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Plaidoyer pour une République Démocratique pleine et entière
par Jolin
Publie le mardi 10 mars 2015 par Jolin - Open-Publishing1 commentaire
Des massacres perpétrés en France contre plus de 30 000 protestants lors de la nuit de la Saint-Barthélemy en 1572 à l’affaire Dreyfus à la fin du 19e siècle, qui fut l’illustration d’une certaine forme d’antisémitisme d’Etat, la relation entre les Eglises, et plus particulièrement l’Eglise catholique, et l’Etat a souvent profondément divisé la société française, entre tenants d’une religion d’Etat et Républicains.
C’est dans ce contexte que les forces républicaines et progressistes, Socialistes en tête, ont œuvré à une sécularisation de notre société avec le souci majeur de garantir à la fois la liberté de conscience de chacun et également la liberté d’exercer librement son culte en assurant la protection des religions minoritaires.
C’est ainsi qu’en 1905 après un affrontement violent de plus de 20 ans, entre ces deux conceptions opposées sur la place des Eglises dans notre société, que fut approuvée la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat instituant le principe de Laïcité dans notre République.
Loin d’être une Loi anti-religion, la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat, qui se veut en rupture totale avec le régime de concordat qui régissait les relations entre les différentes Religions et l’Etat en France depuis 1801, assure en son article 1, la liberté de conscience de chacun, celle de croire ou de ne pas croire, et protège les Religions minoritaires en instituant une stricte séparation entre le pouvoir politique et administratif et les Eglises :
« La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions, édictées par la Loi, dans l’intérêt de l’ordre public ».
Dorénavant, l’Etat ne subventionne plus les cultes, ne salarie plus les ministres des cultes et l’éducation n’est plus assurée par des religieux mais par des fonctionnaires d’Etat. Les idées spirituelles et philosophiques sont renvoyées au domaine exclusif du privé, à la conscience individuelle et à liberté d’opinion.
Pendant plus de 100 ans, ce sont ces principes qui ont régi le mode d’organisation de la société française et qui ont participé à une certaine forme de concorde nationale en contribuant au vivre ensemble.
Force est de constater que les attentats de janvier 2015 ont fait tomber nos illusions. Aujourd’hui, nous ne vivons pas ensemble mais nous vivons les uns à côté des autres. Cette séparation, ce sentiment de ségrégation que ressentent bon nombre de nos concitoyens sont, comme l’a rappelé gravement le Président, une insulte pour la République.
Le délitement de nos valeurs républicaines peut s’expliquer, en partie, par une double injonction :
– Celle d’une mondialisation néolibérale qui sape les fondements mêmes de notre Etat-Providence, comme le démontre les discussions tendues autour de nos acquis sociaux ;
– Et celle d’une crise économique, elle-même conséquence de cette mondialisation néolibérale, qui exclut un grand nombre de nos concitoyens de la société.
Mais cette double injonction ne peut pas à elle-seule expliquer le recul des valeurs républicaines. Trop souvent, pour des raisons électoralistes ou pour « préserver la paix sociale » dans les quartiers dits « populaires », nos élus, droite et gauche confondues, ont accepté des entorses à nos principes républicains et fait le jeu des communautarismes religieux en laissant s’installer des pratiques sectaires qui sont dangereuses et qui s’opposent violemment à la République.
Par ailleurs, il existe aussi dans notre société un sentiment d’un « deux poids deux mesures » qui a trop duré et qui met à mal le ciment de notre « Vivre Ensemble ». Si les actes antisémites sont à condamner et à combattre fermement, les actes islamophobes ne sont pas suffisamment condamnés. Ne pas le faire c’est laisser des individus désœuvrés se radicaliser.
Néanmoins, si ces actes doivent être condamnés fermement, ils doivent l’être au principe d’une atteinte à la communauté nationale, au principe même de Citoyenneté. En France, il n’existe qu’une seule communauté, la communauté nationale, et chaque atteinte perpétrée envers un citoyen français est une atteinte portée à la communauté nationale.
Face à ces constats d’une France séparée, dont les valeurs républicaines n’arrivent plus à rassembler, les questions du « Vivre Ensemble » et de « comment (re)faire société ? » s’imposent à nous.
La mise en place d’un « Patriot act à la française », qui fut la réponse des Etats-Unis suite aux attentats du 11 septembre 2001, fait l’objet de vives discussions chez les tenants du tout répressif.
Loi liberticide et répressive par excellence, un « Patriot act à la française » n’aurait pour conséquences que stigmatisation renforcée d’une partie de nos concitoyens français d’ « origines » nord-africaines, d’Afrique subsaharienne ou moyen-orientales, et exclusion grandissante de ces mêmes concitoyens de la société sous couvert d’origines « coupables » : origines=musulmans=islamistes…. En un mot, l’instauration au sein de notre République une et indivisible d’une catégorie de « sous-citoyens ».
A l’inverse, la défense de nos principes républicains, qui sont ce que nous avons tous en commun, s’impose comme la seule voie possible pour garantir notre « Vivre Ensemble » et rendre au mot « Citoyenneté » son sens originel :
– La Liberté sous toutes ses formes doit être défendue comme un principe inaliénable. Il induit l’existence de la liberté individuelle, d’opinion, d’expression, de réunion, de culte, de la liberté syndicale et du droit de grève.
– L’Egalité réelle trop souvent négligé au profit d’intérêt particulier ou partisan doit être imposée. Ainsi, découlent du principe d’Egalité, le suffrage universel direct, l’égalité des sexes, mais aussi l’égalité devant la Loi, l’emploi, la justice, l’accès à la culture… ;
– La Fraternité comme principe universel, celui qui nous inscrit dans l’Humanité.
Cela passe enfin par le courage de refuser toutes formes d’entraves au principe de Laïcité, ciment de notre « Vivre Ensemble » et donc le refus du communautarisme. Accepter le communautarisme, c’est mettre à mal le principe même de Citoyenneté et par voie de conséquence de ne pas considérer les français à égalité.
En France, il n’existe qu’une seule communauté qui se fonde au sein de la République, la communauté nationale. La citoyenneté en est son expression publique et ses principes la garantie de notre bien « Vivre Ensemble ».
La Démocratie, quant à elle, est l’expression de la souveraineté du Peuple. Elle est non pas la loi de la majorité mais la protection des minorités.
Renforcer les principes républicains et aller vers plus de Démocratie sont les deux voies à suivre pour que chaque citoyen puisse trouver sa place légitime au sein notre société et que chacun puisse contribuer à son épanouissement.
Messages
1. Plaidoyer pour une République Démocratique pleine et entière, 10 mars 2015, 15:18, par taratata
De l’histoire et des voeux pieux .
Ne le prends pas mal mais quand on a dit , écrit tout ça qui est très sensé , on fait quoi ?
A Sivens ou à St Nazaire , des milices ( paysannes à Sivens et Cégétistes à St Nazaire ) se constituent pour aller casser de l’écolo ...
Sous l’oeil bienveillant de Valls et de ses flics .
Alors , le rappel de la loi de 1905 et le bien-vivre ensemble , oui, oui certainement ...