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Oise : Alexis Mancel a été l’attaché parlementaire de son père… depuis l’Australie
par Patrick Caffin
Publie le mardi 30 mai 2017 par Patrick Caffin - Open-PublishingLe candidat (LR) aux législatives dans la deuxième circonscription, celle de Beauvais-Sud, a occupé cette fonction alors qu’il était étudiant à Sydney.
Attaché parlementaire d’un député de l’Oise et étudiant en Australie. Compliqué ? Pas pour Alexis Mancel. Ce dernier a réussi le tour de force d’occuper cette fonction auprès de son père, Jean-François Mancel, député (LR) de la deuxième circonscription (Beauvais-sud), en étant étudiant à Sydney de mars 2008 à décembre 2010.

Loin de s’en cacher, il l’assume pleinement et l’affiche sur son profil professionnel Viadeo. Histoire d’enrichir ce CV virtuel, il expose d’ailleurs ses missions d’attaché parlementaire. On peut lire que pendant les quatre années durant lesquelles il a tenu ce rôle, de juin 2007 à février 2011, il a aidé à « la préparation de missions diplomatiques, de notes, de discours de politique nationale ». Il était aussi chargé « des relations publiques avec les habitants de la circonscription » et de « l’élaboration de propositions de loi et de questions au gouvernement ».
Mais pas question de lui parler d’emploi fictif ou d’avantage particulier. Alexis Mancel a été « un attaché parlementaire bénévole ». « Je n’ai pas touché un centime pendant les quatre ans où j’ai aidé le député, assure-t-il. Je n’ai jamais eu de badge ou d’accréditation de l’assemblée nationale. Je n’en voulais pas ». Quant à sa période australienne, Alexis Mancel travaillait « à distance ». Pas évident quand on est à l’autre bout du monde de parler d’une circonscription à 70 % rurale où la 4G est loin d’être développée. « Je travaillais surtout pendant les vacances, explique-t-il. J’avais quatre mois durant lesquels, je rentrais en France. »
Le candidat aux législatives est parfaitement conscient que cette histoire pourrait le handicaper à un moment où la moralisation de la vie politique est devenue un enjeu électoral. « Je comprends que ça puisse choquer mais je ne fais pas de politique pour l’argent, assure-t-il. J’aurais pu travailler dans un cabinet ou au conseil départemental quand mon père était président mais j’ai toujours dit non. Ça ne m’intéresse pas de rentrer dans le système pour être rémunéré. Je n’emploierai jamais mes proches, c’est la meilleure façon d’éviter les conflits d’intérêts. »
« Il n’a pas voulu être rémunéré »
Jean-François Mancel, député (LR) de la 2e circonscription.
Chez les Mancel, on assume tout. Même les différences. Interrogé sur le passé d’attaché parlementaire de son fils, Jean-François Mancel, député de la 2e circonscription, a confirmé le caractère bénévole de la fonction. « Alexis n’a jamais voulu être rémunéré, déclare-t-il. Il aurait pu être recruté officiellement comme sa sœur mais il a dit non. Il n’a pas touché un cent de l’Assemblée nationale ». Pour le père, son fils est le symbole de la nouvelle génération politique.
« Il est dans la société d’aujourd’hui, explique-t-il. J’ai toujours trouvé normal d’employer mes proches, pas lui. Il est hostile au renouvellement au-delà de trois mandats, j’en suis le contre-exemple parfait. Sa réflexion n’est pas celle de son père ». Jean-François Mancel a même sollicité le service qui gère la rémunération des collaborateurs des députés pour demander « une attestation de non-versement d’argent ». « Ils ont été surpris, raconte-t-il. D’habitude, on leur demande l’inverse ».