Pour prendre en compte le concret de ce protocole, et crier

Le ministre nous dit : J’ai sauvé le régime des intermittents du
spectacle !

Arrêtons de croire que le Statut d’Intermittent est pérennisé !
C’est Faux ! Propagande ! mensonge ! Le statut d’intermittent a disparu
et n’existe plus !
Avec la règle du "décalage" nous venons d’entrer de plein pied dans le
régime général.
En fait, il nous laisse juste le titre d’intermittent, pour qu’on s’y
reconnaisse, et nous laisse dans la case des annexes pour nous faire
croire encore que nous sommes toujours spécifique... Désolé...
Saviez-vous, intermittents de france, que la règle du "décalage" est
lot quotidien de tout chômeurs du régime général depuis de nombreuses
années ( Je n’ai pas connaissance de l’année de sa mise en vigueur). Et
oui, nous gagnions à notre tour la non-dégressivité, et nous gagnons
également ce fameux "décalage"
Cette règle de décalage n’est en rien compatible avec la réalité de
notre métier, de son quotidien, de son emploi du temps, de nos rêves,
voilà le désastre !...
Ne peut-on communiquer cet idée aussi simple dans nos revendications ?

( La règle du décalage est le nombre de jours non indemnisés par les
assedics au cours d’un mois, nombre calculé en fonction du montant du
salaire des jours de travail effectués.
En gros ils nous enlèvent des jours d’indemnisation chaque mois, avec,
comble d’horreur, plus de jours non indemnisés pour ceux qui ont de
petits salaires, moins de jours non-indemnisés pour celui qui aura un
bô salaire... Et, plus gros est le salaire, plus gros est l’indemnité
journalière... Faites les calculs !)

De plus s’y ajoute dans ce nouveau protocole ces fameux 8 mois
d’indemnités... En fait, Pour prendre en compte le concret de ce
protocole,
on ne peut pas parler de 8 mois pleins d’indemnisations, (comme
actuellement où l’on à 12 mois pleins d’indemnisations.( Pleins est un
grand mot, c’est en fonction de la date anniversaire, des carences
etc...) Où si l’on travaille 240 jours de l’année l’on est indemnisé
tous les jours qui reste, de même que si l’on ne travaille que 92
jours, tous le reste est indemnisé...) Maintenant intervient la règle
du décalage...
Il faut parler de 243 jours (8 mois) d’indemnités, un stock option qui
s’effrite et s’étire au fur et à mesure du temps et du travail...
PAR exemple, sur un mois à 30 jours, l’on travaille 14 jours, on à 10
jours indemnisé, le décalage du mois est de 6 jours. ( Les chiffres ne
sont qu’à titre indicatif, pour donner "l’idée")
Nous avons donc un stock descendu à 233 jours restants
d’indemnisations... (243-10=233) et seulement un mois vient de passer,
pas dix jours !
Et dans le temps du calendrier, cette période de huit mois se "décale"
de 20 jours...( La somme des 14 jours travaillés plus les 6 jours
non-indemnisés )...
Avançons ainsi mois après mois et nous nous retrouvons 12... 15... 18
mois... deux ans plus tard où enfin nous avons épuisés notre stock de
243 jours d’indemnités.
Et ce jour-là il faudra être certains que sur les dix mois en arrière
j’ai bien fait 507 Heures.
Et voilà la loterie... Car si ça se trouve j’ai bien travaillé quand
j’avais encore 233 jours d’indemnités ( b’en oui, mais ce travail
n’est pas dans la période des dix mois où l’on recherche les 507h...
dommage... D’autant plus bête que sur les derniers mois j’ai grillé
très vite mes jours indemnisable, je n’ai pas trouver de cachets, de
projets... disons pas assez... Y’a peut être un truc mais, y’a rien de
sur... et c’est la sortie pour moi... J’ai bosser comme caissier pour
payer mon école de théâtre, p’t’être que le chef du contrôle caisse est
toujours le même... Il était sympa !)

L’avenir s’annonce dur... et désastreux pour les plus précaires de ce
régime et ceux qui ne le sont pas encore. C’est la mort du vivier
culturel, du spectacle vivant de toutes expressions artistiques
confondues... donc des structures qui les diffusent... donc...

Il va falloir devenir expert à ne pas trop travailler les premiers mois
d’indemnités et foncer à la recherche des heures, plus tard ? Il va
falloir trouver un truc pour avoir ses heures là où il faut... Mais
merde...
J’ai autre chose à foutre dans la vie que de comptabiliser, de
planifier, de truander mon travail en fonction de ces règles.. et de
m’en inquiéter... Merde !