Accueil > Pour un féminisme d’émancipation. pas d’exclusion !

Pour un féminisme d’émancipation. pas d’exclusion !

Publie le mardi 8 mars 2005 par Open-Publishing
7 commentaires

de Panthères roses

La hiérarchie entre les sexes demeure une réalité. De l’infériorité des
salaires (28% en moyenne) au " partage " inégal des tâches ménagères (80%
assumées par les femmes), en passant par les temps partiels imposés et les
violences faites aux femmes (une femme sur dix victimes de violences
conjugales), le sexisme constitue une violence au quotidien. L’urgence
actuelle est de lutter contre la politique gouvernementale libérale qui
touche les femmes en premier lieu et l’ordre moral qui les assigne au seul
rôle de mère de famille. C’est pourquoi nous refusons les pièges de
division parce qu’ils affaiblissent le mouvement féministe.

L’hétéropatriarcat institue la division du monde en deux catégories -
l’une "évidemment" dominée par l’autre. Des stratégies de résistances,
aussi diverses que les expériences, ont émergé. En luttant là où elles
étaient, sur leur lieu de travail, dans la rue, dans la famille, dans
l’université. des femmes ont exprimé avec leurs mots, leurs discours,
leurs parcours, leurs références culturelles, le refus d’un monde où le
sexe de naissance détermine le devenir social.

Lesbiennes, travailleuses en lutte, prostituées, femmes au foyer, femmes
migrantes, femmes battues, femmes violées, . le féminisme existe partout
où des femmes refusent la domination masculine.

Après des décennies d’offensive antiféministes et de politique
ultra-libérale et xénophobe des gouvernements français, le mouvement
féministe est divisé et affaibli. Dans ce contexte, certaines tendances du
mouvement féministe s’arrogent le droit de décider qui peut légitimement
lutter contre la domination masculine.

Au nom de la dénonciation du voile comme instrument d’aliénation - ce que
nous ne contestons pas - toute parole de femmes voilées arabo-musulmane
est niée. Au nom du féminisme, certainEs rejettent les femmes voilées et
celles et ceux qui luttent à leur côté contre une loi d’exclusion de
l’école publique et leur refusent le droit de signer l’appel à cette
manifestation qui comprend notamment le droit à disposer de son corps
(avortement, contraception, éducation sexuelle).

De même, la parole des prostituéEs est systématiquement écartée au profit
d’associations d’aides aux prostituéEs. Au-delà des positions que l’on
peut avoir sur la prostitution (abolition, réglementation,
libéralisation.), ne jamais accepter l’auto-organisation des prostituéEs
est une violence supplémentaire.

Le féminisme doit rester une démarche d’émancipation où des stratégies de
résistances s’opèrent à partir de chaque réalité quotidienne. Il ne peut y
avoir de prérequis indispensables avant d’avoir le droit de lutter contre
la domination masculine !

Nous sommes des gouines et des pédés et nous sommes féministes ! Parce que
nous combattons la hiérarchie entre les sexes et l’assignation de genre.
Parce que nous refusons l’hétérosexualité obligatoire à l’exclusion de
tout autre mode de vie. Notre ennemi demeure l’hétéropatriarcat, ses
pièges, ses tentatives de divisions. Cette résistance s’organise avec
toutes celles qui veulent lutter contre les effets de la domination
masculine, sans exclure, dans le débat et la diversité des références
culturelles, historiques, politiques, quotidiennes !

Messages

  • Chiraqette à la place de Chirac, Raffarine à la place de Raffarien, Jospine à la place de Jospin, Ségolène à la place de François...

  • "Au nom de la dénonciation du voile comme instrument d’aliénation - ce que nous ne contestons pas - toute parole de femmes voilées arabo-musulmane est niée"...

    Les médias ont largement donné la parole aux femmes et aux élèves voilées avant le vote de la loi sur le port des signes religieux à l’école. Cela a incontestablement encouragé les provocations contre la laïcité. L’examen de la réalité des problèmes montre une situation très éloignée, un an après le vote de la loi, de ce à quoi certains rêvaient d’aboutir... au moyen d’alliances indignes.

    • quand le temps aura passé, on sera peut-être rassuré(e), moins honteux(se), qu’il y ait eu tentative d’alliances... comment tu dis indignes ? Il nous suffit de relire quelques manifestes (de notre histoire pas si lointaine) qui allaient contre la légalité... et qui ont sauvé quelque chose de nous tous.

    • Bien sûr on retrouvre le bon esprit néo-colionaliste véhiculé par tout un courant qui se dit féministe (j’attends impatiemment une réunion de "ni pute ni soumise" dans ma banlieue parisienne.....) L’arabe est forcémment violent, sexiste, fanatisé. Derrière ce discours, on asssiste bien à une stigmatisation de nos frères, pères.... tous orignaires d’anciennes colonnies et vivant dans des quartiers populaires.

    • Au lieu de "quartiers populaires", tu devrais écrire dans des enclaves d’entassement d’indigènes.
      C’est exactement ce que je ressens dans ma putain de cité... On nous enferme et on nous reproche d’être enfermés. On arrive même pas à fantasmer sur nos mecs tant ils sont descendus en permanence. Liberté zéro et pour eux et pour nous, égalité un peu plus pour nous les filles, et fraternité à casser qu’elle se construise sur la foi religieuse ou sur autre choses.
      Ma cité va exploser...

    • Illégal, mais légitime : les guerres d’indépendance, la lutte anti-pub, le sabotage contre le pouvoir patronal.
      Légitime : la lutte contre les obscurantismes religieux.
      Légal et indigne, a fortiori de la part d’individus se réclamant de la gauche : L’alliance avec les intégristes religieux, pour quelque raison que ce soit.

  • "L’arabe" n’est pas en cause.

    Ce qui est en cause, c’est l’aliénation de l’individu VOULUE par le dogme religieux.