"PAS en NOTRE nom !" manifeste contre la haine à Nice

« pas en notre nom ! »

Rassemblement samedi 28 septembre – Nice - place Garibaldi - 17 h

Une réaction citoyenne à laquelle nous sommes toutes et tous invités à participer, à titre individuel ou/et en alertant nos organisations :

Depuis des mois, une succession de discours haineux et violents (MM. Estrosi, Ciotti, Luca et consorts) et d’annonces provocatrices s’est abattue sur des populations ciblées et fragilisées par la crise économique : chômeur-se-s, Roms, S.D.F., Gens du voyage, bénéficiaires d’aides diverses (qualifié-e-s « d’assisté-e-s »), demandeur-se-s d’asile, musulman-e-s, mineur-e-s étranger-ère-s, précaires, etc. Des discours d’exclusion, appuyés par un harcèlement policier, et prenant à partie les associations d’aide.

En tant que Niçois-e-s, Français-e-s, citoyen-ne-s, êtres humains, nous ne sommes pas d’accord qu’il parle en notre nom de cette façon. »

Non, M. Estrosi, « Tous les Français NE pensent PAS comme vous ! »

DEMAIN, A QUI LE TOUR… VOUS ? NOUS ?

Face à cette montée de l’intolérance et cette chasse aux pauvres, nous ne resterons pas des témoins passif-ve-s :

 Réaffirmons les valeurs de fraternité et d’égalité de notre République,

 Poursuivons notre soutien aux victimes de l’exclusion.

A force de laisser dire et de laisser faire, jusqu’où irons-nous dans la déshumanisation ?

L’Histoire nous a douloureusement montré où cela mène.
Accepterons-nous de voir cela se répéter ?

Simples citoyenè-nes, nous avons donc écrit collectivement ce manifeste :

Manifeste pour que cesse la haine à Nice :

Parce que la fraternité n’est pas qu’un mot affiché au fronton de la mairie mais une valeur essentielle de notre République,

Parce que la fraternité ne doit pas se vivre qu’entre nanti-e-s mais s’imposer envers les plus démuni-e-s,

Parce que nous considérons tout être humain comme notre frère, qu’il soit riche ou pauvre, proche ou lointain-e, nomade ou sédentaire, Français-e ou étranger-e, en situation régulière ou non...

Parce que nous reconnaissons son égale dignité d’être humain et son droit à une vie heureuse,

Parce que nous désirons pour notre prochain ce qui, pour nous, est le meilleur,

Parce que notre République est définie comme « sociale » dans sa Constitution,

Parce que la richesse ne doit pas engendrer l’égoïsme mais, au contraire, nous créer des devoirs vis-à-vis des pauvres,

Parce que le droit à la nourriture, à des soins, à un toit, au travail, à la santé, à l’éducation et à la culture ne valent pas moins que le droit de propriété toujours mis en avant,

Parce que la Terre appartient à tou-te-s et que le privilège d’être né-e dans l’un des pays les plus riches ne nous autorise pas à interdire aux pauvres d’y circuler et de s’y installer,

Parce que notre richesse, bâtie sur la spoliation par l’esclavage, la colonisation, le pillage néo-colonial de la Françafrique, l’exploitation de l’immigration, nous oblige à un devoir de réparation morale et économique des victimes,

Parce que les paroles des démagogues arment les mains des tueurs,

Parce que nous avons gardé en mémoire les conséquences de la stigmatisation des peuples, des handicapés et malades, des improductifs et des « asociaux » : camps de « rééducation », de concentration, d’extermination, guerres et crimes de guerre, épurations ethniques, génocides…

Parce que nous sommes fidèles aux idéaux de la Résistance, opposés au racisme, au bellicisme, aux discriminations,

Parce que nous ne voulons pas que « ça recommence », comme l’ont dit nos parents en 1945.

Nous, Citoyennes et Citoyens,

Ne nous reconnaissons pas dans les propos dont le député-maire de NICE s’est fait le porte-parole :

Quand il déclare indésirables les Gens du Voyage, les Roms, les « sans-papiers »,

Quand il assimile les Gens du Voyage à des délinquants insinuant que leurs biens sont mal acquis,

Quand il stigmatise les musulman-e-s en déclarant l’islam incompatible avec la démocratie,

Quand il se vante de faire la chasse aux Roms, de « leur pourrir la vie » (sic), de les priver de tout hébergement, du suivi des soins et de la scolarisation, au mépris du droit des enfants (dont la ville s’affiche comme « amie » !) et des droits humains les plus élémentaires,

Quand, au nom de « son amour pour les Niçois », il déclare sa haine et sa xénophobie.

Citoyennes et Citoyens de Nice,

Nous refusons toute discrimination : aux plus démuni-e-s l’aide sociale, et sans conditions !

Nous rejetons toute stigmatisation : chaque être humain a des potentialités dont la société doit favoriser l’épanouissement pour le bien de tous !

Nous refusons tout usage de la violence et disons non à l’utilisation de la force publique pour régler les problèmes sociaux !

NB : ce texte a été écrit avant "l’affaire du bijoutier de Nice" qui a tué un jeune braqueur.