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NON A LA DELATION, NON AU FICHAGE DES POPULATIONS

Publie le samedi 23 octobre 2004 par Open-Publishing

Cette société là, on n’en veut pas !

Nous, citoyens, professionnels du social, de santé, de l’éducation et de la justice,
animateurs, étudiants, formateurs en travail social et enseignants. nous nous
mobilisons contre le projet de loi dit : " prévention de la délinquance ". L’ensemble
de la population est concerné !

Pourquoi ?

Ce projet de loi participe à la construction d’une société basée sur l’exclusion, le
contrôle et la répression. Le texte contraint, entre autre, ces professionnels à
signaler aux maires " toutes les personnes présentant des difficultés sociales,
éducatives ou matérielles ". Il oblige donc à rendre publiques des informations
confidentielles reçues dans un cadre professionnel fondé sur une relation de
confiance.

Les personnes dénoncées pourraient être :

a.. Un enfant s’absente souvent de l’école. Nous devons le dénoncer au maire et les parents seront convoqués afin de suivre un stage de parentalité et devront payer une amende de 750 euros. Est-ce la solution ?

b.. Une personne perdant son travail

c.. Une personne malade

d.. Une personne se trouvant en situation de séparation

e.. Une famille ayant des difficultés financières

f.. Un élève en situation d’échec scolaire

Ces situations font-elles de nous des coupables ?

Notre société est de plus en plus ultra-libérale. Les richesses ne profitent qu’aux
riches. La protection sociale (sécurité sociale, ASSEDIC, CAF, retraite, santé),
basée sur la solidarité et le partage, est mise à mal. En conséquence, un grand
nombre de personnes basculent dans la pauvreté et l’exclusion. Le projet fait de
chacun d’entre nous un délinquant potentiel.

Nous ne pouvons pas laisser passer un tel projet de loi liberticide et
antidémocratique, bafouant tout le travail éducatif et de prévention. Nos professions sont fondées sur une relation de confiance sans jugement dans laquelle l’individu n’ est pas suspecté mais au contraire respecté.

Résistons ensemble pour une société où liberté, égalité et solidarité ne seront pas
que des mots.

Travailleurs sociaux de la Sarthe