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Noam Chomsky, Greg Grandin, Michael Moore, Oliver Stone et une douzaine d’experts états-uniens demandent au New York Times d’enquêter sur sa désinformation quotidienne à propos du Venezuela
par Thierry Deronne
Publie le vendredi 24 mai 2013 par Thierry Deronne - Open-Publishing2 commentaires
Cette pétition signée par plus d’une douzaine d’experts états-uniens de l’Amérique Latine et des médias dont le professeur Noam Chomsky ou le cinéaste Oliver Stone, a été envoyée le 14 mai 2013 à Margaret Sullivan, "Public Editor" au New York Times.
- Oliver Stone, réalisateur avec Tariq Ali de "South of the border", http://www.youtube.com/watch?v=6vBlV5TUI64
Chère Margaret Sullivan,
Dans un récent article (4/12/13), vous observiez :
"Bien que les phrases et les mots individuels peuvent n’avoir qu’un faible poids dans le flot produit journellement, le langage a son importance. Quand des organes d’information épousent la manière de parler du gouvernement, elles semblent accepter sa manière de penser. Au New York Times ces décisions ont encore plus de poids."
A la lumière de ce commentaire nous vous encourageons à comparer la manière dont le New York Times a qualifié les leaderships de Hugo Chávez au Venezuela et ceux de Roberto Micheletti et Porfirio Lobo au Honduras.
Dans les quatre dernières années, au fil de ses articles d’info, le NY Times s’est référé à Chávez comme à un “autocrate,” “despote,” “dirigeant autoritaire” et “caudillo”. En ce qui concerne les articles d’opinion, le NY Times a publié au moins quinze articles utilisant le même langage, dépeignant Chávez comme un “dictateur” ou “homme fort.” Sur la même période — depuis le coup d’État militaire du 28 juin qui a renversé le président élu du Honduras Manuel Zelaya —les collaborateurs du NY Times n’ont jamais utilisé ces termes pour décrire Micheletti qui a présidé le régime issu du coup d’État après l’éviction de Zelaya, ou Porfirio Lobo qui lui a succédé. Au contraire le journal les a plusieurs fois décrits dans ses informations comme “intérimaires”, “de facto,” et “nouveaux.”
Porfirio Lobo a assumé la présidence en remportant un scrutin organisé sous le gouvernement Micheletti installé par le coup d’État. Les élections ont été marquées par la répression et la censure, et les observateurs internationaux tels que le Centre Carter les ont boycottées. Depuis ce coup d’État, les militaires et la police ont de manière routinière tué des civils.
Dans les quatorze derinères années le Venezuela a organisé 16 élections ou référendums qualifiés de libres et équitables par les principales autorités internationales. Jimmy Carter a fait l’éloge des élections au Venezuela, parmi les 92 scrutins observés par le Carter Center, comme un “système de vote vraiment merveilleux.” Il a conclu que “le processus électoral au Venezuela est le meilleur du monde.” Alors que quelques groupements de droits de l’homme ont critiqué le gouvernement de Chávez, il n’y a pas au Venezuela de forces de sécurité massacrant des civils comme c’est le cas au Honduras.
Quel que soit le point de vue qu’on puisse avoir sur la démocratie sous la présidence de Chávez — et nous reconnaissons que des gens raisonnables peuvent être en désaccord — il n’y a rien dans le bilan, comparé avec celui du Honduras, qui justifie cette différence de traitement dans la couverture des deux gouvernements par le NY Times
Nous vous exhortons à examiner la disparité dans la couverture et dans le langage utilisé, en particulier parce qu’elle peut apparaître à vos lecteurs comme suivant de trop près la ligne du gouvernement états-unien vis-à-vis du gouvernement hondurien (qu’il soutient) et du gouvernement vénézuélien (qu’il affronte)— un syndrome que vous décrivez et au sujet duquel vous lancez un avertissement dans votre article.
Sincèrement,
Noam Chomsky, Institute Professor Emeritus, MIT
Edward Herman, Professor Emeritus of Finance, Wharton School at the University of Pennsylvania
Greg Grandin, Professor of History, New York University
Sujatha Fernandes, Professor of Sociology, Queens College, CUNY Graduate Center
Corey Robin, Professor of Political Science, Brooklyn College, CUNY Graduate Center
Adrienne Pine, Professor of Anthropology, American University
Mark Weisbrot, Ph.D, Co-Director, Center for Economic and Policy Research
Miguel Tinker Salas, Professor of History and Latin American Studies, Pomona College
Katherine Hite, Professor of Political Science, Vassar College
Steve Ellner, Professor of International and Public Affairs, Columbia University, Universidad de Oriente
George Ciccariello-Maher, Professor of Political Science, Drexel University
Daniel Kovalik, Professor of International Human Rights, University of Pittsburgh School of Law
Gregory Wilpert, Ph.D, author of “Changing Venezuela by Taking Power”
Joseph Nevins, Professor of Geography, Vassar College
Nazih Richani, Director of Latin American Studies, Kean University
Steven Volk, Professor of History, Oberlin College
Aviva Chomsky, Professor of History, Salem State University
Keane Bhatt, North American Congress on Latin America
Chris Spannos, New York Times eXaminer
Michael Albert, ZNet
Oliver Stone, Film Director, “South of the Border”
Michael Moore, Film Director
Pour ajouter votre nom à cette pétition, cliquez ici NYTX
Annexe : matériel qui appuie notre étude
Ci-dessous 16 articles du NY Times rassemblés par Keane Bhatt et qui ont servi d’échantillon pour notre analyse et notre pétition. Aucun des termes suivants (autocrate, despote, dirigeant autoritaire, homme fort, caudillo, dictateur, tyran, sultan) n’ont été appliqués à aucun des régimes issus du coup d’État militaire au Honduras.
Messages
1. Noam Chomsky, Greg Grandin, Michael Moore, Oliver Stone et une douzaine d’experts états-uniens demandent au New York Times d’enquêter sur sa désinformation quotidienne à propos du Venezuela, 25 mai 2013, 20:58, par Joannès
Bien sûr l’ogre impériallste ne digère pas et n’admet pas l’extraordinaire leçon de démocratie que leur a infligé le Président CHAVEZ en faisant la démonstration que justement eux les pro-capitalistes ne sont pas des démocrates comme l’avait brillamment décrit Karl Marx . Ils sont violents par nature , coups d’Etats, subversion , complots , etc....! tout l’arsenal de crimes en tous genres au grand complet ! Démocrates les gérants du capitalisme ? Seulement s’ils sont gagnants et encore je suis généreux !Il est de fait que le courant Révolutionnaire et Progressiste n’a pas droit comme au Venezuela l’opposition caoitaliste a ses propres médias audios-visuels, qui lui permettraient de commenter quotidiennement l’actualité ! Ils ne supportent pas à se trouver dans l’opposition politique qui tord le nez à leur pouvoir économique selon la volonté du Peuple . Experts en tromperie ils sont et ne doivent ce qui leur reste de crédibilité qu’aux milliards déversés dans le monde pour leur propagande médiatique odieuse, mensongère, toujours dans le sens unique qui les arrange. Voilà la haine qu’il porte aux Dirigeants Révolutionnaires et Progressistes qui ont osés se dresser contre "la bête humaine" ! Et les montrent du doigt comme des criminels qu’ils sont ! Mais le Socialisme fait son chemin comme a osé le dire M. Mitterrand sauf qu’il n’en pensait pas plus un mot que ses fidèles successeurs ! Merci à ces courageux Nords-Américains à s’insurger contre les fourberies criminelles de l’ogre impérialiste !!!
2. Noam Chomsky, Greg Grandin, Michael Moore, Oliver Stone et une douzaine d’experts états-uniens demandent au New York Times d’enquêter sur sa désinformation quotidienne à propos du Venezuela, 28 mai 2013, 08:05, par chb
Il est permis de se poser des questions sur la présentation par les medias de quelque autres thèmes.
Les retraites, la santé, la lutte contre la fraude fiscale, la représentativité de Frigide b ? Le changement socialiste promis, plombé par une conjoncture inconnue ? La Syrie, qui serait victime d’attaques chimiques par son propre gouvernement (le très discret « sarin » incriminé aurait tué ou incommodé une vingtaine de personnes ? Boucher au petit pied...). Les bonnes intentions d’un démocratique Qatar ?
Là dessus, un panel d’intellos de chez nous pourrait interpeller Le Monde, par exemple.