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"Pourquoi je quitte le Parti socialiste" (video)

Publie le jeudi 19 mars 2009 par Open-Publishing
19 commentaires


entretien avec Philippe Marlière

"Pourquoi je quitte le Parti socialiste"

par Philippe Marlière

jeudi 19 mars 2009

J’ai adhéré au PS en 1989 et je le quitte aujourd’hui pour rejoindre le NPA. De cette expérience militante, je retiens que des obstacles politiques et institutionnels majeurs empêchent toute réorientation à gauche du PS. Le militantisme inlassable de camarades sincères ou la bonne volonté de quelques dirigeants n’y changeront rien. Avec le NPA, j’espère contribuer à la construction d’un parti en rupture avec les politiques d’accompagnement social du capitalisme, que propose le PS depuis plus de vingt ans. Voici, succinctement, quelques réflexions sur ma trajectoire au sein du PS et les enseignements généraux que j’en tire.

Le combat pour l’ancrage à gauche du PS

Je rejoins le PS au moment même où le mur de Berlin vient de tomber ce qui, au commencement du second septennat mitterrandiste, n’est pas chose aisée. Les militants sont déboussolés par l’ouverture à des ministres de droite pratiquée par le gouvernement Rocard. Si le stalinisme a perdu la partie, la social-démocratie est à peine mieux lotie. Les politiques néolibérales d’inspiration étatsunienne (reaganomics) et britannique (la « contre-révolution » thatchérienne) déferlent sur un continent européen largement dominé par des gouvernements conservateurs. Quand les partis socialistes sont au pouvoir (en France, en Espagne, en Grèce), ils prêtent leur concours à la consolidation de cet environnement néolibéral : au niveau national (politiques monétaristes et privatisations) et au niveau européen (soutien inconditionnel à la construction d’une Europe des marchés dérégulés avec l’Acte unique européen, puis le traité de Maastricht). Il n’existe alors en Europe aucun gouvernement social-démocrate qui mène des politiques au bénéfice des peuples.

Je me dirige vers la Gauche socialiste, un petit courant de gauche animé par Jean-Luc Mélenchon et Julien Dray. En 1995, la GS est rejointe par le groupe Démocratie et socialisme de Gérard Filoche, issu de la LCR. La GS recueille environ 1% des voix au congrès de Rennes et en obtiendra 13,5% au congrès de Grenoble en 2000. Ce score est resté en deçà de ceux enregistrés par le CERES dans les années 70 et 80. Cette progression se fait sur une double ligne de rupture. Externe : contre le néolibéralisme pratiqué par les gouvernements de droite et de gauche ; interne : contre des dirigeants socialistes de plus en plus acquis au prêt-à-penser néolibéral. Contre la tentation centriste du parti, la GS milite pour une alliance « Rouge, Rose, Verte », dès 1992. Celle-ci est combattue par les autres courants du parti, mais l’idée s’impose progressivement dans les esprits des militants puis, dans la pratique, avec le gouvernement de la Gauche plurielle. La GS est le seul courant qui fournit un encadrement politique à ses membres, qui débat, qui étudie l’histoire du mouvement ouvrier, qui élabore une critique du capitalisme financier et qui porte un intérêt aux questions internationales. Je participe à quelques rencontres de la République sociale européenne, animée par Harlem Désir et Marie-Noëlle Lienemann. Nous côtoyons des représentants d’ailes gauches sociales-démocrates. Nous prêchons dans le désert car nous sommes alors en plein blairisme triomphant (1999-2001). Je remarque à cette occasion que la ligne de partage sur la question de la mondialisation néolibérale ne sépare plus la droite et la gauche, mais traverse les partis sociaux-démocrates. Partout en Europe, les blairistes sont les serviteurs zélés du capitalisme. Fait unique dans ce parti d’hommes d’âge mûr, la GS accueille de nombreux jeunes à travers des syndicats étudiants et lycéens, ainsi qu’SOS-Racisme.

Il y a certes des ratés importants. Les mitterrandistes Mélenchon et Dray votent en faveur du traité de Maastricht. Ce traité forme l’ossature qui permet d’accélérer le basculement vers l’Europe de la « concurrence non faussée », et dégage la voie aux traités ultérieurs qui resserrent encore plus le carcan néolibéral : Amsterdam, le traité constitutionnel et Lisbonne.

Les militants de la GS ambitionnent de construire une aile gauche qui, progressivement, deviendrait une pièce majeure dans le jeu interne. Par le biais du débat démocratique, nous espérons rallier à nos thèses des militants « de gauche » qui ont une conception du socialisme « moins exigeante » que la nôtre. Objectif : la construction d’un bloc majoritaire qui permettrait d’ancrer à gauche le PS, prélude à une réunification des gauches françaises sur une ligne de rupture avec le social-libéralisme. Vingt ans après, je considère que cette stratégie n’a pas fonctionné. Depuis la disparition de la GS en 2002 et les revers qui ont suivi le référendum de 2005, le repositionnement à gauche du PS est même devenu un objectif hors d’atteinte.

Défaites et reniements

Jusque 2002, la GS monte en puissance dans le PS, même si elle ne parvient pas à inverser la tendance de plus en plus social-libéralisante du gouvernement Jospin. Jean-Luc Mélenchon et Marie-Noëlle Lienemann entrent au gouvernement, en négociant une marge d’autonomie relative pour leurs ministères (enseignement professionnel et logement). Mais la gauche du parti subit de plein fouet le contrecoup de la défaite présidentielle de Lionel Jospin. Les ambitions personnelles et les querelles d’ego, longtemps contenues, éclatent au grand jour. Des individus (ici, Mélenchon et Dray) détruisent en une soirée des années de labeur militant et provoquent la scission de la GS. Quatorze années d’un patient travail de construction d’une aile gauche sont réduites en miettes. Commence alors le déclin de la gauche du PS, avec la valse des courants et des étiquettes : Nouveau Monde (Mélenchon-Emmanuelli), le NPS de Montebourg-Peillon-Dray, le NPS sans Dray parti rejoindre les sociaux-libéraux, Forces Militantes (Dolez), Trait d’union (Mélenchon après son rapprochement avec Fabius), Alternative Socialiste (Emmanuelli), NPS avec l’arrivée d’Emmanuelli avec, puis sans Peillon, Reconquêtes (Emmanuelli, Hamon) et aujourd’hui Un Monde d’Avance. Seuls Démocratie et socialisme (Filoche) et Pour la république sociale (Mélenchon) constituent de vrais courants. Outre leur stabilité, ils restent fidèles à l’ambition de la GS de socialiser les militants sur une ligne de gauche. Leur influence dans le parti est malheureusement assez marginale.

A partir de 2002, la durée de vie des courants de « gauche » est éphémère (pour certains, elle est inférieure au temps qui sépare deux congrès). Ces structures se construisent et se déconstruisent autour des pratiques césaristes de barons nationaux. La dimension éducative au cœur du militantisme a disparu. Les militants apprennent la naissance et la disparition de leur courant dans la presse nationale. Il n’est pas rare que des dirigeants opportunistes et marqués à droite rejoignent l’une des factions de « gauche » avant de repartir au congrès suivant vers un courant qui servira mieux leur carrière (Montebourg, Peillon). D’ex-cadres de la GS se recentrent (Désir rejoint Jospin, puis Strauss-Kahn) ou passent dans l’aile droite du parti (Dray, Boutih).

Quoiqu’en ordre dispersé, les courants de gauche du PS mènent une campagne remarquable pour le Non au traité constitutionnel. Politisant le débat sur l’intégration européenne, elles attirent à elles des milliers de militants exaspérés par le contenu d’un traité qu’ils ont pour la plupart attentivement lu. La victoire du Non retombe comme un soufflé à l’occasion du congrès du Mans, en novembre 2005. Les dirigeants de la gauche du PS (à l’exception de Filoche et Dolez), déjà en embuscade pour la présidentielle, se rallient à la synthèse de François Hollande. Les militants présents protestent vivement, mais ainsi va la démocratie socialiste. Après avoir piétiné la résolution du Conseil national de 2004 (qui spécifiait que la Constitution européenne était en l’état inacceptable), puis manipulé les chiffres du vote interne sur le traité constitutionnel (le Non l’emportait), Hollande et la droite du parti parviennent à dérober aux militants la victoire du Non de mai 2005. Ils étouffent dans l’œuf toute critique de gauche en regroupant l’ensemble du parti autour d’une synthèse molle. Le déclin de la gauche socialiste s’accélère ensuite. Sans figure nationale de premier plan pour les porter dans le jeu médiatique, les idées de gauche ne sont que très rarement prises en compte. Puisque les sondages la présentent comme la candidate la mieux à même de battre Sarkozy, les militants investissent logiquement Ségolène Royal. La gauche socialiste en est réduite à soutenir Fabius, l’ex-ennemi libéral, dont le gouvernement rédigea la loi de déréglementation financière dans les années 80. Royal ne tient pas compte du programme socialiste, au demeurant peu à gauche, et mène une campagne droitière axée sur les questions d’ordre public. Elle déserte le terrain social que vient occuper Sarkozy. Le PS perd une élection qu’elle abordait dans une position de force et la direction hollandaise n’est même pas critiquée. En 2008, une majorité du groupe parlementaire socialiste se fait complice du coup de force sarkozyste en refusant de voter contre la ratification parlementaire du traité de Lisbonne voulue par le président. Ce traité est pourtant largement identique au traité constitutionnel rejeté par 55% des Français deux ans plus tôt. Le travail de politisation sur l’Europe de 2005 semble réduit à néant.

Au congrès de Reims, fin 2008, l’union historique des gauches socialistes réunies autour de Benoît Hamon ne recueille même pas 20% des voix. Ségolène Royal frôle de peu la victoire dans le vote plébiscitaire pour le poste de premier secrétaire. La gauche du PS fait son entrée dans une direction idéologiquement hétéroclite. Le coup de barre à gauche promis par Martine Aubry fait long feu : dans la foulée de son élection, elle déclare que le PS fera campagne aux élections européennes sous la bannière du Manifesto rédigé par le Parti des socialistes européens. Dans cette plate-forme électorale, le PSE réaffirme son soutien au traité de Lisbonne. Fin février 2009, les royalistes rejoignent la direction du parti, ce qui marginalise encore plus la gauche socialiste. Le tropisme droitier des directions socialistes réapparaît : en janvier 2009, lors des massacres de l’armée israélienne à Gaza, la direction socialiste se borne à établir une responsabilité symétrique entre l’agresseur israélien et les victimes palestiniennes. Elle passe totalement sous silence la question de l’occupation des terres palestiniennes depuis 1967. En février 2009, alors que la colère sociale monte en France et en Guadeloupe, le PS temporise et disparaît des cortèges de manifestants. Avec Aubry, les carriéristes et les opportunistes de droite continuent de régner en maître. La gauche assiste impuissante à la composition et décomposition de ces majorités interchangeables.

Etrange démocratie socialiste

Personne au sein de la gauche socialiste ne conteste que le parti est essentiellement dirigé par des carriéristes. Difficile de défendre la trajectoire de Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI ou de Pascal Lamy, directeur de l’OMC. Difficile aussi de se reconnaître dans le parcours peu rectiligne des Peillon, Royal, Lang, Montebourg, Valls, Hollande, Dray, etc. Certains camarades arguent cependant qu’il est injuste de considérer que les dirigeants représentent l’ensemble du PS ; qu’ils renvoient une image fidèle de ce que pensent et souhaitent les militants de base. Il existe certes dans le PS – dans tous les courants du parti – des militants honnêtement de gauche. Il serait également erroné de mettre sur un pied d’égalité Benoît Hamon et Vincent Peillon, ou Henri Emmanuelli et François Hollande. Il faut toutefois considérer qu’à l’exception du vote interne sur le traité constitutionnel, fin 2004, les militants ont porté à la tête du parti des majorités droitières. François Hollande, un personnage opportuniste et cynique, dirigea le parti pendant onze années et Ségolène Royal fut investie candidate à l’élection présidentielle. Malgré ses slogans empruntés à un manuel de morale de la 3e République et son score médiocre en 2007, Royal reste populaire dans le parti. De ce point de vue-là, il faut bien reconnaître que les dirigeants sociaux-libéraux au sommet de l’appareil socialiste sont, dans une certaine mesure, le reflet de ce que pense et souhaite une part non négligeable de la base militante.

Certains estiment que les militants socialistes sont authentiquement de gauche. Cependant, leur adhésion au PS ne s’est pas faite sur la base d’une connaissance des programmes et des idées des dirigeants, mais sur le sentiment d’appartenance à la grande famille de la gauche, en fonction d’une orientation et d’une adhésion à des principes généraux. Soit. Le phénomène de dépossession des voix militantes par le personnel professionnel de la politique est bien connu depuis que Roberto Michels a énoncé la loi d’airain de l’oligarchie des partis. Cependant, il est caricatural d’opposer une élite de droite à une gauche militante. Force est de constater qu’il existe un nombre relativement important de militants qui pense que le PS doit cesser de se battre pour les travailleurs, de promouvoir des politiques de redistribution radicales, de pratiquer l’union de la gauche, qu’ils souhaitent remplacer par une alliance avec le Modem. Dans les courants Royal et Strauss-Kahn, on trouve nombre de militants qui défendent de telles orientions.

Mais il y a plus grave encore : le jeu de la démocratie partisane est aujourd’hui totalement perverti. Les militants peuvent certes se battre pour imposer une orientation politique et programmatique par le biais de motions. Cependant, les dirigeants n’en tiennent pas compte la plupart du temps. Ce fut le cas lors de la ratification parlementaire du traité de Lisbonne, assurée grâce au soutien des socialistes. Le PS s’était pourtant engagé à faire voter le peuple dans un nouveau référendum. Le parti tolère que le candidat à l’élection présidentielle s’affranchisse du programme arrêté par les militants. De manière générale, les débats sur les motions lors des congrès sont menés au pas de charge, les synthèses de textes sont réalisées de manière opaque et les alliances de congrès sont le fait du Prince, c’est-à-dire que le leader de motion décide, en son âme et conscience, avec qui il va négocier les voix militantes qui se sont portées sur son nom et sur son texte.

On peut se réjouir de la tenue au PS de débats contradictoires, du vote sur des motions proposant des orientations distinctes (de la gauche radicale au blairisme). Toutefois, à quoi bon une telle débauche d’énergie militante si, à la fin, chaque congrès reconduit la même ligne sociale-libérale ? A quoi sert ce pluralisme davantage théorique que réel, si le jeu prétendument démocratique des courants est avant tout utile au carriérisme des dirigeants ?

Une position dominante, mais non hégémonique

Les fonctions politiques du PS sont essentiellement droitières : la présidentialisation du parti dépolitise les débats et favorise l’émergence de dirigeants carriéristes et populistes ; la plupart de ces dirigeants sont acquis aux idées du néolibéralisme et la personnalisation des débats a sapé le respect dû aux textes démocratiquement adoptés par la majorité des militants.

On peut arguer que la nature sociale du PS reste essentiellement de gauche. Cette nature sociale renvoie à l’image de parti de gauche que possède toujours ce parti dans la population, quelles que soient les critiques que les individus puissent lui adresser. Si le peuple considère que le PS n’est pas vraiment un parti qui défend des idées socialistes, il peut néanmoins estimer que, potentiellement, il demeure ce parti-là ou pourra le redevenir un jour. Ce raisonnement explique pourquoi nombre d’électeurs qui avaient voté pour Olivier Besancenot et Arlette Laguiller en 2002, ont voté pour Ségolène Royal en 2007, en dépit de ses idées et ses propositions qui n’avaient rien de socialiste. Il s’est agi d’un réflexe d’auto-défense contre un candidat de droite jugé encore plus nocif que les bavardages réactionnaires de Royal. Le vote PS constituait le moyen le plus concret de résister à la droite la plus revancharde depuis Vichy.

L’identification d’une majorité de l’électorat à la nature socialement de gauche du PS (fût-elle virtuelle) explique que le PS soit resté depuis les années 80 le parti dominant à gauche. Cette position est dominante, mais non hégémonique, car les électeurs connaissent bien les turpitudes de ses dirigeants. Ils se souviennent des promesses non tenues et des politiques néolibérales qui ont été menées au gouvernement. Ils se gaussent de ces bourgeois beaux parleurs, ces mollétistes culturels qui ont le verbe gauchiste sur les tribunes de congrès et qui reprennent ensuite leur discours « raisonnable » de gestionnaire dès que les votes ont été engrangés. Ils exècrent la plupart de ces dirigeants et pourtant ils continuent dans leur grande majorité de voter pour le PS, quand ils ne s’abstiennent pas. Pourquoi ? Parce que le peuple de gauche attend des partis politiques qui le représentent des débouchés politiques immédiats pour soulager la précarité de sa situation sociale et politique.

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La perception selon laquelle le PS est le mieux placé – ou, si l’on préfère le moins mal placé – pour améliorer le quotidien des travailleurs est bien ancrée dans les esprits. Pour cette raison, il est peu probable que le PS s’effondrera électoralement dans un proche avenir. Il n’est cependant pas à exclure que, sur le long terme, il connaisse le même destin que la SFIO à la fin des années 60. Sur le moyen terme, le NPA est le mieux placé à gauche pour recueillir les voix des électeurs qui votent socialiste faute de mieux. Le nouveau parti rassemble diverses traditions de gauche, il est résolu dans son combat contre le système capitaliste et pour une société solidaire et réellement démocratique. Il est aujourd’hui rejoint par des jeunes, des femmes et des individus des classes populaires, un phénomène unique à gauche aujourd’hui.

Le NPA est le parti dont les idées et la stratégie peuvent offrir une perspective aux militants et aux sympathisants du PS qui n’ont pas renoncé à leur aspiration à un monde plus juste et plus démocratique.

Philippe Marlière est maître de conférences en science politique à University College London.

Messages

  • En recevant l’article je me suis dis, tiens, pourquoi pas au PdG ? Une partie de la réponse est en ces quelques mots qui suffisent pour dire que la motivation de Marlière n’est pas électoraliste, et c’est tout à son honneur, Je reprends ses mots :

    "Sur le moyen terme, le NPA est le mieux placé à gauche pour recueillir les voix des électeurs qui votent socialiste faute de mieux. Le nouveau parti rassemble diverses traditions de gauche, il est résolu dans son combat contre le système capitaliste et pour une société solidaire et réellement démocratique. Il est aujourd’hui rejoint par des jeunes, des femmes et des individus des classes populaires, un phénomène unique à gauche aujourd’hui."

    • Ce que j’apprécie surtout dans son explication (ce n’est pas écrit là mais il le dit dans son interview vidéo qui est dispo sur le site Contretemps) c’est que pour lui il y a des lignes idéologiques déterminantes "de gauche" par "nature" ( là ça redevient intéressant de parler de "gauche"), qu’elles n’y sont plus au PS, et que par exemple, s’il est bien républicain, laïque, il ne reconnaît pas ces lignes de clivage comme celles qui déterminent la droite de la gauche. Raison pour laquelle il ne se reconnaît pas dans Mélenchon, par exemple, (encore moins dans Chevènement je pense).

      En cela je l’approuve totalement.

      De même que "la nation" la défense de "la nation" ne peut être une ligne déterminante non plus- et de même on ne peut pas faire d’alliances (tjs douteuses) avec des gens de droite sur de telles positions !

      Intéressant donc.

      Ensuite le NPA et bien c’est chacun son choix - je respecte j’y ai de plus en plus de copains/copines (coco et socialos) mais perso je reste dubitative et en ce qui ME concerne je ne vois pas de parti qui corresponde à l’heure actuelle à mes aspirations communistes . Et ce n’est pas très grave. Mieux vaut le NPA que d’autres que nous voyons en ce moment en tout cas sans aucun doute.

      Reste à voir si le NPA réussira son ancrage vraiment populaire et prolétaire - je constate quand même pour ma part que pour l’instant il y a bcp de classes moyennes. Mais ce Parti vient de naître, donc....On regarde.

      En tout cas bravo à Philippe d’avoir quitté le PS. Rien que cela augmente encore la sympathie que j’ai pour lui !

    • Qu’il rejoigne le NPA, c’est très bien. Que faire d’autre pour ne plus faire le jeu du PS ?
      Sa lettre est très utile sur l’analyse critique qu’il fait du PS.
      La video de l’entretien avec Philippe Marlière est ici

    • Ce qui confirme effectivement que le NPA est essentiellement une "machine électorale", rien de plus !

      Tout nouveau,... tout beau !

    • Ce qui confirme effectivement que le NPA est essentiellement une "machine électorale", rien de plus !
      Tout nouveau,... tout beau !

      Pas exactement non, le NPA est une force qui prends de la force...
      Parmi ses militants il y en a pas mal qui se retrouvent dans les batailles sociales, et souvent au premier rang, avec bien d’autres.

      Peut-être pas autant qu’on pourrait le souhaiter mais... si on compare avec d’autres partis...

    • Pour les cantonales partielles ici, nous pésentons une jeune stagiaire de l’IUFM qui est en ce moment à la pointe de leur lutte.

      Son suppléant est salarié dans un hypermarché, il y a monté une section CGT et y a organisé la première grève que ce magasin ait connue.

      Les 2 n’ont jamais été à la LCR.

      Sur 7 candidats, c’est la seule femme, c’est la seule jeune (30 ans).

      Chico

  • Dans bref. Pourquoi non les front de gauche ? Pouquoi le nuveau parti anticapitaliste il est vraiment pas disponible à des alliances sans principe . Il est populaire et rèvolutionnaire. Merci Philippe Marlière dall’Italia della sinistra anticapitalista. Enrico Biso

    • Il y a toujours eu des passerelles entre l’extrême gauche et le PS. Ce saut de puce ne mettra pas en danger le capitalisme.
      Nous pouvons poser la question pourquoi ce camarade n’adhère pas au PC, il reste évidemment un vieux fond commun d’anti communisme
      Au delà des invectives attention au PC ça ne rigole pas nous voulons réellement détruire le capitalisme. Le silence des médias sur le PC en apporte la confirmation.
      Les bavardages audio visuelles et du café du commerce n’ont jamais fait la révolution. FDM

    • Le silence des médias sur le PC en apporte la confirmation.

      Vas jusqu’au bout du raisonnement et proclame LO d’encore plus révolutionnaire que le PC parce que la télé....

      Savais-tu qu’ils avaient meeting le même soir que vous et vos énormes moyens dégagés pour votre meeting récent à Paris ?

      Et alors Schivardi, le sentier lumineux à côté c’est une bande de potes à Sarko...?

      Ton raisonnement ne tient pas... Ce n’est pas parce qu’on passe moins à la télé qu’on est des super-révolutionnaires, surtout avec l’orientation actuelle.

      Quand au saut de puce vers le NPA, t’as raison mais aller au PC, franchement.... pour faire la politique de la bourgeoisie comme jusqu’en 2002 ?

      Pour être allié politiquement avec le PS ?
      dans les alliances subalternes honteuses actuelles ?
      Quelle difference avec le PS si vous appliquez même politique que ce parti dans vos alliances avec ? Sauf pendant quelques mois aux Européennes avant de repartir dans l’autre sens...

      Adhérer au PC ne sert à pas grand chose, tu te retrouves tout de suite à devoir lutter contre l’orientation majoritaire.....qui fait l’essuie-glace entre PS et NPA.

      Vaux mieux ça que rien, mais il existe pas mal encore de forces qui, elles, sont beaucoup plus intéressantes et sérieuses, fidèles aux interets des travailleurs , du NPA à LO, etc.

    • Mon camarade je ne suis membre d’aucun parti et je ne tomberai pas en trans ni devant MGB encore moins devant Besancenot.
      Il te faut revoir les classiques du combat ouvrier,d’émancipation et de lutte anti coloniale. La révolution tous les matins dans une tasse de thé ne m’intéresse pas.
      Plus rouge que moi tu meurs mais on va quémander tout de même des mandats à droite et au PS pour les présidentielles. FDM

    • Passer du PS au PC, à quoi ça sert quand les dirigeants du PC n’ont rien fait d’autre depuis 30 ans au moins que de se deshabiller pour vêtir le PS. Et MGB l’a encore imposé au dernier Congrès, avec une majorité de nomenclaturistes (=camp des élus) : après les discours "gaucbe" pour les européennes, on retourne à la soupe avec le PS.

      D’ailleurs, ce sont les militants du PC qui en veulent le plus, depuis des mois, qui vont vers le NPA...
      Vaudrait mieux rassembler tous les vrais communistes et révolutionnaires (PC, NPA, LO, et autres) dans un même parti. En attendant, on a le NPA, et un nouveau parti, plus grand et plus fort envore, il est pour ! Dissoudre le NPA pour faire un parti de masse révolutionnaire, c’est ce qu’il faut pour éviter la barbarie capitaliste.

    • ni devant MGB encore moins devant Besancenot.

      Encore une fois tu fais ton choix de ceux de l’appareil qui ne sont jamais revenu d’une façon convaincante sur la politique en faveur de la bourgeoisie jusqu’en 2002.
      De ceux qui maintiennent des alliances avec le PS sur la base des ses politiques concrètes de droite dans les collectivités dans la plupart des cas .

      A ceux n’ayant pas trempé par participation active à la politique de la bourgeoisie tu préfères ceux qui y ont participé . C’est ton choix, mais c’est un choix peu ragoutant.

      je ne prends pas Besancenot pour une danseuse étoile mais un mec qui fait son boulot, exerce un métier réel parallèlement à ses activités militantes et n’a jamais trempé dans une politique quelconque en faveur de la bourgeoisie.
      Comme d’ailleurs son parti , dont l"ancêtre (la LCR) n’a peut-être pas eu toujours la meilleure politique mais n’a jamais fait le travail des patrons.

      Ce qui fait difference avec MGB, quoiqu’on reproche au NPA et son porte-parole le plus courtisé par la télé.

      Qu’aurais-tu dit à l’époque Marchais ?

      On parle là des individus et c’est dommage. Mais c’est ton choix .

      Il vaudrait mieux parler politique même si l’attitude des hommes et femmes a une signification.

  • Bravo Philippe Marlière !
    Je pense que votre décision de quitter ce parti prouve votre indépendance d’esprit et votre courage de défendre vos opinions. Cela montre aussi votre fidèlité à certaines valeurs universelles, aujourd’hui abandonnées hélas par le PS.
    Vous rejoignez Melanchon, Boniface et les autres.
    Bien sûr que d’autres vont suivre....

    • Non, il ne part pas du PS comme Mélenchon pour juste faire un chiffre aux européennes et négocier une place ensuite auprès du PS.

      Il est parti au NPA pour forger l’unité dans l’action des exploités, pour la mobilisation massive qui va affronter et vaincre l’Etat Sarko. C’est autrement plus utile et courageux !

    • Mais tu sais mon camarade chez Roberto il y a des vrais révolutionnaires qui s’expriment, c’est un site pluraliste, ne nous fâchons pas.
      Mais tu sais pour le PC, le NPA etc.. ceux qui ont toujours raison et qui ont la bénédiction de Lourdes ils me font peur et me glacent le sang.

    • avec le PS melenchon aurait fait bien plus...

    • Mais tu sais mon camarade chez Roberto il y a des vrais révolutionnaires qui s’expriment, c’est un site pluraliste, ne nous fâchons pas. Mais tu sais pour le PC, le NPA etc.. ceux qui ont toujours raison et qui ont la bénédiction de Lourdes ils me font peur et me glacent le sang.

      De quoi tu parles toi ?

    • Oui, mais sans commune mesure avec ce qu’il pourra négocier auprès du PS quand il leur ramènera son petit stock de voix.

      Et après cette excellente critique de Ph. Marlière, on voit bien que le positionnement de Mélenchon a bien souvent louvoyé entre la gauche du PS et la ligne socialo-libérale.

      Pourquoi un militant socialiste en rupture avec son parti, le quitterait pour aller au PC ?

      Ben, je vois aucune raison. Pour ceux qui auraient oublié le déclin électoral du PC, il s’explique en grande partie parce que les gens ne différencient plus ce qui sépare politiquement le PS du PC, alors voter pour l’un ou pour l’autre, cela revient au même.

      Donc beaucoup votent directement pour le PS.

      Quitter le PS pour le PC, que pratiquement plus rien ne différencie, sauf le temps d’une élection européenne, puisque le PC quelques semaines après le mois de juin repartira sur une alliance avec le PS, donc quitter le PS pour le PC, revient à rester au PS.

      Aujourd’hui, il semblerait que des membres du PS le quittent pour aller au NPA.

      Pendant quelques années, et encore très récemment, c’était plutôt le chemin inverse que suivaient des membres de l’ex-LCR avec, il est vrai, un ascenseur social à la clef qui fonctionnait pour ces transfuges.

      Le NPA affirme se construire par le bas, l’avenir nous dira comment fonctionne le recyclage de ces militants "reconnus" du PS ou du PC.

      Jak

    • Le NPA affirme se construire par le bas, l’avenir nous dira comment fonctionne le recyclage de ces militants "reconnus" du PS ou du PC.

      L’enjeu n’est pas tant là mais dans la capacité à ces militants du PC et du PS venus au NPA, comme ceux qui n’avaient pas de parti avant à aller de l’avant. Ils sont bienvenus et il y en a déjà un certain nombre mais c’est bien dans l’aide au peuple et aux travailleurs, leur grande masse, que ce parti est attendu.

      Il est déjà très sollicité , pas seulement par l’aspect des cris sectaires de ceux qui veulent l’unité en contraignant le conjoint désiré mais surtout par l’attente qu’il suscite.

      L’enjeu est d’aider ceux qui rejoignent le NPA déchirés, malmenés par la bourgeoisie, un certain nombre d’handicapés, de RMIstes, d’API , de chômeurs sont en lisière de ce parti et s’adressent à lui dans les prises de contact.
      L’enjeu est d’aider les travailleurs qui se rapprochent de ce parti à construire un parti de type nouveau, sortant du double péril des partis nomenclaturistes enkystés dans l’état et des petites sectes politiques.

      Des syndicalistes, des militants écolos qui en sont venus à une critique radicale du capitalisme.

      D’autres anciens militants en sont proches mais ne l’étaient pas de la LCR.

      Tout cela est à tourner vers les luttes sociales, pour aider à des solutions politiques définitives à celles-ci, abattre le capitalisme.

      Il faut donc, sans vouloir écrire d’une façon maniaque le livre de cuisine d’un changement de société, aller beaucoup plus loin dans la description du chemin souhaité et y travailler.

      Le projet du NPA en ce sens n’est pas assez défini au delà de l’appel à la lutte et la grande résistance (c’est déja beaucoup mieux que les réformistes qui sont pour le socialisme seulement dans les livres de science fiction et se livrent au combat social qu’avec beaucoup de réticence) et a du mal à rentrer dans une ligne politique concrète et surtout une pratique où l’objectif (l’autogestion) donne des raisons supplémentaires au combat pour le travailleur dépolitisé.

      Cet élargissement par plus de précision sur les objectifs, par des mises en mouvement concrètes du chemin vers cet objectif (allez vers une unification à la base vers le haut des résistances, en poussant à l’auto-organisation, aux sections syndicales unitaires à la base, des comités élus, des UL combattives, notamment des UL CGT qui ont donné exemple à beaucoup, etc) c’est aussi et principalement la bataille d’un parti de révolutionnaires.

      Les paroxysmes de crise politique qui pourraient permettre le renversement du capitalisme ne se conçoivent qu’avec une grande progression organisationnelle de la classe ouvrière.

      Ces aspects sont des éléments centraux d’une stratégie révolutionnaires.

      Il manque au NPA une stratégie plus lisible.

      Ca lui permet d’attirer mais en même temps d’avoir des difficultés d’élargissement et de développement à cause de cela afin d’avoir une orientation qui aide l’ensemble de la classe ouvrière et le peuple à contrôler au plus près son destin, avoir pouvoir réel et concrets sur ses destins collectifs.

      A rejoindre certes, mais les arrivants ont devant eux un boulot immense, affuter une stratégie, se battre dans les combats du quotidien et répondre aux nombreuses sollicitations des étourneaux électoralistes .