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Police et société : ouvrir le débat

par Ligue des droits de l’Homme

Publie le mardi 25 octobre 2016 par Ligue des droits de l’Homme - Open-Publishing
4 commentaires

Les manifestations de plusieurs centaines de policiers, en dehors du cadre syndical et avec leurs armes, attestent du malaise profond de ce corps mais aussi d’une démarche de nature à questionner les institutions de la République, notamment quand certains d’entre eux s’en prennent à l’autorité judiciaire.

Les agressions d’une extrême gravité qui sont à l’origine de ce mouvement s’inscrivent dans un contexte d’état d’urgence épuisant et qui va se dégradant. D’autant que dans le même temps, les forces de l’ordre ne disposent pas des moyens de terrain suffisants à exercer pleinement leur mission. La justice, il faut le rappeler, n’est pas mieux traitée en termes de moyens. Le gouvernement engrange ainsi les conséquences de choix reprenant les orientations antérieures qui exaltent les valeurs d’ordre et de sécurité, mais négligent le travail de proximité de la police et sous-estiment l’organisation et le niveau des moyens alloués.

Cette situation ne laisse pas d’être préoccupante ; en effet, « La garantie des droits de l’Homme et du citoyen nécessite une force publique » (article 12 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen) et la démocratie a besoin de forces de l’ordre reconnues et appréciées par la population comme étant au service de la collectivité. De fait, ce ne sont pas simplement les moyens dont disposent les forces de l’ordre qui doivent être réévalués, mais également les conditions de leur emploi et les doctrines d’intervention.

Le mouvement actuel montre qu’au-delà des questions matérielles, le renforcement constant des pouvoirs de police n’a pas apporté de réponses utiles à ces questions. C’est une des raisons pour laquelle la LDH avait entamé une concertation avec l’ensemble des syndicats de police, concertation qui n’a pu malheureusement aller jusqu’au bout en raison du refus de certains d’entre eux.

La LDH poursuivra ses efforts en ce sens et appelle à un débat public, incluant tous les acteurs, institutionnels, syndicaux et de la société civile, sur les missions et les conditions d’emploi des forces de police.

Messages

  • Il est étrange,pour ne pas dire ambigu cet article de la LDH sur Bellaciao !
    On voit la chose différent, en dépendant de quel cote de la barricade t’es !!
    La police fait partie de forces de répression du système politique en place.
    A chaque gouvernement ,leurs bavures, et leurs mains tachées de sang.
    Leurs jeunes ce sont leur premières victimes depuis plusieurs années.
    Pas plus loin que cet année, ces "policiers mais"contents" ont participé à la "défoulade" de casser du jeune.
    Plus le manifestant/te est jeune, plus on va le casser !! Pourquoi ? c’est gratuit, preniez vous encore une louche ?
    "ILS" s’étonnent que ne sont pas aimés !! Il faut être maso pour les aimer !!
    Personne les oblige à faire ce"travail", si travail il y est !!
    Selon les estimations,60% d’entre eux, voteront FN,savait tout dire !!
    Police et société est un pléonasme,car,la société qui veux ce police là,ce n’est pas la mienne , et dans le groupe auquel je pense appartenir, ce police là n’a pas sa place !!Il faudra les envoyer les CRS pour qui voient ce que cogner gratuitement savait dire !!

  • Il est étrange,pour ne pas dire ambigu cet article de la LDH sur Bellaciao !

    Mais non, c’est intéressant, puisque ça te permet d’exprimer une vision différente.
    Et moi, aussi bien le point de vue de la LDH que le tien m’intéressent, me font avancer (ne serait-ce qu’en confortant ce que je pensais déjà).

    Nous ne regardons pas tous du même "endroit", nous ne sommes pas tous dans la même situation (par exemple en terme d’âge), pourquoi faudrait-il que nous ayons pile le même point de vue ?

    Et en quoi c’est gênant de ne pas avoir le même point de vue, la même analyse, surtout sur des sujets aussi vastes et généraux ?

    Ta vision n’est pas opposée à celle de la LDH, elle est complémentaire, les deux ont besoin de l’autre (et moi j’ai besoin des deux, je vois des arguments intelligents des deux côtés).

    Si tu crois détenir la vérité, tu te plantes complètement.
    En revanche, si tu penses que les éléments que tu apportes aident à se forger une opinion éclairée, tu as raison.

  • Moi, personnellement j’ai du mal à comprendre que le gouvernement ait donné plus d’armes aux policiers, et que la notion de légitime défense semble remodelée selon l’environnement...
    Le 26 octobre était le jour anniversaire de la mort d’un jeune militant écologiste (Rémi Fraisse) qui a été tué par un éclat de grenade alors qu’il avait les mains en l’air...
    La légitime défense on peut en parler, une chose est certaine elle existe à partir du moment où il est nécessaire de se défendre...mais de quel côté sont les agresseurs ? De quel côté sont les victimes ?...
    Il faut comparer ce qui est comparable et reconnaître que la violence est devenue de plus en plus banalisée...elle augmente, et, les coups portés deviennent meurtriers...
    Ne serions-nous pas très proche d’une guerre civile qui ne dirait pas son nom ?...

    La réponse d’un gouvernement démocratique ce n’est pas d’armer encore un peu plus les forces de police (dans quels buts ?...)...mais bien de renforcer les effectifs pour assurer la sécurité des citoyens et citoyennes.

    La police doit être formée afin d’user de moyens de préventions et non de répressions comme c’est de plus en plus le cas.
    Et, puis il faudrait arrêter de se tromper de cibles...les mafieux, les terroristes, les truands ont encore de beaux jours devant eux...quant à ceux qui défendent leurs droits dans rues, quant aux militants syndicalistes, quant à tous ceux qui s’insurgent contre ce monde de M.... ils ont de quoi s’inquiéter, car dans ce pays où l’état d’urgence traîne lamentablement en longueur les plus inquiétés ce ne sont pas ceux qui devraient l’être...
    N’oublions pas que lors de la manifestation du 15 septembre un manifestant a perdu l’usage de l’un de ses yeux...c’est une agression gratuite, et, ceci ne peut pas durer !
    Où est la légitimité des violences policières contre les manifestants qui eux ne sont pas armés ?
    Donc ce n’est pas la meilleure des solutions que d’armer encore un peu plus les forces de polices, à quand l’usage d’armes de guerre et pourquoi pas aussi utiliser le napalm, c’est radical aussi.
    Les américains l’ont utilisé contre les vietnamiens, ce n’est pas pour autant qu’ils ont gagné la guerre...la violence n’a jamais rien résolu.

  • Je vous invite à regarder, le doc "On revient de loin" film réalisé par Pierre Carles et Nina Faure, sur l’Équateur et son président R.Correa.
    Une de séquence montre une manif contre les reformes de Correa et l’attitude de la police .Ils(les policiers équatoriens) reçoivent des oeufs, de la peinture et ils ne réagissent pas !!
    Un des officiers interrogés par les journalistes,dit :"nous sommes préparés et formés pour...ne pas charger les manifestants.
    Je conclus que si en France,on se permet de provoquer les manifestants s’ils sont trop passifs,ou on charge et on casse des manifestants sous n’importe quel prétexte, c’est un acte politique et pas seulement une démarche individuelle d’un groupe qui est chargés de la répression des citoyens.
    En date anniversaire de l’assassinat du jeune Remy Fraisse ça dit long du mépris du peuple français , de la caste politicienne française !!
    D’ici au 6 décembre, date anniversaire de l’assassinat de Malik Oussékine, combien de morts ou de syndicalistes emprisonnés encore on devra déplorer par cette police hors la loi, avec, il faut le dire, l’aval du gouvernement qui se trouve en ce moment en place !!