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Notre conscience est en miettes ! Réagissez !
par Schaff Jacques
Publie le mercredi 15 mai 2013 par Schaff Jacques - Open-Publishing1 commentaire
Vingt ans de secret d’État,
Vingt ans de secret défense,
Vingt ans de silence complice,
ça suffit !
Notre conscience est en miettes : vingt ans ça suffit !
Bientôt vingt ans que le troisième génocide des Tutsi du Rwanda a été perpétré. Des enfants, des femmes, des innocents ont été broyés, déchiquetés, violés, humiliés, réduits à des objets, machetés, torturés, abandonnés seuls à une mort de douleur sans nom, sans témoins, sans pleurs, sans aides, pire que des chiens, des cafards, dans le silence d’au bout des ténèbres…
Et quel silence assourdissant ! Quel non-dit si pudique et partagé par la communauté nationale ! Cet ensemble d’hommes et de femmes fiers pourtant de leurs valeurs, celles de 89, celle de la République, cette République qui la première considéra les hommes et les femmes libres et égaux devant la loi, devant les autres, devant le ciel.
Et pourtant, en cette dix-neuvième commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda, nous étions bien seuls, nous les Français, nous qui ne pouvons-nous résoudre à oublier, à passer sous silence, à faire comme si de rien n’était, à refuser de nous exclure de toute responsabilité. Oui, nous sommes quelques-uns, citoyens français de base, qui savons (quel horrible savoir) que nous avons collectivement un « génocide sur la conscience ». Nous avons élu des dirigeants qui en notre nom ont joué (quel horrible jeu) aux apprentis sorciers, au cœur de ces ténèbres rwandaises, qu’ils croyaient connaître, du haut de leur intelligence d’énarques et d’hommes d’État. Ils prétendaient mener une politique savante, habile, supposée servir nos intérêts nationaux, et celle-ci a abouti, quel horrible résultat, à « la mort, la mort, la mort toujours recommencée » d’un million d’hommes, de femmes, d’enfants, de nourrissons, de vieillards, sans défense, d’innocents devant « dieu » qui se taisait, devant nous qui nous taisions. Les médias, les télés, le journal dit de référence Le Monde, les intellectuels, les partis politiques de gauche de droite du centre, l’Union sacrée de la real politik : tous taisaient l’infâme, faisant croire que le bourreau était la victime, que le génocidaire était notre frère, que les alliés des génocidaires étaient des humanitaires, que ce n’était là qu’un massacre parmi d’autres sur cette pauvre terre, et que, toute bonne conscience dehors (quelle horrible conscience) nous n’avions rien pu faire !
Quoi ? Rien pu faire, rien pu faire, nous qui étions les meilleurs alliés des génocidaires, qui avions formé leur armée, leurs milices, leur stratégie de la « guerre (dite) révolutionnaire », rien pu faire pour empêcher l’innommable, l’indicible crime, la négation même de toute humanité !
Et bien nous, les quelques Français de base, qui assistions, bien seuls, à la dix neuvième commémoration du génocide des Tutsi du Rwanda, le 7 avril dernier, sur cette place en chantier, oui, vous avez bien lu, en chantier, devant ce mur de la paix, nous entendons encore le silence des enfants qu’on égorgeait pour nos intérêts, oui nous les quelques Français de base qui entendrons dès lors ce silence jusqu’à notre mort, parce que c’est notre raison d’être de citoyen, de citoyen du monde, notre raison d’être d’humain qu’on a assassiné ici, au Rwanda, d’avril à juillet 1994, en notre nom.
Ah oui ! nous les entendons aussi ces sarcasmes infâmes de ceux qui nous traitent de « droitdel’hommistes », de doux rêveurs de l’humanitarisme, les Védrines, les Péans, qui nous accusent d’être manipulés par les victimes, dupes du méchant qui sommeillerait sous le masque du sacrifié. Mais ceux-là qui voudraient exterminer une seconde fois l’exterminé en refusant la nécessaire reconnaissance du crime, ceux-là sont nos ennemis. Et nos ennemis, on s’en charge. Par contre, protégez-nous de nos amis, ceux qui parmi les hommes et les femmes qui ont place sur la scène publique, sur les plateaux de télé, sur les affiches, dans les journaux, dans les Assemblées, ont à un moment ou à un autre, depuis le génocide des Tutsi du Rwanda de 1994, dit un mot, prononcé une parole, signé une pétition, rédigé une déclaration qui allait, même de façon infinitésimale, vers cette reconnaissance, indispensable à notre honneur.
Car ces amis-là, ils parlent un jour puis se taisent toujours. Quoi, comment peut-on commencer à entendre le cri des génocidés de 1994 et retourner au silence sous prétexte que ce cri est inaudible, inaudible car trop effrayant pour notre image nationale. Que deviennent alors tous les autres combats politiques, si ce cri-là n’est pas entendu ?
Oui, Monsieur Noël Mamère, député de la Gironde, Monsieur Patrick Braouezec, député de Seine-Saint-Denis, Madame Eva Joly et Messieurs José Bové, Daniel Cohn-Bendit députés européens, vous aussi les militants de la gauche de la gauche, nos « amis », nous ne vous entendons pas, nous ne vous entendons plus. Savez-vous qu’en 2012 François Holande , en campagne électorale, fait promettre par son représentant la construction d’un monument commémoratif du génocide des Tutsi à Paris, et fait envoyer une gerbe de fleurs. En 2013, et maintenant élu, plus de gerbes, un chantier sur la place du mur de la paix où devait se dérouler la 19e commémoration, et un silence assourdissant.
Ce silence est également le vôtre. Et nous n’entendons que lui.
Nous, simples citoyens, nous les traumatisés du génocide des Tutsi du Rwanda car nous avons élu ceux qui en ont été les complices, car nous n’avons pas entendu la voix de Jean Carbonare, président de Survie, qui l’annonçait au vingt heures de Bruno Mazure un an auparavant, qui n’avons pas pu l’empêcher, nous qui après le crime avons fini par comprendre qu’il avait été perpétré avec la complicité de la France, nous vous demandons, à vous, élus du peuple français, de venir au-devant de la scène, et de dire, haut et fort, et à intelligible voix :
« Vingt ans, ça suffit ! »
Il ne s’agit pas de « réparation ». On ne répare pas la mort d’un être cher. On ne répare pas les souffrances du corps et de l’âme. On ne répare pas un génocide qui est la négation même de l’humanité. Il s’agit simplement de reconnaître l’autre, sa mort, sa souffrance immense, de reconnaître notre irréparable faute, notre irréparable non-assistance à personne en danger, de reconnaître la complicité de nos dirigeants - donc notre complicité car nos dirigeants sont nous-même –, à qui nous avons confié notre souveraineté et que nous aurions dû contrôler, empêcher de commettre en notre nom l’irréparable.
Il convient, parce que c’est le sens profond du mot de citoyen, de parler haut et clair, de demander haut et clair, devant tous les Français, que justice soit faite, à la mémoire des Tutsi du Rwanda. Il convient d’exiger une véritable Commission d’enquête parlementaire qui ira jusqu’au bout de la vérité. Il convient d’exiger la levée du secret défense, car nous n’avons rien à défendre face au million d’innocents martyrisés, ils sont morts et ne reviendront plus nous menacer, nous n’avons rien à défendre si ce n’est notre honneur et notre honneur c’est la vérité. Il convient d’exiger que tous ceux qui ont été directement complices du meurtre soient jugés et sanctionnés pourqu’enfin surgisse la vérité. Et pour que le crime ne paye plus.Rejoignez le collectif
http://rwanda20anscasuffit.org/le-collectif-rwanda-20-ans-ca,001.html
Messages
1. Notre conscience est en miettes ! Réagissez !, 19 juillet 2013, 13:09
Uun livre document a lire impérativement : MIRACULEE ,dans l’enfer
du génocide Rwandais ,elle trouve la lumière : l’auteur : Immaculée
ILIBAGIZA (Editions j’ai lu 2007 )
voir page 172 -173 -174 trois pages sur l’ONU édifiant , plus loin page 202 -203 -204 soldats français :opération Turquoise ,plus
qu’édifiant ,ce livre témoignage que je garde précieusement ,et fait que : j’ai honte de nos hommes politiques ,honte d’être
FRANCAISE ,honte de ma Patrie des Droits de l’homme , égalité -fraternité , solidarité