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Percée du Parti communiste grec (KKE) aux élections locales, avec près de 12% des voix
Publie le lundi 8 novembre 2010 par Open-Publishing6 commentaires
Percée spectaculaire du Parti communiste grec (KKE), avec près de 12% des voix aux élections locales, qui se pose comme alternative au consensus de droite PASOK-ND
Article AC pour http://solidarite-internationale-pc...
Les médias dominants tentent de présenter les premiers résultats des élections locales grecques, mettant en jeu 13 régions et plus de 300 municipalités, comme un duel à couteaux tirés entre le PASOK (social-démocratie) et la Nouvelle démocratie (ND –droite traditionnelle), où le verdict des urnes serait encore pendu au second tour.
Or, au-delà de la conquête de telle région ou de telle cité, une seule chose est déjà sûre : les deux partis dominants ont été lourdement sanctionnés lors de ce scrutin.
D’après les estimations à minuit, le PASOK obtiendrait 35%, soit une chute de huit points par rapport au législatives de l’an dernier, tandis que la ND atteindrait péniblement les 31%, un recul de deux points par rapport à son score catastrophique de l’an dernier.
Outre ces estimations relatives, le fort niveau de l’abstention (autour de 45%) est l’expression d’une vaste désaffection vis-à-vis de la vie politique incarnée par les deux grands partis. Beaucoup de travailleurs Grecs ne croient plus à un jeu politique où tout semble « bonnet blanc et blanc bonnet » et ne semblent pas encore trouvé l’alternative à ce marché de dupes.
Or, cette alternative existe, et de nombreux Grecs l’ont trouvée : c’est le Parti communiste grec (KKE). Force motrice du « Rassemblement démocratique », le KKE avait décidé de refuser de rentrer dans le jeu des combinaisons locales et décidé de faire de cette élection locale une élection à enjeu national, un moment d’éclaircissement et d’exposition de son programme, de mobilisation et d’action dans sa longue lutte contre le plan d’austérité du gouvernement socialiste.
Le pari est réussi : d’après les premières estimations à minuit, le Parti communiste grec obtiendrait entre 11 et 12% des voix, soit 4 points de plus que son résultat des élections législatives de 2009, pourtant déjà encourageant.
Symptomatique de cette percée historique, dans la région cruciale de l’Attique, le candidat communiste tête de liste du « Rassemblement démocratique », Anastasios Pafilis obtiendrait 14,25%.
Le Parti communiste grec (KKE) s’impose sans aucune équivoque comme la troisième force politique du pays et comme le parti de l’alternative en Grèce.
A sa droite, le ballon de baudruche de SYRIZA-SYNAPSISMOS ne cesse de se dégonfler. Coalition électoraliste d’éléments disparates allant de la gauche de la social-démocrates aux trotskistes, cette auberge espagnole a souvent été présentée complaisamment par les médias comme l’« alternative de gauche » au PASOK. Mais SYRIZA obtiendrait moins de 5% des voix : miné par des dissensions internes sur fond de querelles politiciennes, il est au bord de l’implosion.
Confrontés à une machine médiatique les discréditant et les réduisant au silence, les communistes grecs n’avaient qu’un seul antidote valable à l’idéologie dominante pour les travailleurs est l’organisation de classe et de masse, enracinée sur les lieux de travail et dans les quartiers, portant un programme et un projet de société clair et alternatif.
Comme l’a souligné Aleka Papariga après l’annonce des premiers résultats, ces élections sont un signal positif pour le KKE, mais ils n’ont de sens que si les communistes l’utilisent pour intensifier la lutte, pour contribuer à renforcer l’organisation des travailleurs et du peuple grec contre les mesures à venir.
Avec une conception aussi saine du rapport élections-lutte, la subordination du premier comme moment à l’activité principale du parti qu’est le second, une organisation aussi forte idéologiquement qu’organisationnellement, le résultat du KKE n’est en rien une surprise.
Conserver sa raison d’être de communistes paye, même électoralement !
Ce résultat constitue pour nous, communistes français, un exemple dont nous ne pouvons que nous féliciter.
Messages
1. Percée du Parti communiste grec (KKE) aux élections locales, avec près de 12% des voix, 8 novembre 2010, 14:20, par guillot
Pas un mot sur :
1) la petite percée de l’extreme gauche, dont les listes ont doublé leurs voix par rapport à la dernière fois. . Antarsya : 2,3% dans le Grand Athène, 3% pour la municipalité d’Athène et en province entre 1,5 et 2,5% selon les endroits ;
2) percée de l’extrême droite sur Athènes (5%)
3) Les 12% du PC orthodoxe KKE, dus à son électorat compact et fortement mobilisé doivent aussi s’analyser dans un contexte de pourcentage d’abstention (40%)
4) la chute de Syrisa est celle aussi de la gauche antilibérale dans ce pays, celle de Die Linke en Allemagne ou le Front de gauche en France.
2. Percée du Parti communiste grec (KKE) aux élections locales, avec près de 12% des voix, 8 novembre 2010, 16:07
Avec 12% des voix, comme alternative c’est pas gagné !
Et pourtant, il y a de la révolte dans l’air, là-bas aussi. On voudrait croire que les abstentionnistes sont de gauche, révolutionnaires, antilibéraux ou qq chose comme ça ; rêvant d’un autre système en tous cas ; mais ils peuvent aussi bien être qq chose comme une quasi-majorité silencieuse.
Désespérant
3. Percée du Parti communiste grec (KKE) aux élections locales, avec près de 12% des voix, 8 novembre 2010, 21:37
cachez ce marteau et cette faucille que je ne saurais voir.
4. Percée du Parti communiste grec (KKE) aux élections locales, avec près de 12% des voix, 8 novembre 2010, 22:02
Vive les soviets camarades.
5. Percée du Parti communiste grec (KKE) aux élections locales, avec près de 12% des voix, 8 novembre 2010, 23:27, par COMBAT21
Silence total des médias Français et européens sur les résultats du PC Grec !
12% des voix ce n’est pas rien tout de même. Le PC grec n’est sans doute pas parfait, mais au moins il a appelé le peuple à la lutte et n’entretient aucune illusion sur le capitalisme. Un parti de classe, qui ne se compromet pas dans la collaboration avec les sociaux-démocrates et avec le capital ça peut toujours servir, non ?
1. Percée du Parti communiste grec (KKE) aux élections locales, avec près de 12% des voix, 10 novembre 2010, 10:11, par El Viejo Topo
Le Parti Communiste Grec (qui n’est pas plus "orthodoxe" qu’anti-orthodoxe" -merci de se dispenser de clichés qui n’expliquent rien) obtient le meilleur résultat depuis la chute de la dictature des colonels en 1974.
C’est la première donnée objective.
La deuxième, c’est que, contrairement à ce que semble indiquer un des commentaires ci-dessus, ce n’est pas grâce à l’abstention, car alors que l’on compte 10% d’abstentionnistes de plus qu’aux précédentes élections, le PCG (KKE) gagne 70 000 voix.
Il y a donc matière à réflexion pour ceux qui veulent réfléchir et, éventuellemnt, en tirer des leçons pour la France.
El Viejo Topo.