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Préfet contre BDS 34 : la France est toujours plus un "état d’exception"... dans le monde...
par Antoine (Montpellier)
Publie le samedi 7 novembre 2015 par Antoine (Montpellier) - Open-Publishing1 commentaire
... Alignée sur un régime de terreur imposé à la population palestinienne, elle institue en son sein un régime de "terreur judiciaire" contre les défenseurs du droit international !`
Déconstruction d’une politique liberticide au service d’Israël...
La promptitude avec laquelle la Préfecture de l’Hérault s’est saisie des deux arrêts de la Cour de Cassation déclarant illégale toute campagne de boycott des produits israéliens pour interdire le rassemblement de BDS 34 prévu à Montpellier le 31 octobre dernier ne doit pas empêcher de comprendre une donnée essentielle. Avant même le prononcé des arrêts de la haute cour, la préfecture, visiblement sur consigne expresse du gouvernement, était décidée à entraver l’action que BDS 34 mène depuis des années sans que pourtant il n’y ait jamais eu matière à saisine de justice ni ... de préfecture !
De fait l’on peut dire que les actuelles deux démarches, judiciaire et préfectorale/gouvernementale, participent d’un cours nouveau, d’un tournant qu’il convient de bien cerner : les circulaires Alliot-Marie aux procureurs (2010) et Mercier (2012) avaient bien tenté, dans la logique au long cours de l’appui gouvernemental à Israël, de criminaliser-judiciariser les actions BDS mais l’efficacité de celles-ci et le large soutien dont elles pouvaient se prévaloir avaient fini par "troubler" les tribunaux et les cours d’appels et par les amener à hésiter, comme le rappelle Le Monde, "entre annulations de poursuites, relaxes au nom de la « liberté d’expression » et condamnations au titre de la « provocation à la discrimination »". Or c’est précisément ce que cette situation de tergiversation judiciaire traduit comme rapport de force conquis par BDS qu’il s’agit désormais de neutraliser radicalement..
Et cet objectif de neutralisation a une origine aisément repérable : en juin 2014 le premier ministre israélien déclare BDS « menace stratégique » pour Israël et confie la responsabilité totale de la lutte contre lui à son Ministre des Affaires Stratégiques (lire ici). La décision de la Cour d’appel et les arrêtés liberticides du Préfet de l’Hérault contre BDS 34 participent de cette mobilisation générale pour affaiblir ce qui, à l’heure actuelle, est le plus puissant facteur de délégitimation de l’Etat colonial et terroriste d’Israël. Non pas que les tribunaux français et le Préfet en question soient directement aux ordres de Netanyahu. Les choses sont beaucoup plus complexes : ils répondent seulement, dans leur logique autonome, à la double pression-injonction, s’exerçant aussi envers la classe politique et le gouvernement français, des officines pro-israéliennes (Licra et Crif principalement) qui ont pris place en première ligne dans ce dispositif d’offensive de l’Etat d’Israël. Avec le maître argument, absolument spécieux, que toute mise en cause de cet Etat relèverait de l’antisémitisme.
Cette instrumentalisation de l’antisémitisme, lequel reste une menace à combattre sans hésitation, bien qu’elle affaiblisse précisément ce combat en tentant de l’enrôler dans la défense d’une politique d’Etat, celle d’Israël, attentatoire aux droits de l’homme, régulièrement condamnée par l’ONU et les associations de défense des droits humains, est pourtant assumée sans hésitation par les autorités françaises. Ce dont témoigne l’arrêté d’interdiction préfectorale imposé à BDS 34 (texte à lire ici). Cliquer ici
Messages
1. Préfet contre BDS 34 : la France est toujours plus un "état d’exception"... dans le monde... , 7 novembre 2015, 21:13
39 n’est pas loin et les préfets à leurs bottes. Alain 04