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NOTRE SALUT VIENDRA DU GENIE POPULAIRE

par Robert SAE

Publie le lundi 12 octobre 2015 par Robert SAE - Open-Publishing

Ce qui, jusqu’à ce jour, a permis la survie de l’humanité, c’est l’exceptionnelle capacité des hommes à s’adapter à leur environnement, y compris quand celui-ci changeait et au cours de leurs migrations planétaires. L’histoire de la naissance et de l’essor des civilisations nous révèle deux choses : d’abord, les sociétés qui, écologistes d’avant l’heure, prônaient l’idée de la symbiose de l’homme avec la « terre mère » ont pu traverser les millénaires, malgré les génocides coloniaux et la barbarie impérialiste ; ensuite, ce sont les groupes qui ont su s’organiser solidairement pour se nourrir et se protéger qui ont pu assurer leur survie.
Le système dominant, dont personne ne peut plus nier qu’il met la planète en danger et conduit l’humanité à sa perte, a imposé universellement un libéralisme économique forcené et un productivisme totalement irrationnel tout en piétinant l’expérience humaine. Aujourd’hui, les experts et les institutions internationales semblent découvrir ce que pratiquent les peuples depuis des millénaires (circuits courts, économie d’énergie, aménagement du territoire respectant l’environnement, recyclage des déchets, etc.) Mais les mesures qu’annoncent les maîtres du système pour « sauver la planète » relèvent du « lavé lanmen, suyé atè* » (Se laver les mains pour les essuyer à terre). Elles ne suffiront jamais à mettre fin aux dégâts que génère celui-ci. Pour sortir de la voie suicidaire dans laquelle il nous entraîne, c’est sur le génie des peuples qu’il faut s’appuyer.

S’APPUYER SUR L’EXPERIENCE DES PEUPLES

La propagande est bien rodée. Journalistes et économistes autorisés le rabâchent en continu : « Pour emprunter la voie du « développement », Il faut « attirer les investisseurs ! », « être compétitif ! », « casser les conservatismes », autrement dit, précariser le statut des employés et imposer qu’ils travaillent plus longtemps pour le même salaire ! » Pendant ce temps, les banquiers et les spéculateurs s’engraissent de façon indécente, les PDG s’octroient des « parachutes dorés » de plusieurs millions d’euros et leur système conduit l’humanité au suicide. En réalité, ce qu’ils appellent « économie » n’a rien de scientifique. C’est de la guerre idéologique visant à conditionner les esprits afin que les populations se soumettent aux politiques menées au service des exploiteurs et des privilégiés.
La certitude est que, tout au long de l’histoire, les populations écrasées par les classes dominantes n’ont pu survivre, pour l’essentiel, que grâce aux stratégies que leur génie créatif permettait de mettre en œuvre. Mais sous l’effet de la désinformation, l’opinion générale considère que les réponses venant des classes dominantes sont incontournables. Celles, concrètes et efficaces, portées par les peuples sont tolérées comme des pis-aller et quand le système sent sa mainmise menacée, il brandit SA légalité pour criminaliser indistinctement toutes les activités échappant à son contrôle. Souvent, ceux-là mêmes qui sont contraints de trouver des solutions pour, tout simplement, subsister s’auto-culpabilisent. Or, l’éradication du système irrationnel et cruel qui prédomine, la possibilité de construire une alternative garantissant la protection de l’environnement et du vivant ainsi que la réelle prise en compte des intérêts de tous les humains, y compris ceux des générations à venir, tout cela exige qu’on impulse le développement de l’économie populaire et qu’on en analyse les ressorts afin d’en tirer des modèles et d’élaborer des politiques macro-économiques. C’est un passage obligé pour s’arracher à la globalisation néolibérale et pour affronter efficacement le système.