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Qatar : un Etat de non droit pour les journalistes
par Le SNJ-CGT
Publie le dimanche 8 décembre 2013 par Le SNJ-CGT - Open-PublishingLes autorités du Qatar ont tiré, à leur manière,
les leçons du grave
incident dénoncé
par le SNJ-CGT suite à l’arrestation à Doha de trois journalistes - dont celui de
l’Humanité et du Monde - en octobre dernier.
Nos trois confrères
avaient eu l’audace de dénoncer les terribles conditions de vie et
de travail des migrants chargés de construire les installations du Mondial de football
dans ce pays du Golfe.
Pour éviter toute surprise du même
genre, Doha impose désormais officiellement
une liste impressionnante de conditions à remplir pour les journalistes désireux de se
rendre au Qatar.
En clair, c’est un déni complet du droit d’informer, une atteinte grave à la liberté de
circulation des pro
fessionnels de l’information dans un pays qui va accueillir des
centaines de journalistes lors de la Coupe du Monde de football en 2022
.
Qu’on en juge par quelques unes des conditions drastiques imposées aux medias.
La liste in extenso est visible sur le s
ite du Quai d’Orsay.
Les journalistes
désireux de se faire accrédités
, doivent fournir, entre autres
documents officiels comme les photocopies couleurs et les scans de leurs
passeports, leurs numéros et horaires de vol,
la liste complète du matériel empo
rté
(audio, vidéo, photo, SNG).
Des emails ou des lettres officielles confirmant des prises
de rendez-vous et des entretiens auprès de sociétés ou de personnalités au Qatar
doivent être également joints au dossier.
Parmi les nombreux obstacles imposés aux
journalistes figure notamment :
"Dans le cadre de ces déplacements, le journaliste devra se limiter à la
couverture de
l’événement pour lequel l’accès lui a été conféré
et ne devra
en aucun cas, sans
autorisation préalable délivrée par la QNA, tourner d’au
tres sujets en extérieur
ou
interroger des résidents dans la rue".
Voilà qui est dit et qui constitue un avertissement sans frais aux journalistes trop
curieux...
Pour le SNJ-CGT, il est temps d’en appeler avec la FIJ à la Fifa, à l’Onu aux
gouvernements e
uropéens pour faire cesser ces diktats antinomiques des principes
fondamentaux du droit à l’information.
Les investissements du Qatar en Occident dans le football, l’industrie du luxe ou
dans les medias, ne peuvent suffire à s’acheter une image de marque
en Occident.
Il faut exiger le retrait immédiat de ces conditions inadmissibles de couverture dans
cet
Etat de non droit pour les journalistes.