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POUR UN REGROUPEMENT DES GROUPIES ? *
par Alain Accardo via A.C
Publie le vendredi 2 octobre 2015 par Alain Accardo via A.C - Open-Publishing1 commentaire
Note :
Il était une fois un p"tit employé de banque qui fin mai 68 , opta pour rejoindre ce qui lui semblait le plus"sérieux" pour compléter l’engagement syndical.
C’est donc le PCF qui retint son choix
Sa cellule de quartier , ou il découvrit les facettes très diverses du militantisme pécéien , comptait parmi ses membres un certain ALAIN ACCARDO
Pour la première fois, notre "p’tit banquier "comme disait en rigolant les métallos de chez Dassaut, , apprit ce que recouvrait la qualification d’ INTELLECTUEL MARXISTE..
Notre "révolutionnaire en col blanc" , au fil de plusieurs annes , malgré des désaccords , ne cessa de se régaler de ce qu’A.AA...apportait à l’"intellectuel collectif qu’était alors le PCF..
Avec une finesse, un humour, bref, tout ce qui semble indispensable si l’on prétend participer à l’aventure révolutionnaire
Alain A. s’éloigna du PC avant celui qui , ici, et ailleurs "flingue" avec souvent de l’humour lourd et à deux balles.
Que voulez vous, tous les ALAIN non pas la chance d’avoir été doté de neurones comme ceux d’ACCARDO !!
:)
Bien que n’épousant pas quelques points de vue de ce "disciple" de BOURDIEU, des écrits sur la "décroissance" , je savoure toujours ce qu’il peut livrer d’analyses
Là en plus, il se farcit JLM !!
Je ne pouvais pas priver les habirués de B.C de ce texte...
:)
Alain Chancogne
POUR UN REGROUPEMENT DES GROUPIES ? *
ALAIN ACCARDO
Jean-Luc Mélenchon a déclaré, dans une de ses dernières interventions publiques, sa volonté d’ « élargir » le Front de gauche aux Frondeurs du PS et aux Ecologistes. Je ne vois aucune objection de principe à opposer à l’idée de « rassembler » le plus largement possible les forces capables d’imposer un changement politique véritablement démocratique en France.
Même si cette intention de « rassemblement » ne me paraît pas dénuée de visées électoralistes, je veux la prendre au sérieux et dire ce qu’elle m’inspire.
Puisque l’attachement du Front de gauche et de son principal animateur aux principes démocratiques ne me paraît pas contestable, et puisque la démocratie c’est la souveraineté populaire, c’est-à-dire le pouvoir de TOUT le peuple, y compris de ce qu’on appelle en sociologie des classes populaires (très nombreuses mais périphériques, banlieusardes, rurales, laborieuses, smicardes, sous-payées, sous-diplômées et dépolitisées) et puisque parmi les électeurs du Front de gauche, comme d’ailleurs ceux de toutes les autres formations politiques, il ne semble pas y avoir pléthore de petites gens, je ne vois qu’une seule interprétation possible de la déclaration de J-L.Mélenchon : ayant pris conscience de la désaffection grandissante des classes populaires pour les partis prétendument démocratiques et républicains et leur politique de gestion de l’ordre établi, le Front de gauche a décidé de s’adresser expressément aux classes populaires, comme le faisait naguère, mais ne sait plus le faire, le Parti communiste pour qui les classes populaires se sont dissoutes dans un magma indifférencié, « les gens ».
Hélas, ce qu’a dit Mélenchon à Toulouse, ne va pas du tout dans ce sens. Il n’a pas dit : « Prolétaires des villes et des campagnes, travailleurs de toutes origines, de toutes ethnies, de toutes confessions, de tous genres, de toutes entreprises, ouvriers, paysans, salariés agricoles, petits employés, petits retraités, chômeurs, intermittents, licenciés, expulsés, exploités, méprisés, sacrifiés et damnés du capitalisme, ralliez-vous à mon panache rouge, vous le trouverez toujours sur le chemin de l’honneur et de la défense des petits ». Il n’a même pas appelé cette masse d’exclus du jeu politique à faire front uni avec les salariés des classes moyennes dans la commune perspective de mettre un terme à la domination du capital sur le travail. Non, Mélenchon a invité les militants et les électeurs du Front de gauche, qui sont pour l’essentiel des membres des classes moyennes, à se rassembler avec les Frondeurs du PS et les Ecologistes qui appartiennent non moins essentiellement à d’autres constellations de la même nébuleuse sociologique, parfois même à des « astres morts » (J-V. Placé dixit).
Autrement dit, Mélenchon n’imagine pas que la rupture – que par ailleurs il préconise – avec la logique de la domination capitaliste, implique une autre stratégie que le rassemblement d’une classe moyenne complètement inféodée au système. Autant demander à un alcoolique qui crève d’une cirrhose, de se soigner au rhum. Les grands pays européens d’une façon générale et la France en particulier, ne cessent de mesurer les dégâts de toute nature provoqués par un demi-siècle de moyennisation à outrance (depuis les années 1950), mais il y a encore des esprits, et non des moins distingués, pour croire que l’adoption à marche forcée du modèle américain peut produire autre chose que le déni d’humanité, d’intelligence et de justice que nous dénonçons aujourd’hui. Ainsi donc il n’est pas encore suffisant que les classes moyennes aient fait allégeance, à quelques groupuscules près, à la puissance capitaliste pour le compte de laquelle elles déploient leurs talents dans tous les domaines, il n’est pas suffisant qu’elles aient renforcé le pouvoir de l’Usine et de la Banque par celui de l’Amphi, du Labo et du Studio, en entassant capital culturel sur capital financier. Il faut aussi, pour parfaire la suprématie bourgeoise, que la démocratie se débarrasse de ses classes populaires, pour que les riches et leurs auxiliaires se partagent tous les pouvoirs.
Je ne dis nullement que c’est là le projet délibéré de Mélenchon et de ses amis. Je dis que l’hégémonie conjointe du capital financier et du capital culturel sur notre civilisation ne peut qu’être consolidée objectivement par un rassemblement des classes moyennes comme celui proposé par Mélenchon. Au demeurant, il ne s’agit pas là d’un risque hypothétique ; c’est la situation dans laquelle se trouvent effectivement toutes les prétendues démocraties occidentales qui ont réussi, chacune à sa façon, à réaliser le paradoxe d’instaurer la démocratie sans le peuple, et plus exactement sans les classes populaires. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le social-libéralisme (ou social-démocratie), dont les champions se retrouvent indifféremment au PS et chez Les Républicains.
Les responsables de cet escamotage politique, ce sont bien sûr les forces d’un système totalement soumis, en dernier ressort, à l’argent. Mais celui-ci n’aurait pu obtenir un tel résultat sans la collaboration, aussi zélée qu’intéressée, des nouvelles classes moyennes qui, tout en affichant les meilleures intentions du monde, ont entrepris, sous couvert d’émanciper les classes populaires, de les mettre, depuis deux générations, sous assistance, sous tutelle, sous contrôle, sous l’éteignoir et finalement sous le tapis, à force de parler à leur place et d’agir en leur nom. Le Front de gauche et Jean-Luc Mélenchon seraient bien avisés, en même temps qu’ils s’honoreraient, de travailler à redonner vie politiquement aux classes populaires, à les rendre de nouveau visibles et audibles, non pas simplement en les réintégrant à titre de supplétifs électoraux à l’intérieur du système qui les exclut, mais en leur proposant de se battre pour un autre avenir que celui de la promotion individuelle dans le système, un autre horizon que celui de l’intégration aux classes moyennes et un autre idéal que celui qui consiste à vouloir devenir des bourgeois, en tout petits.
Alors seulement le Front de gauche pourra se flatter d’être vraiment à gauche. Pour le moment il n’est qu’aux classes moyennes qui sont, frondeuses ou serviles, les groupies du capitalisme.
* Chronique pour La Décroissance (n°123, octobre 2015) et le blog du s
conseil d’ami
dans vos"favoris" svp, le blog de ce camarde
http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?cat=4

Messages
1. POUR UN REGROUPEMENT DES GROUPIES ? *, 2 octobre 2015, 13:48, par nOCTURNE
Cela fait bien longtemps, beaucoup trop longtemps que les sans dent, les
sans travail , les sans avenir sont écartes de toutes vies sociales et politiques.
Les partis ,mouvements et syndicats ne sont pas seuls fautifs de cet état de fait.
IL est certain que toutes cette classe sociale défavorisée,c’est laisser prendre au jeu de la bourgeoisie au temps ou le capital avait " du grain a moudre ".
Les masses ouvrières ont cédées au sirènes du capital, chacun vivant
" pas trop mal " s’est coupe "du ensemble ," " du collectif ".
Le résultat une " deculturation politique " des masses populaires.
Je craint que la pente soit dure a remonter, d’autant qu’il n’y a pas de boussole de classe en perspective