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PISA, un produit de l’OCDE : Manipulations et réalités
Publie le mardi 3 décembre 2013 par Open-Publishing3 commentaires
Dans la politique éducative, comme dans toutes les politiques, il n’y a plus moyen d’opposer droite et "gauche" en France. Aussi, les politiciens de droite qui tentent de transférer toute la responsabilité du désastre sur Peillon sont grotesques.
Mais la ligne de l ’Humanité est étrange également, et donne l’impression de vouloir soutenir Peillon, contre les élèves, les familles et les enseignants, qui contestent massivement sa "refondation"-destruction de l’école, sa déqualification des concours de recrutement des professeurs, sa condamnation de l’enseignament des lettres anciennes, et sa guerre contre la possibilité d’instruire et de transmettre des connaissances (et non pas des "compétences" !).
Peillon y croit tellement peu, à sa "réforme", qu’il prépare son avenir au parlement "euopéen", plus rémunérateur et plus tranquille qu’un poste de ministre...
Non décidement, il est pathétique que le journal de Jaures ait tant de mal à cesser de soutenir Peillon.
Sur le fond, évidemment, PISA pose problème.
– PISA émane de l’OCDE : sans commentaire.
-L’hypothèse même : comparer des systèmes éducatifs nationaux...paraît douteuse sur le plan scientifique, et le manque de rigueur des méthodes d’enquête de PISA est patent.
Les résultats de PISA sont repris à des fins de propagande : on a vanté la Finlande pour tenter d’imposer aux enseignants de France la casse des statuts de fonctionnaire, et la mise en cause de la transmission des connaissance. Il fallait, depuis dix ans, s’appuyer sur le "modèle finlandais"...qui aujourd’hui s’effondre !
Mais on continuera à s’appuyer sur le déclin de la France dans le classement PISA pour proposer inlassablement les mêmes "réformes" inlassablement relayées par les politiques de droite comme de "gauche" : casser le statut, geler les salaires, rendre les conditions de travail épuisantes et décourageantes, détruire la possibilité de la transmission des connaissances.
Car s’il est illusoire de tenter des comparaisons géographiques des systèmes éducatifs, il est probant, en revanche, d’étudier de manière diachronique notre système éducatif.
Pendant trente ans, une certaine "gauche" enseignante, politique et syndicale a nié que le niveau baissait. A l’accusation de baisse de niveau, on rétorquait que les élèves ne savaient certes plus écrire, mais qu’ils savaient cliquer plus vite que les adultes...Et quelle dextérité pour envoyer un texto de son téléphone (en dehors ou...pendant la classe) : à deux mains !
Le déni n’est plus possible. PISA, cette vaste entreprise de propagande en vue de la privatisation de tous les systèmes éducatifs aura au moins servi à cela : faire comprendre à tous qu’il est devenu presque impossible d’enseigner aux étudiants, et très difficile d’apprendre aux élèves qui souhaitent s’instruire.
Mesdames et Messieurs les censeurs, il est temps de passer aux aveux : le niveau a baissé...et ce n’est rien de le dire !
Faire comprendre qu’une société qui passe son temps à dénigrer ses enseignants, qui les rémunère aussi peu, une société où une large partie de la jeunesse n’étudie que pour tromper l’attente face à l’angoise du chômage et de la précarité est une société bien engagée sur la route du déclin culturel.
Des illettrés par millions, qui pourraient se révéler utiles quand la bourgeoisie aura besoin d’une milice dans la guerre civile provoquée pour tenter de sauver cet ordre social, ce mode de production capitaliste... en état de décomposition avancée.
Messages
1. PISA, un produit de l’OCDE : Manipulations et réalités, 4 décembre 2013, 10:02, par triaire
Tout à fait d’accord et j’ai suivi la décadence de l’intérieur .Effectivement depuis les années 70, les gouvernements ont mis en oeuvre le saccage de l’éducation nationale à la Française qui était un des meilleurs au monde : par exemple la maternelle avec des enseignants de qualité n’existait dans aucun pays ; on voit aujourd’hui ce qu’ils en font avec des personnels sous payés et surtout sans aucune qualification:les instits sont encor là mais plus pour longtemps ! comme disait Sarkosy l’inculte total, pourquoi des maitres avec bac+ 5 pour changer les couches des jeunes enfants !Les études effectuées en psychologie et en sociologie sur les jeunes cervelles lui étaient passées par dessus la sienne !Un peu comme l’étude de la princesse de clèves !
Pourquoi depuis 1970 ? Parce que 1968 !Ils avaient en face des cervelles tout de même bien pleines qui fricotaient avec les ouvriers et ils ont eu peur que ça marche !Le PC d’ailleurs aussi, souvenons-nous .La réforme Peillon est une réformette contre les enfants du peuple qui sauront certes cliquer nerveusement mais ignorerons totalement le sens de leur " cliquage " !L’enseignement, c’est la transmission de l’esprit critique avec les savoirs.Les patrons et leurs valets le savent qui mettent leurs enfants dans des écoles privées dans lesquelles on pratique justement ces méthodes .
2. PISA, un produit de l’OCDE : Manipulations et réalités, 4 décembre 2013, 18:01
Texte curieux.
D’un côté Il y est affirmé que PISA c’est de la manipulation mais de l’autre côté affirmation que depuis 30 ans le niveau baisse (en français par exemple) .
1. PISA, un produit de l’OCDE : Manipulations et réalités, 4 décembre 2013, 22:26
Le texte n’est pas curieux, il est au contraire logique, car les deux aspects soulevés sont parfaitement compatibles :
– PISA comme instrument de propagande.
instrument qui sera utilisé par les gouvernements et l’union "européenne" pour imposer le marché de l’éducation, PISA comme instrument de mesure insuffisant d’une problematique de comparaison géographique illusoire.
– La baisse du niveau des élèves.
L’OCDE avait estimé dans un texte célèbre qu’il était difficile de tenter de passer directement à la privatisation des systèmes educatifs nationaux, et qu’il était préférable de baisser le niveau du service public, pour habituer la population à se diriger progressivement vers la privatisation.
En France, le niveau de élèves, le niveau du bac, a terriblement baissé, non pas depuis 1970, mais depuis 1990. Cela a longtemps été nié par de nombreux représentants de l’éducation nationale (inspections, rectorat, ministres evidemment, mais aussi certains syndicats enseignants (CFDT, UNSA, voire FSU)Cette baisse du niveau n’a rien avoir avec mai 1968.
Cette comparaison dans le temps et dans un seul pays n’implique pas de tenter des comparaisons géographiques hasardeuses pour justifier la thèse.
En s’attaquant aux concours de recrutement, aux salaires et statuts des professeurs, le gouvernement montre que la première phase du plan est atteinte, et que c’est la chute finale du service public d’éducation qui se profile : le passage au marché de l’éducation est maintenant proche, si nous laissons faire ce gouvernement.