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POURQUOI LES PROFESSIONNELS DU SPECTACLE

Publie le jeudi 3 juillet 2003 par Open-Publishing

Documents (un tract et un courrier type a envoyer à Aillagon)transmis par l’Assemblée Générale des professionnels du spectacle de Franche-Comté

STOP A L’INTOX / STOP A L’INTOX / STOP A L’INTOX / STOP A L’INTOX /

POURQUOI LES PROFESSIONNELS DU SPECTACLE SONT-ILS EN COLERE ?
OU POUR EN FINIR AVEC LES CONTRE-VERITES

Après la réforme des retraites et avant celle de la Sécurité Sociale, le gouvernement, jamais à court d’idées, s’offre un entracte en sabotant la culture en France.

De quoi s’agit-il exactement ?
De la réforme d’indemnisation chômage des artistes et techniciens du spectacle vivant et de l’audiovisuel,
Mais aussi de la baisse de 5,2 % du budget de la culture (source ATTAC), ainsi que , via le ministère de l’éducation nationale, de la quasi annulation des budgets pour les pratiques artistiques en milieu scolaire.

On nous dit : Vous êtes privilégiés. ’507 heures de travail’, c’est peu pour obtenir des droits Assedic.
Nous répondons : les 507 heures de travail requises pour obtenir des indemnités ne signifient pas que nous travaillons seulement 3 mois dans l’année.
Ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Pour exemple : nombre de petites et moyennes compagnies professionnelles ne sont pas rémunérées du tout pour une partie de leur travail (répétitions, recherche, construction de décors, etc...)

Le ministre nous dit : J’ai sauvé le régime des intermittents du spectacle !
Nous répondons : Vous mentez ! Avec ce nouveau système, environ 30% des bénéficiaires actuels sortiront de ce régime, ou devront survivre avec des indemnités inférieures au RMI.
Peut-être le gouvernement attend-il secrètement de nous que nous soyons les futurs bénéficiaires du RMA !

On nous dit : il y a trop de dérives et d’abus dans ce système !
Nous répondons : oui, c’est vrai. Certains employeurs n’hésitent pas à remplacer des salariés permanents par des intermittents pour alléger leurs charges (boites de production audiovisuelle et cinématographique, voire télés nationales et autres...).
D’autres n’hésitent pas non plus à faire bénéficier de ce régime des professions qui en sont normalement exclues (videurs de boites de nuit, serveurs et autres.)

Nous condamnons et demandons à ce qu’on arrête ces dérives.
Malheureusement la nouvelle réforme n’y fait aucune allusion.

LA REFORME D’INDEMNISATION CHOMAGE

AVANT LA REFORME
APRES LA REFORME

- 507 heures de travail rémunéré sur 12 mois
- 507 heures sur 10 mois pour les techniciens, 10 mois ½ pour les artistes

- durée d’indemnisation = 1 an
- durée d’indemnisation = 8 mois

- taux d’indemnisation de 31 % environ du salaire journalier moyen *
- taux d’indemnisation de 19.5 % environ *

- franchise (période non indemnisée) calculée en fonction des revenus. (Est plus importante pour ceux qui travaillent le plus.)
- période de franchise diminuée de 30 jours pour tous.

- dégressivité des allocations.
- suppression de la dégressivité.

*point très important et volontairement caché par le ministre quand il parle aux médias.

LES CONSEQUENCES DE CETTE REFORME

Cela signifie :
- que les plus fragiles auront plus de mal à atteindre le quota d’heures travaillées,
- que l’on préserve les mieux indemnisés en diminuant leur période de franchise,
- que les salariés du spectacle vont percevoir en bilan annuel 2/3 d’indemnités en moins.

Notre conclusion est :
le Medef et le Gouvernement veulent nous éliminer et contribuent à tuer la diversité culturelle de notre pays, comme Fillon et Raffarin ont détruit nos acquis sociaux et détruiront notre Sécu.

REVEILLONS NOUS AVANT D’ETRE MORTS !

RESISTANCE !

"Un peuple qui n’aide pas son théâtre est moribond, s’il n’est déjà mort."
Federico Garcia Llorca

En signe de protestation à l’action du gouvernement, nous vous proposons de mettre un tissu orange à votre fenêtre et d’adresser la lettre de soutien ci-jointe au Ministre de la Culture.

Assemblée Générale des professionnels du spectacle de Franche-Comté

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Ministère de la culture
à l’attention de Monsieur Jean-Jacques AILLAGON
3, rue de Valois
75001 PARIS

à……....................................,
_ le.............................2003

Monsieur le Ministre,

Moi, ..................................................spectateur de la danse, du théâtre, du cirque, de la musique ou du cinéma, je refuse le sort que le MEDEF, avec la complicité des syndicats minoritaires non représentatifs (CFDT, CGC, CFTC), réserve aux professionnels du spectacle bénéficiant du régime d’intermittence : la disparition de 30 à 50 % d’entre eux.

A travers la mise en cause de ce régime, le patronat s’attaque à la diversité culturelle de notre pays, diversité dont les gouvernements jusqu’ici se sont vantés.

Je refuse que des structures culturelles, et plus généralement les services publics, disparaissent dans l’indifférence totale.

Je refuse que la culture devienne une marchandise.

Je veux une culture de proximité.

Je veux que les professionnels du spectacle continuent à vivre et à créer en toute liberté.

Je demande donc que le gouvernement refuse d’entériner l’accord sur le statut des intermittents du spectacle et qu’il initie une vraie consultation nationale sue la question de la culture.

Dans l’attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations déterminées.

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