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Olivier Besancenot : “La gauche a besoin d’idées radicales”

Publie le vendredi 25 janvier 2008 par Open-Publishing

de Jérôme Vermelin

Interview d’Olivier Besancenot, le porte-parole de la LCR, explique à Metro son projet de créer un nouveau parti anticapitaliste

Le 17e ongrès de la Ligue communiste révolu-tionnaire (LCR) s’est ouvert hier à Saint-Denis, afin de poser les fondations d’un nouveau parti anticapitaliste, comme le souhaite son porte-parole, Olivier Besan-cenot. Entretien.

Le nouveau parti anticapitaliste que vous souhaitez créer, c’est la fin de la LCR ?

Nous mettons actuelle-ment en place un processus d’assemblée générale constituante composée de collectifs présents dans toute la France. Nous nous réunirons à nouveau en juin prochain pour décider ensemble du programme, du fonctionnement et, éventuellement, du nom de ce nouveau parti. A partir de là, nous envisagerons un congrès de fondation, fin 2008, et juste avant un congrès de dissolution de la LCR.

Quels seront les périmètres idéologique et électoral de ce nouveau parti ?

L’idée, c’est de regrouper toutes celles et tous ceux qui veulent réfléchir à ce que pourrait être le socialisme du XXIe siècle, un pacte clairement anticapitaliste pour révolutionner la société et agir sur des questions très pragmatiques comme l’augmentation des salaires, l’interdiction des licenciements, le développement du service public. Tout ce qui se passe avec la crise financière internationale me donne au moins raison sur la volonté de poser le problème.

Quel bilan tirez-vous des manifestations d’hier ?

C’est une étape supplémentaire, mais qui ne suffira pas. On doit maintenant appeler à une convergence des luttes sociales sur la question du pouvoir d’achat, aussi bien dans le public que dans le privé. Des journées de grève sont dans l’air pour le mois de février, et nous devrons y aller toutes et tous ensemble, pas en ordre dispersé, pour réclamer de réelles augmentations de salaires.

Que vous inspire l’affaire de la Société Générale ?

C’est la preuve que le système bancaire évolue sans aucun contrôle, dans l’opacité la plus totale. J’ai entendu le patron de la Société Générale expliquer que perdre 7 milliards, ça ne ferait même pas mal à son entreprise. Eh bien je crois que les employés de la Société Générale seraient curieux de savoir à quelle augmentation de salaire pourraient correspondre ces 7 milliards qui viennent d’être perdus !

Dans le baromètre Metro-OpinionWay de janvier, vous arrivez en troisième position des dirigeants d’opposition. Comptez-vous capitaliser sur cette popularité croissante ?

Je ne cherche pas à capitaliser, y compris dans ce domaine ! Le moteur de mon engagement, c’est que nos idées et nos propositions deviennent populaires. La gauche, aujourd’hui, n’a pas besoin d’un leader populaire mais d’être présente, d’avoir des idées, des propositions radicales pour résister face à Sarkozy et au Medef.

Qu’attendez-vous des municipales ?

Nous serons présents dans deux fois plus de villes qu’en 2001, dont 36 des 37 villes de plus de 100 000 habitants. Nous espérons réaliser un score qui permettra de montrer que voter utile contre Sarkozy, c’est voter pour la gauche de terrain, concrète. Et pas cette gauche qui a été absente depuis l’élection de Nicolas Sarkozy sur des questions cruciales comme le logement social, la défense des régimes spéciaux, la dénonciation des centres de rétention ou la loi sur
l’autonomie des universités.

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