac, en flagrant délit de violation des règles professionnelles les plus élémentaires, notamment par rapport à la rédaction de service public à laquelle il appartient, il tente par cette revendication, haute et forte, de se poser en héros de manière à inverser le rapport de force avec sa rédaction.
Il entre délibérément dans le champ politique, quittant le champ journalistique, pour instrumentaliser à son profit le rapport de force établi par la droite contre le Syndicat de la magistrature.
L’objectif est évident : empêcher la rédaction de France 3, la direction de France télévisions, Pascal Golomer (directeur de la rédaction de la 3), Thierry Thuillier (directeur de l’information de France télévisions) de prendre de graves sanctions à son encontre.
Et de brandir un complot interne mené contre sa personne par la CGT de France 3, alliée de gauche du SM dans cette affaire. Et d’accuser le JRI qui l’accompagnait dans les locaux du SM de l’avoir dénoncé, lui qui n’a fait que son courageux travail de résistant.
Formidable exercice d’inversion des valeurs. De l’art dialectique de retourner une situation. Du judo médiatique.
Une opération contraire à l’éthique journalistique
En vérité, du point de vue de la direction de l’information de France télévisions et de France 3, Clement Weill-Raynal ne peut qu’être sanctionné, quelle que soit la lourdeur de la sanction.
D’abord parce qu’il s’est livré à une opération contraire à tous les principes reconnus en matière d’éthique journalistique, tels que définis par la charte de déontologie des journalistes, annexée à la Convention collective des journalistes :
"Un journaliste digne de ce nom s’interdit (...) d’user de moyens déloyaux pour obtenir une information ou surprendre la bonne foi de quiconque (...) n’use pas de la liberté de la presse dans une intention intéressée (...) revendique la liberté de publier honnêtement ses informations."
Sur ces trois points, Clément Weill-Raynal est en défaut. Il a filmé le "mur des cons" en cachette, comme un voleur, opérant au mépris des personnes intéressées et du JRI qui l’accompagnait.
Il n’a jamais référé à sa rédaction de l’existence du "mur des cons" et de ce qu’il avait filmé. Il a pris le risque de voir le document être publié sans contrôle aucun de sa part en le livrant à des étrangers à la profession de journaliste sans se donner les moyens de contrôler l’usage qui pouvait en être fait.
Une démarche guidée par la politique
En second lieu, dans cette affaire, Weill-Raynal aurait voulu donner le sentiment que sa conduite était dictée d’abord par des préoccupations politiques plus que journalistiques, qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Son aveu vaut reconnaissance de ce que toute son implication dans l’affaire est guidée par la politique, comme si le SM, la gauche, le gouvernement étaient devenus pour lui des cibles à abattre.
Pourquoi n’informe-t-il pas sa rédaction de ce qu’il a filmé le "mur des cons" ? Parce qu’il pense qu’on lui répondra que ce n’est pas de l’information digne du service public parce que ce n’est pas une information.
Pourquoi prend-il différents contacts pour savoir que faire des images volées ? Parce qu’il estime qu’elles montrent que le Syndicat de la magistrature est une avant garde de gauche au sein de la magistrature. Weill-Raynal le reconnaît lui même, il a cherché à exfiltrer ses images par tous les moyens possibles, rendant de fait sa démarche non plus journalistique, mais politique.
Pourquoi se défend-il en accusant la CGT de France 3 d’être la complice d’extrême gauche du SM ? Parce qu’il entend se poser en défenseur de la liberté de la presse victime de la gauche et mobiliser autour de lui les forces de droite qui tentent d’exploiter à l’envi le "mur des cons".
La méthode du journaliste Weill-Raynal est pour le moins discutable, donc sanctionnable, du seul point de vue, et l’on dit bien du seul point de vue, de l’éthique journalistique. On ne discute pas ici de l’opportunité de l’existence du "mur des cons" dans les locaux du SM, car c’est un autre débat.
Ce qui est en cause, et seulement en cause, le seul focus qui nous importe, c’est le comportement du journaliste du point de vue de l’exercice de sa profession et de son lien de subordination à France 3, à France télévisions. Il s’agit de droit et de déontologie, rien d’autre.
Que dirions-nous si des journalistes nous filmaient en douce ?
Posons la question qui permet de bien mesurer l’enjeu de l’affaire : que dirions nous si tous les journalistes du service public de France télévisions se mettaient à nous filmer en douce, nous volaient des images privées, violaient nos intimités sous couvert de l’étiquette France télévisions, service public, parce qu’ils pensent que cela pose politiquement un problème, pour balancer ensuite ces images volées, ces parties de nos vies privées, nos intimités violées à n’importe qui, n’importe où, n’importe comment ?
Nous serions scandalisés, et nous aurions cent fois, mille fois, un million de fois raison parce que nous serions tous menacés de vivre dans une société de corbeaux.
D’un strict point de vue juridique, éthique et déontologique, France télévisions, donc France 3, Thierry Thuillier, donc Pascal Golomer, n’ont pas d’autre choix que de sanctionner Clément Weill-Raynal, et ce indépendamment du contexte politique pris par l’affaire.
Leur embarras va être total, mais ils n’ont plus le choix, même s’ils savent que, quelle que soit leur décision désormais, elle sera contestée. Sévir, et la droite politique et médiatique qui soutient Weill-Raynal hurlera au scandale. Ne pas sévir, et une partie de la gauche, horrifiée par le comportement du journaliste, hurlera également.
La sanction, seule issue pour France télévisions
Malgré tout, France télévisions et France 3 devront sanctionner le journaliste fautif, malgré les cris que pousseront les relais politiques et médiatiques (de droite) que tentent d’instrumentaliser Weill-Raynal en sa faveur.
S’ils ne prenaient pas de sanction (à eux d’en apprécier la gravité), ils donneraient le sentiment de céder, justement, à des pressions politiques. Une dérobade ne serait fondée ni en droit, ni en fait. Ce serait acté que tout journaliste du service public peut s’affranchir de toute règle déontologique au nom de l’idée personnelle, donc relative, qu’il se fait de l’éthique. Ce n’est pas possible.
Et parce que Weill-Raynal tente de les attirer sur le terrain politique, ils devront aussi le sanctionner pour marquer leur neutralité, et leur indépendance à l’égard de tous les pouvoirs. Le journalisme à la télévision, ce n’est pas un métier facile.
Messages
1. "Mur des cons" : France télévisions est obligé de sanctionner Clément Weill-Raynal (video), 30 avril 2013, 12:43, par Pierre P.
Ce triste sir, néanmoins journaliste, aurait eu tort de ne pas agir comme cela puisque le rapport de force politique le lui permet. Arrêtons de jouer les vierges éffarouchées, l’éthique journaliste n’est qu’une supercherie car tout le monde sait que les journalistes, comme n’importe quel autre citoyen, ont des opinions ou des penchants politiques qu’ils font transparaître dans leur reportage. Et là, la droite comme une partie du PS, sont mal venues d’aller faire un procès au SM.
A noter que monsieur Clément Weill-Raynal a également à son actif, une défense sans borne de la politique sioniste de l’Etat d’Israël ; ce qui le place bien à droite de l’échiquier politique, ce qu’il ne doit pas d’ailleurs contester.
2. "Mur des cons" : France télévisions est obligé de sanctionner Clément Weill-Raynal (video), 30 avril 2013, 12:57
Clément Weill-Raynal fier d’avoir volé des images dans un lieu privé, oui bof, il y a d’autres sujets beaucoup plus objectifs et étant de la vraie info qui pourraient rendre plus fier ce journaliste.
1. "Mur des cons" : France télévisions est obligé de sanctionner Clément Weill-Raynal (video), 30 avril 2013, 13:29
Clément Weill-Raynal est un triste sire, qui vendredi nie son geste, et qui samedi, une fois confronté à la réalité, se déclare fier de ce geste....!
Ce "journaliste" a effectivement participé à la mise en cause de C. Enderlin....si l’on prend en compte les méthodes de Weill-Raynal, sa duplicité, l’affaire Enderlin s’éclaire encore, d’une lumière crue.
3. "Mur des cons" : France télévisions est obligé de sanctionner Clément Weill-Raynal (video), 30 avril 2013, 14:10, par teres
violation de la vie privée d’un syndicat...c’est ainsi que je l’attaquerais ce faux innocent ! il ferait mieux de dénoncer le mur d’Israël et les autres de l’apartheid qui sont plus graves et plus dangereux.De toutes façons il est protégé à l’avance .
1. "Mur des cons" : France télévisions est obligé de sanctionner Clément Weill-Raynal (video), 30 avril 2013, 15:05, par RICHARD PALAO
"le mur des cons" est devenu le "mur des lamentations " de la droite et des fachos qui ne supportent pas les syndicats , car le fond c’est celà , ces pleureuses font semblant de se lamenter sur la justice qui ne serait pas indépendante alors qu"eux-même l’ont cadenassé , ils ne supportent pas qu’un syndicat de magistrats ne soit pas aux ordres du pouvoir ...par contre , ils adorent les "vrais" syndicats qui ont signé L ANI ...A CHACUN SES CONS ...
4. "Mur des cons" : France télévisions est obligé de sanctionner Clément Weill-Raynal (video), 30 avril 2013, 15:15, par Citoyen 18
Oui mes chers concitoyens, aujourd’hui si l’on veut être reconnus et avoir une bonne place pour bien gagnez sa vie, il faut être salaud. Voilà se qu’on apprend au élèves journaliste. Nous vivons dans un drôle de monde !
1. "Mur des cons" : France télévisions est obligé de sanctionner Clément Weill-Raynal (video), 30 avril 2013, 17:33
il va pas mordre la main de ces maitres, grace à des cons de journallistes, il sera meme en pensees , interdit de ne pas aimer son maitre ou son exploiteur
cela s’appelle une dictature
2. "Mur des cons" : France télévisions est obligé de sanctionner Clément Weill-Raynal (video), 2 mai 2013, 11:37
Je soutiens tout à fait le droit pour le SM de faire ce qu’il veut de l’expréssion politique ou autre dans son local.
Et c’est là dessus que doit porter notre position.
Et certainement pas de brider la liberté de chercher des journalistes et de rendre publique le résultat de ces recherches.
Sans Berstein et Woodward jamais l’affaire du Watergate n’aurait éclaté.
L’investigation masqué,le refus de donner ses sources sont les outils de la liberté de la presse.
Denis Robert en sait quelque chôse.
Sans le canard enchainé et ses divulgations en rupture avec une certaine déontologie ,où en serait l’affaire des diamants,la feuille d’impots de Chaban ..etc ..etc...