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Paris 14 juin, j’y étais, j’ai vu, j’accuse...

par Durand Eric

Publie le vendredi 17 juin 2016 par Durand Eric - Open-Publishing
2 commentaires

Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

1 million de manifestants à Paris contre la Loi Valls/El-Khomri qui n’auront pour la majorité d’entre eux, vu qu’une partie du défilé, et n’auront des "événements" :

 

- 11 H 30 :

Arrivé par le train de la Charente Maritime, j’ai rejoint le point de rassemblement des picto-charentais à l’angle de la place d’Italie et du Bd. de l’Hôpital.

 

Alors que des milliers de manifestants sont déjà arrivés, je quitte la Place d’Italie pour le haut de l’Avenue des Gobelins (croisement Bd Saint Marcel) ou va se situer le carré de tête de la manifestation avec les personnalités.

 

Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...
Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

- 12H00 : la souricière se met en place

De la Place d’Italie, toutes les rues donnant sur la totalité du parcours de la manifestation sont petit à petit interdites, hermétiquement fermées avec le même dispositif policier.... sauf pour entrer sur la manifestation (on entre, mais on ne peut plus sortir...) on ne peut qu’aller de l’avant,.. le piège se referme !

les rues hermétiquement fermées

les rues hermétiquement fermées

- 12H30 :

Le carré de tête de la manifestation est en place.

Le carré de tête de la manifestation est en place

Le carré de tête de la manifestation est en place

De toutes les rues adjacentes des milliers de personnes pénètrent devant le carré de tête et s’engagent Bd. du Montparnasse, je les suis ;

  • Parmi eux des groupes en noir, cagoulés, sac à dos plein, certains parlent allemand et sont connus des forces de police.... ils viennent là pour en découdre. Des Black Blocs selon Valls "ces amis de monsieur Coupat, toutes ces organisations qui au fond n’aiment pas la démocratie, qui la contestent, qui en contestent les principes, trouveront la plus grande détermination de l’Etat, de la police et de la justice. » ;
  • Aucun contrôle des forces de l’ordre alors qu’il suffirait de faire ouvrir les sacs à dos pour y trouver le "nécessaire à casser" !
çà des manifestants syndicaux ? Non des casseurs !
çà des manifestants syndicaux ? Non des casseurs !

çà des manifestants syndicaux ? Non des casseurs !

- 13H00 :

  • Je retourne en tête de la manifestation qui prend du retard à cause des médias ;
  • Le service d’ordre des syndicats de la manifestation (CGT et FO notamment) appelle régulièrement les arrivants à se ranger derrière le "cordon de tête".... pour ne pas se mélanger aux "groupes suspects".

 

 

- 13H30 le cortége se met en mouvement

Alors que l’on s’engage Bd. du Montparnasse, de chaque côté du Bd. sur les trottoirs, longeant les bâtiments on voir un cordon déroulant d’une centaine de CRS, dos au mur s’engager et rejoindre les milliers de manifestant qui étaient partis avant le cortège "officiel" et dans lequel se trouve.... les casseurs.

  • Je les suis à nouveau ;
  • L’apparition des CRS déchaine la violence ;
  • Toutes les vitrines de ce qui représente "l’ordre en place", les "institutions financières" (banques, assurances) sont brisées..... les CRS laissent faire ;
  • Loin derrière la manifestation est stoppée par le service d’ordre syndical ;
  • Devant moi, un "jeune" court, perd son sac à dos ouvert, le contenu s’étalle : fronde, cocktail molotov artisanal, pétard, marteau ;
  • Tout ce qui a été cassé sert maintenant de projectile contre les CRS qui essuient une pluie de peinture, cailloux, pavets, barres de fer, pétards, matériaux incendiés ;
  • Les forces de l’ordre prennent une position "en triangle" dos au mur, pour se protéger, et riposter avec tout leur arsenal.. l’un d’entre eux prend un morceau de béton en pleine figure, il git au sol.. ;
  • Je reçois des caillous, des restes de grenades, j’étouffe, je pleure et me réfugie sous un porche, un manifestant vient me laver le visage ;
  • La charge de police est violente et sans discernement, personne ne peut s’échapper les rues adjacentes étant bouclées par les barrières de police, des blessés sont au sol ;
  • Sur ma droite, un "casseur" mégaphone en main donne des directives.... "on s’arrache".... ils partent en courant.... plus haut sur le boulevard, se glissant parmi les manifestants... pour une nouvelle occasion de se livrer au sacage ;
  • Un grand vide sur cette portion Bd. du Montparnasse ;
Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...
  • Loin derrière la manifestation stoppée reprend sa marche ;
  • Les CRS reprennent la formation de cordon déroulant sur le trottoir.... à leur apparition la casse reprend... et un nouveau cycle de violence provoqué...
  • Qui donne les ordres.... ou ne les donne pas ?
Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...
  • et ainsi de suite : la manifestation est à nouveau stoppée par le service d’ordre, puis reprend.....

pour être, ultime provocation, scindée en deux et bloquée avant de pouvoir atteindre son terme.

Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

- En définitive, j’accuse

J’accuse le gouvernement Hollande, Valls, Cazeneuve d’utiliser les vieilles ficelles inventées par la droite hier au pouvoir :

- en se servant des forces de l’ordre à des fins de provocation ;

- en laissant entrer les casseurs et en laissant faire la casse ;

pour ine-fine interdire l’expression du mouvement social et tenter de passer sa loi en force.

 

Nous ne nous laisserons pas faire ! RÉSISTANCE !

 

 

- Résister, c’est ce qu’ils font eux aussi !

Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...
Paris 14 juin, j'y étais, j'ai vu, j'accuse...

http://eric.et.le.pg.over-blog.fr/2016/06/paris-14-juin-j-ai-etais-j-ai-vu-j-accuse.html

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Messages

  • Est-ce que, selon vous, tous les "blocs noirs" casseurs de vitrines sont des policiers ou des individus contrôlés par la police ? Ou certains d’entre eux seulement ? Le fait que quelques-uns aient pu franchir les fouilles policières ne prouve pas qu’on les ait laissé passer. Il y avait trop de monde ce jour-là pour que les fouilles soient systématiques. Je pense qu’on peut juger que ces jeunes faisaient le jeu du gouvernement sans qu’ils aient été pour autant des policiers déguisés. Et le fait qu’ils venaient d’outre-Rhin peut-être –comme en son temps "l’anarchiste allemand Cohn-Bendit" (Georges Marchais)– n’est pas un indice très solide de la chose.

    • je confirme ce que dit éric, j’ai pris la manif en marche à Montparmasse et je suis tombée en plein sur les casseurs - j’ai vu la même chose que lui, des types visiblement là pour en découdre et des flics qui "laissent faire" jusqu’à un certain point (vitrines brisées etc) avant de charger à coup de lacrymo, arrosant tout ce qui se trouve à leur portée, je me suis réfugiée dans un immeuble pour attendre que le carré de tête officiel arrive mais tout au long du parcours les flics repoussaient les casseurs vers la tête de la manif ce qui créait un climat d’insécurité permanent