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New Orleans demande où se trouve la grande armée des Etats-Unis

Publie le samedi 3 septembre 2005 par Open-Publishing
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« Où se trouve la grande armée américaine qui aurait pu venir évacuer les gens ou s’occuper d’eux ? », se demande New Orléans, a déclaré aujourd’hui la députée espagnole Lourdes Muñoz de Santamaría, victime du cyclone Katrina.

La parlementaire a été surprise à New Orléans, où elle passait ses vacances avec son mari et son fils de 10 ans. Elle a dénoncé le peu d’attention accordée par le gouvernement des Etats-Unis aux personnes réfugiées au Centre de Conventions de la ville.

Comme il n’y a aucune attention de la part du gouvernement, il n’y a pas non plus de contrôle dans le centre, et les gens qui s’y sont réfugiés se demandent où se trouve la grande armée américaine qui aurait pu venir les évacuer ou s’occuper d’eux, a-t-elle dit dans une communication téléphonique avec le ministère madrilène de l’Extérieur.

Grâce à un téléphone public qui fonctionnait par miracle à l’hôtel Monteleone, la députée a pu prendre contact avec le consulat espagnol et ensuite avec le ministre des Affaires étrangères à Madrid, Miguel Angel Moratinos, à qui elle a transmis la dénonciation.

Elle a précisé qu’au Centre de Conventions il y a deux ou trois personnes mortes et que les corps n’ont pas encore été retirés bien que tous types de démarches aient été faites dans ce sens. Devenue porte-parole du groupe, la députée a déclaré : « ou l’on vient nous chercher ou je ne sais pas si nous sortirons d’ici vivants ».

Moratinos a déclaré que le gouvernement espagnol fait tout ce qui est à sa portée et garde un contact permanent avec les autorités nord-américaines pour que l’évacuation s’effectue le plus tôt possible.

A l’hôtel Monteleone, dans le centre de la ville, se trouve un autre couple avec leur fils de 18 ans qui attendent d’être évacués, a indiqué le ministère espagnol.

Il n’y a ni lumière ni eau dans l’installation, la nourriture devient rare et des travailleurs emportent le peu qui reste pour leurs familles. La députée a indiqué que la situation est angoissante et désespérée pour les 10 000 réfugiés du Centre de Conventions.

« La Police passe devant le centre et l’armée le fait de temps en temps à bord d’un camion, mais ici il n’y a aucune organisation, il n’y a pas d’eau courante, nous ne pouvons ni boire ni manger et les gens commencent à se déshydrater », a assuré Lourdes Muñoz.

« C’est le désordre total, le chaos, la jungle », a-t-elle dit, ajoutant que les gens sont couchés par terre, au milieu des ordures. « L’image est celle d’un pays du tiers monde », a poursuivi la députée du PSC.

Après avoir indiqué que l’Ambassade espagnole à Washington a informé le Secrétariat d’Etat nord-américain du lieu où ils se trouvent et qu’il y a déjà eu des réunions, elle a répété que « le gouvernement nord-américain ne veut pas venir nous chercher ».

Cinq autocars sont venus jeudi soir au Centre de Conventions pour commencer l’évacuation des réfugiés, auxquels on a dit que « des véhicules du même type ne manqueraient pas de venir toutes les 20 minutes », ce qui ne s’est pas produit.

Le Centre de Conventions s’est transformé en jungle où règne la loi du plus fort. Dans cette situation, a-t-elle dit, les gens, désespérés, ont envisagé de séquestrer les autobus qui passeraient sans s’arrêter.

« Ici les gens commencent à douter de leur gouvernement », a affirmé Muñoz Santamaria.

http://www.granma.cu/frances/2005/septiembre/vier2/37dipu.html

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