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Pensée binaire : Euro-béats contre euro-sceptiques !
par C D
Publie le mardi 8 avril 2014 par C D - Open-Publishing3 commentaires
Union européenne : Deux positions seulement ?
Pensée binaire : Euro-béats contre euro-sceptiques !
Il est désolant d’entendre de la part des hommes politiques avertis et de femmes politiques pareillement instruites la reproduction du schéma d’affrontement simpliste à propos de l’Union européenne entre des « euroseptiques » et des « eurobéats ». Comme si les positions en présence se résumaient entre le refus de l’Europe (en soi ?) et sa pleine acceptation : « L’Europe, l’Europe, l’Europe ».
Il faut donc rappeler que la critique de l’Union européenne et de sa construction est possible et nécessaire et même urgente sans qu’il s’agisse pour autant de refuser toute perspective de construction européenne.
Aurait-on oublié les années 2004 et 2005 d’avant le non au TCE ? Il faut toujours et encore critiquer, du point de vue des peuples-classe d’Europe, la grosse faiblesse démocratique de l’UE, sa faiblesse sociale, fiscale et écologique. Il faut harmoniser dans ses trois grands secteurs. Un SMIC européen est possible. Les services publics doivent être défendus. Je ne veux pas ici entrer dans le détail mais le social européen est d’une grande misère !
L’Union européenne apparait comme étant surtout celle de l’oligarchie, des sociétés transnationales et trop peu celle des peuples-classe d’Europe. Ses insuffisances dans d’autres domaines comme la laicité, les politiques non impériales envers le sud (ou l’est), les migrations sont aussi manifestes. Il est d’une stupidité profonde d’être « eurobéat » ! Il ne faut pas prendre les gens pour des niais !
Pour autant il n’y a pas lieu de se dire « eurosceptique » sans plus d’explication. Pour ma part, et comme d’autres altermondialistes, je ne doute pas qu’une autre Europe soit possible. Il faut la construire. Elle a été construite par le marché (avec ajout tardif et minimal de l’élection), il faut la contruire par le social ; ce qui se heurte frontalement aux politiques concurrentialistes anti-sociales actuelles. Il faut aussi la démocratiser. Elle est trop - gouvernance oblige - sous l’emprise des lobbies, des grands patrons de FMN et des marchands qui soutiennent un personnel politique de droite. Moins d’oligarchie, plus de démocratie.
D’autres que moi, développent les insuffisances des mesures de transition écologique. Pour l’écologie il y a besoin d’une Europe écosocialiste ! Quasiment utopique à ce jour !
Messages
1. Pensée binaire : Euro-béats contre euro-sceptiques !, 8 avril 2014, 10:43
Si l’opposition Euro-béats contre euro-sceptiques est effecivment ridicule et factice, le slogan "une autre Europe est possible" est étriqué.
Pourquoi se limiter aux frontières de la forteresse UE ?
Pour laisser le capitalisme, le désespoir et la misère au delà de la méditerranée ?
Il faut l’abolir partout...ceux qui limitent la zone de lutte à des frontières souhaitent-ils vraiment l’abolir, où entonnent-ils une nouvelle version du "socialisme dans un seul pays" ?
1. Pensée binaire : Euro-béats contre euro-sceptiques !, 10 avril 2014, 23:00, par CD
Il existe des configurations différentes d’espaces politiques : les territoires des Etats nation, l’espace politico-marchand de l’UE, l’OTAN, le monde pour l’ONU et d’autres instances.
On ne peut nier qu’il existe un espace européen politique, économique, (anti)social, (faiblement) démocratique et donc avec des politiques spécifiques.
▶ Cédric Durand - interview par le Canard Forgeron - YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=HwYGxS5kTGA
Cela ne signifie pas volonté de changer au-delà de l’Europe par des luttes transversales. Mais avant de vouloir lutter là où il ne s’agit svt que de se montrer solidaire svt verbalement il importe d’agir sur des espaces plus restreints et plus pertinents, du local au global !
2. Pensée binaire : Euro-béats contre euro-sceptiques !, 11 avril 2014, 23:21, par CD
Unir à gauche de la social-démocratie en Europe !
Comme il convient de cesser d’abonder dans le renforcement de l’hégémonie du PS et autour du PS en France il convient en Europe de renforcer les gauches de gauche ou les gauches vraiment à gauche par des convergences durables. On remarquera que c’est chose difficile chacune préférant souvent l’auto-affirmation de son projet politique dans le silence médiatique du discours minoritaire et donc une certaine inefficacité politique.
Tout comme le PS n’est pas socialiste et depuis longtemps, les formations politiques dites "social-démocrates" (Bad Godesberg 1959) ne le sont plus non plus. Il n’y a plus guère, aussi, de modèle social-démocrate au sein d’Etats nation préservant un fort Etat social. Les privatisations, les marchandisations, les financiarisations, les libéralisations forment les axes d’un renouveau du capitalisme dit néolibéral . Les effets sont étendus : le chômage de masse et la précarité, la montée des inégalités sociales etc. Ils ont débouché sur une "casse de l’Etat social". Celui-ci n’a pas disparu mais il a perdu, tendanciellement décennie après décennie, de sa force d’intégration sociale.
La social-démocratie est incapable de répondre à la crise multiple qui sévit en Europe, ici l’Union européenne (UE). La caractéristique de la social-démocratie n’est même plus la trahison des demandes de ces couches sociales d’appui, car elle affiche de plus en plus une pleine acceptation des politiques économiques et sociales de type néolibérales. Elle attire encore cependant, au titre du "moins pire", les électeurs de gauche, soit une fraction des différentes couches sociales du peuple-classe - ouvriers, employés privé ou public, techniciens, cadres, cadres supérieurs parfois, etc - mais elle n’arrive pas à satisfaire leurs intérêts économiques et leurs droits sociaux . De plus en plus, et selon une longue et lourde tendance, c’est bien l’oligarchie qui accapare les revenus du travail. Grosso modo, il faut compter aussi, au-delà du fameux 1% d’en-haut, avec les couches d’appuis bénéficiaires qui forment les 3 ou 4 % d’en-haut pour soutenir les politiques néolibérales.