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POUR DES EXAMENS DE ÉGALITÉ : AUCUNE NOTE INFERIEURE A 15

Publie le samedi 31 mai 2003 par Open-Publishing

Depuis plusieurs semaines, de très nombreux établissements scolaires
sont en grève pour protester contre deux projets inacceptables du
gouvernement français : une réforme des retraites reposant sur le
principe " travailler plus pour gagner moins ", une décentralisation
partielle de l’Éducation nationale qui ne fera qu’accroître les
inégalités déjà vertigineuses du système scolaire français.
À l’approche des examens, le gouvernement français a décidé de
procéder à un véritable chantage à l’égard des grévistes : soit vous
cessez votre grève et faites passer les examens, soit nous dressons
contre vous le " peuple d’en bas " des élèves et de leurs parents.
Le droit de grève étant un droit constitutionnel et le désir des
élèves de passer leurs examens étant un désir légitime, il nous
paraît essentiel de ne pas tomber dans le piège tendu par le
gouvernement français.
Au cas où les revendications des grévistes ne seraient pas rapidement
satisfaites, nous appelons les futurs examinateurs à faire de la
session 2003 celle des " Examens de l’égalité ".
Déjà, lorsque la situation est " normale ", les conditions d’équité
de l’examen sont largement absentes avant même le début des épreuves.
Les établissement scolaires bénéficient de moyens très différents, de
conditions de travail très inégales. Souvent, les établissements dont
les élèves connaissent d’importantes difficultés scolaires
n’obtiennent les moyens de répondre aux exigences des programmes
qu’au prix d’actions et de mouvements de grève perturbant la
scolarité des élèves.
Le mouvement de grève actuel naît précisément du risque d’aggravation
des inégalités de traitement dont est porteur le projet de
décentralisation. Ce n’est pas un hasard si la mobilisation est la
plus grande dans les établissements qui font déjà l’expérience de
cette iniquité : les établissements massivement en grève sont ceux
qui font déjà l’objet d’un traitement de défaveur, et qui connaissent
pertinemment les dangers de la réforme en cours. Inévitablement, la
mobilisation dans ces établissements accentue l’injustice et
l’inégalité dont sont victimes les élèves qui y sont scolarisés.
Une telle situation d’exception nous paraît appeler une réponse
d’exception. L’iniquité étant aujourd’hui à son comble, nous en
appelons modestement au rétablissement, pour une fois, d’un peu
d’égalité. Il existe pour cela une solution simple : n’attribuer
aucune note inférieure à 15/20.

Voir également http://20pourtous.free.fr
Texte des enseignants du collectif " 20 pour tous, tous pour 20 ! "

Pour signer la pétition :
http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=1089
http://multitudes.samizdat.net/article.php3?id_article=1089