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Qu’est-ce qu’être en situation ? On ne sait plus exactement aujourd’hui

par Ocséna, contre le système-ENA

Publie le jeudi 16 janvier 2014 par Ocséna, contre le système-ENA - Open-Publishing
2 commentaires

Qu’est-ce qu’être en situation ? On ne sait plus exactement aujourd’hui

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La presse, les analystes, les blogs ont-ils le moindre rapport avec une réflexion qui serait en permanence réellement accro et pertinente à vif ?

Possible, ne soyons pas négatifs, mais c’est pas non plus la forcément super plus actu, la très vivante new, saisie toute raide instantanée à l’huile de friture garantie renouvelée “fraiche” (c’est le problème des huiles de fritures hein sur les lieux de fêtes, de foires et les places publiques, elles sont, lesdites huiles, le plus souvent cuites et recuites, pas forcément géniales pour la santé : la presse, les analystes, les blogs, les journalistes, les blogistes et nous-mêmes à coup sûr, expriment-exprimons, au choix selon un relatif réel éventail disponible déjà, de la pensée organisée, construite nettement anté.

C’est en théorie la preuve of course qu’on avait réfléchi plus tôt, ici là et ailleurs, c’est déjà somme toute chic, mais, bon toute pensée n’est-elle pour partie largement ou au moins en même temps un peu beaucoup dépassée et frelatée ?

Comme une ville, neuve et conjointement vieille de quelques actives récentes décennies , la pensée est un kaléidoscope de choses un peu rétro. Le flash photo que tu peux faire dégage, sans l’historique dont on se tape plutôt à l’ordinaire (quand on n’est pas accessoirement historien assez inutile de profession) , une image à un moment donné. Marquée de présent tant bien que mal, de passé comme en irait-il autrement, et possiblement d’avenir et de prospective mais là c’est coton, faut quand même s’accrocher : nous sommes tous des penseurs du passé et éventuellement du présent, mais de l’avenir ce n’est pas si évident. Tiens les écrivains et poètes sont poètes du passé perdu qui les fait pleurer, tu chercheras en vain un poète du futur même chez les avant-gardistes
déclarés.

Donc beaucoup de journaux titrent aujourd’hui sur la question apparemment importante, du tournant, virage, originale - ou pas du tout- du supposé tournant libéral de François Hollande, les uns s’en réjouissent, les autres le traitent de traitre.

On vous laisse méditer cela avec le Huffington post sans prendre rang nous-mêmes.

 Subject : Le pacte de responsabilité de Hollande rebat les cartes du clivage gauche-droite

http://www.huffingtonpost.fr/2014/01/15/hollande-pacte-responsabilite-social-democrate-divise-droite-gauche_n_4600660.html

 Subject : Le pacte de responsabilité de Hollande rebat les cartes du clivage gauche-droite

http://www.huffingtonpost.fr/2014/01/15/hollande-pacte-responsabilite-social-democrate-divise-droite-gauche_n_4600660.html

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2

La diversité et la presque guerre civile permanente avec ça

Une chose est probable, la guerre des classes est toujours globalement là (comédie des grandes écoles, classements, excellence) et les avis et opinions sont très diversifiées et hard sur le sujet. Il y a toujours des “socialistes”, des communistes, des anarchistes. Il y a des décroissantistes, des progressistes, des bourgeois-bobos éclairés, des bourgeois facho que moins rétro qu’eux tu meurs..

Il y a actu, alentour, dans le discours, des tas de gens qui veulent verbalement (bis) sortir de l’Europe, quelques types dynamiques et farouches qui veulent sortir du capitalisme aussi illico.

T’as les types aussi pas de pot mais qu’on écoute pas trop pour pas se faire suer qui veulent arriver à bouffer grâce aux capitalistes chefs d’entreprises et ceux qui veulent bouffer aussi mais sans et contre les capitalistes-chefs d’entreprises..

T’as des tas de gars aux chômage qui le sont toujours, manif de travailleurs pour eux devenus, il nous semble, un peu rares.

T’as toujours des SDF dans des tentes miteuses l’hiver près du Canal Saint-Martin et ailleurs.

Dans un bon esprit, on le suppose, t’as toujours des bons gars pour demander plus de musées et de grande culture, etc. Ca sonne évidemment de circonstance en ce moment, mais c’est psychologique hein bien évidemment.

T’as toujours sur le haut du pot, la presse éveillée qui est pour le dynamisme fructueux du business. ( A double effet, le truc : Tu prends les journaux, BFMTV , les chefs d’entreprise y sont des héros socio à titre global quand tu les écoutes parler ... Et des idiots complets à titre perso (c’et le bon côté) quand tu les laisses continuer.

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3

Conclusion : la laborieuse conclusion du jour est que malgré les annonces optimistes qu’on a ça et là entendues, divers Français ne savent plus exactement où ils en sont... .

Seraient bien embêtés pour définir, malgré l’abondante crasse-basse presse, la télé vendue au privé, et les blogs bavards, où en ce moment exactement ils en sont pour aujourd’hui et pour demain matin car il ne faut pasen ces matières vouloir voir trop loin hein, calculons raisonnablement court.

La France est en bref encore quand même dans le caca !

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Les inoxydables Ocsénistes vous saluent bien. Best Regards (#Humour, #Politique)

http://fuldans.se/?v=tbeablmhin

http://ocsena.ouvaton.org

Messages

  • Rassurez-vous, Chers Amis, pour nous remettre tous correctement en selle, les torchons quotidiens nous informent que Julie Gayet serait superbement enceinte.

    • Séquestration syndicale et éthique de situation.

      Les salariés de Goodyear Amiens Nord ont retenus 2 cadres de leur entreprise pendant un jour et une nuit pour obtenir l’ouverture de négociations pour connaître une éventuelle reprise de l’entreprise ou à défaut des indemnités substantielles de départ.

      A de très rares expressions près, ce fut l’occasion d’un déferlement de haine médiatique dirigée contre ces salariés« irresponsables » qui entravent « la liberté de circulation ».

      Nous avons participé déjà à une séquestration collective dans le privé (en 1996 à l’usine Panpharma à Fougères-Ille et vilaine) à la demande des salariés de l’entreprise. Les bâtiments avaient brulé. Le patron voulait licencier les salariés sans indemnité ni préavis en invoquant un « cas de force majeure ». En fait, l’entreprise, spécialisée dans les médicaments génériques, avait omis de payer l’assurance, malgré des bénéfices très conséquents. Les salariés risquaient de perdre leur emploi et de se retrouver sans rien du jour au lendemain.

      Ce type de situation extraordinaire (retenir des employeurs) détonne avec les pratiques syndicales habituelles que nous connaissons dans la fonction publique et ne peut se comparer aux envahissements massifs de comité paritaire dans le public afin de faire pression sur un directeur public et encore moins à des blocages d’unités de services. Le sentiment de crise exceptionnelle est très intense dans le premier cas, moins dans les autres.

      La décision syndicale d’une séquestration illégale d’un directeur, d’un patron, d’un responsable d’une unité de travail privée ou publique ne se prend pas à la légère. Qu’il y ait ou non « derrière » la « finance ». Ce n’est pas un jeu, ni l’initiative isolée d’une personne en détresse soudainement incapable d’assurer une ordinaire maîtrise de soi ; c’est nécessairement une décision collective, mûrement réfléchie quant à ses implications. Elle intervient toujours alors que tous les autres moyens de sortir de l’ornière ont été prises en vain. Le sentiment d’exception est vif ! Les travailleurs concernés (avec parfois leur famille) ont un vif sentiment d’injustice doublé de celui d’être les victimes de la situation.

      Décision grave mais aussi décision prise très souvent dans un contexte tendu, d’affrontements et d’exaspérations. Dans les collectifs de résistance qui continuent la lutte il y a souvent de l’agressivité, de la colère qui se mêle à d’autres sentiments. Mais pour autant, il est bien rare, que ces séquestrations aux formes diverses, débouchent sur des humiliations ou des violences directes à la personne. Ici tout dépend de la « culture d’entreprise ». Ici ce qu’il importe de souligner c’est que, bien souvent, malgré l’énervement et la fatigue, une certaine dignité humaine continue d’être appliquée. Le patron a droit au café comme nous, il mange comme on mange, il dort comme on dort. Il n’est pas humilié, insulté, injurié. Pas de racisme, pas de sexisme ! Si une plaisanterie douteuse surgit (souvenir : « alors, guignol, tu fais moins le malin ») elle est immédiatement critiquée par ceux ou celles qui gèrent au plus près le conflit. En somme il y a bien une déontologie de la lutte illégale. Le philosophe Badiou dirait une éthique de situation.

      C’est qu’une séquestration a des phases tendues et d’autres plus relâchées. Il faut savoir si le patron est près à lâcher sur certaine revendications. Quand un syndicaliste mène le questionnement l’autre regarde comment le patron réagit. Est-ce qu’il s’énerve un peu avec ses jambes ou avec son stylo ou sa petite cuillère. Est-ce qu’il lâche une nouvelle interprétation de l’accord ? Il y a un côté interrogatoire de police ! Pour une fois, c’est un col blanc qui est du mauvais coté. Mais ce n’est pas un film !

      Aujourd’hui, les salariés sont soumis à des licenciements de la part d’entreprises qui sont viables mais dont la stratégie financière conduit à la liquidation d’unités de travail, laissant sur le carreau des familles.

      A la violence patronale du licenciement (dont il n’est jamais parlé) et quand le jeu démocratique et les démarches juridiques ne donnent rien, il est parfaitement légitime que la réponse sociale sorte des « clous » de la légalité ! Le « partenariat social » (être d’accord sur les règles du jeu) a des limites que le patronat transgresse sans état d’âme.

      Il n’a en retour que la réponse à sa propre violence !

      Pascal Franchet et Christian Delarue, syndicalistes CGT aux finances publiques

      Notes :

      Ethique de situation lire : L’éthique ; essai sur la conscience du mal . Badiou ed Nous 2003

      Conflit social à Panpharma Fougères en 1995 lire :

      A Fougères, le feu déclenche un conflit social. La direction d’un laboratoire pharmaceutique veut licencier pour « force majeure ». - Libération

      http://www.liberation.fr/economie/1995/07/31/a-fougeres-le-feu-declenche-un-conflit-social-la-direction-d-un-laboratoire-pharmaceutique-veut-lice_138901