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NAZISME ET COMMUNISME : ATTENTION AUX AMALGAMES !

par J.M.D

Publie le mardi 22 octobre 2013 par J.M.D - Open-Publishing
13 commentaires

Portés par une vague d’anticommunisme primaire, il est de bon ton, maintenant, dans certains milieux d’amalgamer le nazisme au communisme, mais ne nous y trompons pas, ceux qui entretiennent ces amalgames sont souvent très proches de la première de ces idéologie, et eux ne les confondent pas.

Le nazisme, qui se réclamait à la base du socialisme et le stalinisme qui lui se réclamait du communiste ont des similitudes dans l’organisation étatique : un régime policier développé, l’Etat contrôle tout et étouffe le peuple, grosse propagande qui permet d’enrôler de nombreux volontaires et un système répressif pouvant être très violent (nombreux camps de prisonniers). Ils puisent leur idéologie dans le rejet de la démocratie libérale et la bourgeoisie capitaliste.

Mais les similitudes s’arrêtent là : le parti nazi est un parti à idéologie raciste (classement des races avec en haut la race aryenne) avec une place importante pour l’antisémitisme. C’est un parti clairement anti-communiste dont les militants sont déportés et les ouvrages brûlés et interdits.

Et malgré un discours presque révolutionnaire et surtout anti-bourgeois, le rapport à la propriété n’est pas tellement bouleversé une fois au pouvoir. Et même à l’inverse, la politique économique nazi favorise le patronat allemand qui se traduit par un renforcement des grands groupes privés qui ont pris une part active dans le pillage et l’exploitation des territoires occupés.

Après la première guerre mondiale la crise économique amène Mussolini au pouvoir en 1919, et ce malgré une présence communiste non négligeable, puis la crise de 1929 amène Hitler au pouvoir en 1933. Comme en Italie, cette crise économique débouche sur une crise politique avec, la montée des communistes d’un côté et celle de l’extrême droite nazi de l’autre.

C’est cette poussée communiste qui explique dans le cas de l’Italie et de l’Allemagne l’appui des grands patrons industriels et des grands propriétaires terriens envers les partis de Mussolini et d’Hitler qui les financent pour briser les grèves et les émeutes paysannes.

En Italie et en Allemagne cela se passe de la même manière : à la fois dans la légalité car ce sont des partis reconnus et qui participent aux élections, et également dans la violence et la terreur (face notamment aux communistes et aux syndicalistes). D’ailleurs ces violences ne rencontrent peu ou pas d’opposition de la part des gouvernements en place. Certains y voient même d’un bon œil ces partis anti-communistes.

En Russie, le pouvoir est prit par la force lors de la révolution d’octobre qui renverse le pouvoir en place. L’objectif de base du parti bolchevik puis du PC en 1918 est de réaliser une société sans classe d’après les théories de Karl Marx. Mais après des débuts encourageants et prometteurs, lorsque Staline arrive au pouvoir en 1928, le modèle socialiste est encore incomplet. Ensuite, victime à la fois d’une excroissance bureaucratique, d’une dérive liée au culte de la personnalité, des nombreuses purges au sein du PC soviétique et de la mise en place d’une nouvelle forme de capitalisme d’Etat, le nouveau système reste très éloigné de la doctrine marxiste. Le retour des goulags, héritage de la société tsariste, creuse un peu plus le fossé avec l’idéal communiste.

Dés 1935, Emma Goldman, de retour aux USA déclarait que le communisme n’existait pas en union soviétique. N’oublions pas que Karl Marx avait prédit l’échec d’une révolution en Russie car selon lui la société qui était encore au stade d’un régime féodal n’était pas prête. Toujours selon lui, les pays les plus aptes à mettre en place ses théories étaient la France et l’Allemagne, car en Angleterre le peuple avait été, suivant ses dires, définitivement domestiqué !

Enfin, il faut quand même rappeler que le régime soviétique a dû, dès les premiers jours, faire face a l’hostilité de toutes les puissances capitalistes, qui ont financé à coup de milliards de dollars des sabotages, des partis d’opposition, des radios qui émettaient depuis l’étranger sur tout le territoire soviétique, qui ont fomenté des troubles et même des révoltes armées dès le début de la révolution…mais ceci est une autre histoire !

Par J.M.D pour Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2013/10/22/nazisme-et-communisme-attention-a-la-propagande/

Lire également : LE PACTE GERMANO–SOVIETIQUE

« Honte à ceux qui cessèrent d’être communistes en cessant d’être stalinien et qui ne furent communistes que tant qu’ils furent staliniens »…Daniel BENSAID

Messages

  • Une honte cet amalgame ! Mais ce n’est pas la première fois que ce vocabulaire abjecte est utilisé pour servir la propagande capitaliste ! Ces propagandistes de l’angélisme capitaliste persistent ainsi à nier la violence innée de ce régime qui comporte le recours au fascisme comme solution possible si nécessaire pour sauver ses intérêts égoïstes et faire perdurer ses pouvoirs politique et économique ! Le Président Salvador Allende du Chili paya de sa vie, lâchement assassiné pour avoir osé à s’en prendre aux injustices sociales . Plus prêt de nous le coup d’Etat militaire au Honduras et les tentatives subversives au Venezuela pour ne prendre que ces exemples, sont des oeuvres machiavéliques sorties des coups bas du capitalisme ! N’oublions pas les écrits de MARX qui cibla ce régime comme violent par nature car il ne peut supporter ni admettre la moindre atteinte à ses intérêts ! Ou s’il est contraint à quelque concessions c’est pour dès que possible les récupérer . L’histoire humaine de tous les temps, en témoigne . Une énorme tricherie la soi-disante "démocratie" de ce régime pourri !

  • L’avènement du fascisme date de1922.
    " le régime soviétique a dû, dès les premiers jours, faire face a l’hostilité de toutes les puissances capitalistes, qui ont financé à coup de milliards de dollars des sabotages, des partis d’opposition, des radios qui émettaient depuis l’étranger sur tout le territoire soviétique, qui ont fomenté des troubles et même des révoltes armées dès le début de la révolution…mais ceci est une autre histoire !"
    Oui, c’est une autre histoire : les "démocraties" ne se son, pas bornées à fomenter des révoltes. Au moins une quinzaine de nations sont intervenues militairement, sur le territoire des Soviets, libéré de l’oppression de l’Ancien Régime. Seule la résistance héroïque de l’Armée rouge, après trois ans de guerre, a permis de repousser la coalition internationale et les milices des nostalgiques du tsarisme.

  • Très juste.
    Une autre formulation usitée dans les milieux évoqués consiste à désigner le FN et les courants à gauche du PS (ce qui n’est pas difficile) par : "les extrêmes".
    Mais il existe encore un autre amalgame qui n’est pas analysé dans l’article, et juste effleuré dans la citation de Bensaid, après l’article : l’amalgame entre communisme et stalinisme.

    • "l’amalgame entre communisme et stalinisme", que veut dire cela, merci

    • "Cela" veut dire que trop souvent, lorsque quelqu’un brandit l’épouvantail de ce qu’il croit (ou fait semblant de croire) être le communisme, il évoque en fait un système politique, économique et militaire mis en place en URSS par Staline après la mort de Lénine qui n’avait pas eu le temps de construire quoi que ce soit, ou si peu.
      Ce système est couramment désigné par le terme de "Stalinisme". C’est un monopolisme capitalisme d’état dont l’apparente stabilité repose sur la mise en place d’une catégorie sociale privilégiée : la bureaucratie et s’appuie sur la police et l’armée.
      Cela n’a rien à voir avec le communisme évoqué par Marx, et qui serait une société sans classe dans laquelle les biens de production seraient collectifs, après la disparition de l’état.
      Quelles que soient les opinions sur les probabilités de l’avènement du communisme, on est obligé d’admettre que la période de l’histoire de la Russie qui s’est située entre 1917 et 1982 n’avait rien à voir avec ça.
      Quand les manipulateurs de l’idéologie dominante mettent dans le même sac nazime et ce qu’ils appellent communisme, ils font deux amalgames :
       un amalgame entre nazisme et stalinisme (qu’ils caricaturent)
       un amalgame entre stalinisme et communisme (non exprimé)
      L’attitude historique du PCF n’a pas contribué à clarifier les choses.

    • Monsieur Diogène, remerci de votre explication, mais veut-elle donc dire qu’il n’y a pas eu le socialisme en URSS entre 1924 et 1989, ou que la politique de Staline n’a pas été communiste mais qu’elle a servi les intérêts du capitalisme. Pouvez-vous me donner un exemple d’un pays qui a eu une réelle pratique socialiste telle que Karl Marx la définissait. Tout cela est bien intéressant à comprendre, encore merci

    • Je sens poindre dans ce "Monsieur Diogène" un trait d’ironie qui ne me donne pas envie de répondre.
      Je n’ai en outre aucune compétence ni légitimité pour développer des thèses sur l’histoire du socialisme et/ou du communisme.
      Je voulais simplement m’exprimer sur un forum et je l’ai fait.
      Pour le reste, je vous renvoie à la lecture de Boris Souvarine, "Le Stalinisme", 1964, dont voici un extrait :
      "... lequel parti se ravale au service d’une nouvelle oligarchie profiteuse dont l’idéologie illusoire, stalinisme ou marxisme-léninisme, dissimule une implacable exploitation de l’homme par l’homme, négation du socialisme et du communisme."
      On pense également, bien sûr, à l’actuel Parti Communiste chinois.

    • excusez-moi, c’était une marque de respect car vous répondez simplement à mes interrogations, je ne suis qu’un lycéen en 1ère qui s’intéresse à l’histoire pour la comprendre. Il n’y avait aucune pointe d’ironie, au contraire, désolé.

    • Et vos difficultés, M. le lycéen, sont bien compréhensibles ; la Révolution d’Octobre a disparu des programmes du lycée ! Elle est pratiquement absente des programmes de Troisième. Et bien des professeurs ne s’y intéressent pas, alors qu’elle est un evènement capital de l’histoire du XXe siècle Vous aurez en lisant les ouvrages de JJ Marie, en allant sur les sites du cercle Léon Trotsky, des analyses qui donnent une version plus conforme à l’Histoire que celle véhiculée par les amalgames ressassés.

    • merci Diogène pour vos réponses et vos propositions de lecture.

    • Je ne suis pas Diogène.
      Pensez à utiliser les services des bibliothèques municipales, et à demander l’achat des ouvrages qui ne s’y trouveraient pas. La presse d’extrême-gauche et anarchiste y fait cruellement défaut...Par exemple, à Argenton sur Creuse, ville dont le ministre Sapin a un long passé d’élu,la raison invoquée pour refuser l’abonnement au Monde diplo est que la bibliothèque est "déjà" abonnée au Monde !! Ces bibliothèques sont financées avec l’argent du contribuable, l faut souvent le rappeler à certains qui ont un petit gendarme dans la tête..
      Bonnes lectures !

    • Sapin souffre-t-il d’une grande inculture ou d’une grande mauvaise foi ?
      Les deux ne sont pas incompatibles, direz-vous...
      Il n’a rien d’autre à foutre que de contrôler les abonnements de "sa" bibliothèque municipale, le ministre ?