Accueil > Pourquoi les négociations entre l’Iran et le groupe des cinq ne peuvent-elles pa

Pourquoi les négociations entre l’Iran et le groupe des cinq ne peuvent-elles pa

par Kermit

Publie le vendredi 23 mai 2014 par Kermit - Open-Publishing

Les négociations se poursuivent dans le dossier du nucléaire iranien entre les pays du groupe 5+1 et l’Iran. Malgré des discussions tendues, l’optimisme reste de mise. L’accord final devrait être signé avant la fin juin 2014.

De nouvelles négociations techniques entre l’Iran et les pays du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine, Allemagne) ont eu lieu du 5 au 9 mai à New York. Les prochaines discussions et le début de la rédaction de l’accord final devraient avoir lieu le 13 mai à Vienne, l’objectif étant d’avoir terminé avant le 20 juillet 2014. Confiant, le Président iranien Hassan Rohani a déclaré : « qu’un accord était à portée de main dans les prochains mois. »

Les entreprises dans les starting-blocks

Les entreprises américaines, elles aussi très confiantes, sont déjà sur la ligne de départ. Ainsi, comme le rapporte le journal le Figaro du 3 mai 2014, Chrysler et Cisco préparent le terrain et prennent de multiples contacts à Téhéran. Si officiellement Washington demande aux entreprises de ne pas se précipiter tant qu’un accord n’est pas trouvé, officieusement il a autorisé ses Majors, via le canal diplomatique, à transmettre leurs offres au Gouvernement iranien. Car, en ces temps de disette, les groupes occidentaux se livrent une course de vitesse pour accéder à ce marché de 75 millions de consommateurs. D’ors et déjà, Boeing a été reçu l’aval de la Maison Blanche pour livrer des pièces détachées afin de réparer la flotte iranienne vieillissante. Et, les pétroliers ne sont pas en reste. Cette année, lors de la foire internationale du pétrole et du gaz de Téhéran, qui s’est tenue du 6 au 9 mai, 600 compagnies étrangères étaient présentes contre 195 en 2013.

Les Européens souhaiteraient partager le cadeau et ne pas laisser les entreprises américaines se tailler la part du lion. En France, le groupe Peugeot qui avait été obligé de quitter l’Iran en 2012 après un nouveau train de sanctions souhaite reprendre sa coopération avec son partenaire historique Irankhodro. Au mois de mai, le directeur de la firme automobile française, Maxime Picat, s’est rendu en Iran pour négocier le retour de la marque au lion dans ce pays. Pourtant, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, ne cesse de doucher les ardeurs des chefs d’entreprise de l’hexagone : « il est encore trop tôt pour aller en Iran faire des affaires, nul ne sait si un accord nucléaire sera signé. » Une mise en garde qui a le don d’exaspérer les grands patrons français qui voient leurs concurrents américains et anglais les doubler allégrement dans la course de vitesse.

Hassan Rohani fait le ménage : l’exemple d’Hassan Afrashtehpour

Ces négociations tous azimut place le Président iranien dans une position de force et lui permettent d’assainir l’économie de son pays tout en soldant les comptes de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinedjad. Ainsi en février 2014, Hassan Rohani a récupéré 14 milliards de dollars détournés par Rezza Zarrab, un escroc iranien de haut vol. Ce pactole était placé en Turquie. Le gouvernement iranien avait soumis les accords Irano-Turc sur le gaz au remboursement préalable de ces avoirs et il a gagné. Selon le journal turc, Yurt, du 18 février dernier : « les Iraniens ont demandé aux responsables turcs d’aider à transférer les avoirs de Zarrab et de ses partenaires vers l’Iran. Babak Zanjani, un homme d’affaires iranien et partenaire de Zarrab, gérait les avoirs iraniens en Turquie. »

Les deux escrocs ont été arrêté à Téhéran en décembre 2013, suite à la guérilla que ce livrent les divers clans du régime iranien. Il semble que jusqu’à l’arrivée d’Hassan Rohani, Zarrab et Zanjani aient bénéficié d’une certaine bienveillance de la part des autorités iraniennes. Ce n’est pas la première fois que Mahmoud Ahmadinejad est pointé du doigt. En 2011, lors du scandale de la banque Saderat portant sur un détournement de 1,9 milliard de dollars, un conseiller de l’ancien Président avait été mis en cause.

Idem, pour Hassan Afrashtehpour, actuel gérant d’une société de trading en sucre, Tejarat Aria Gostar iranien Navid Co, qui semble avoir toujours bénéficié des grâces du pouvoir malgré un passé très lourd. Détournements de fonds de la Saderat, contournement de l’embargo en important des marchandises illégales, pétrole, nourriture, téléphone etc. Avec la fin des sanctions et l’ouverture du marché iranien, il se pourrait que ses pratiques soient en voie de disparition.

Le groupe 5+1 et l’Iran a donc intérêt à ce qu’un compromis soit trouvé. Les Occidentaux pour relancer leur économie, les Iraniens pour en finir avec les restrictions, leurs économies de résistance et les malversations. Aucun doute que les négociations vont aboutir.