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Qu’impliquerait une sortie de l’euro ?

Publie le mardi 20 octobre 2015 par Open-Publishing
4 commentaires

Qu’impliquerait une sortie de l’euro ?
20 octobre, 2015

C’est la grande peur des français suivant nos politiciens, la sortie de l’euro qui entrainerait le pays dans une grande récession que nous subirons tous, manque plus qu’un euro« bhoouuuuu » fantomatique pour bien faire peur à qui écoute ce genre de propos. Mais ce qui effraie tant nos politiques, économistes et autres fumistes de tout poil, ce n’est pas une sortie de l’euro en elle-même, mais que la France retrouve un tant soit peu de souveraineté, et cela, ce n’est pas compatible avec des projets de très grande envergure qui visent à dissoudre le pays dans la soupe européenne largement indigeste. Pire même, cela entrainerait des conséquences multiples, comme des baisses de notes par les agences de notation américaines, un changement des taux lorsque la France empruntera pour remplir le tonneau des Danaïdes, des tensions internationales avec l’ensemble des soumis-accroupis devant les Etats-Unis dont l’Allemagne, des sanctions vis-à-vis de l’ONU très probablement… La France doit obéir, ou subir !

Pourtant, il y aurait de nombreux avantages à sortir de l’euro, car de toute manière, il n’est plus à prouver que cette monnaie unique est vouée à l’échec, comme le publiait le journal Le Figaro il y a quelques mois, toutes les tentatives d’États indépendants de constituer une monnaie commune unique ont fini par échouer, et l’euro n’échappera pas à la règle : « L’économiste danois Jens Nordvig a ainsi répertorié qu’entre 1918 et 2012 quelque 67 unions monétaires ont volé en éclat. Toutes les tentatives d’États indépendants de constituer une monnaie commune unique ont fini par échouer. On ne connaît pas de contre-exemple« .

Le souci, c’est que pour quitter l’euro, il faut retrouver la maîtrise de notre banque nationale qui ne l’est plus depuis longtemps déjà, s’attaquer à la dette du pays qui n’est qu’une vaste arnaque, et qu’il va falloir également quitter la zone Euro, mais combien de nos politiques ont suffisamment de testicules pour envisager cela ? Ils ne sont pas nombreux…

Comme la semaine dernière je laisse la parole à Jacques Sapir qui est l’un des seuls économistes à avoir tenté sérieusement de chiffrer le coût d’une sortie de l’euro.
Ce qu’il faut retenir à mon sens, c’est que si les détracteurs expliquent que c’est impossible de chiffrer avec exactitude le coût de la sortie de la monnaie unique, il en va de même avec le coût nécessaire à la sauvegarde de la monnaie unique.
Dans les deux cas il y a un coût… mais dans le premier cas c’est éventuellement la fin de l’horreur, alors que dans l’autre (le fait de rester dans l’euro) c’est une horreur sans fin…
Demandez aux grecs !!

Charles SANNAT
On parle souvent des conséquences catastrophiques que pourrait avoir une sortie de l’Euro pour l’économie française, et celle des autres pays de la zone euro.

Mais, ce discours qui fait une large part à la peur ne repose pas sur des bases solides. On sait qu’une dissolution de l’euro poserait deux problèmes immédiats, celui des dettes et celui des flux financiers entre les diverses économies. Ces deux problèmes sont, en réalité, bien moins compliqués que ce que certains hommes politiques, de Nicolas Sarkozy à François Hollande veulent nous faire croire.La question des dettes

Pour ce qui est des dettes, on sait aussi que la dette souveraine de nombreux pays, dont la France à 97%, est émise dans le droit de ce pays. Or, la règle, établie par la cour d’arbitrage internationale depuis la fin des années 1920, est que tout titre émis dans le droit du pays « x » doit être payé dans la monnaie du pays « x », quel que soit le nom de cette monnaie. C’est ce que l’on appelle la lex monetae. Cela veut dire que si la France décide de quitter l’euro et de revenir au franc, 97% de notre dette publique sera immédiatement et sans contestation possible, re-dénomminée en franc. De ce point de vue, le seul pays qui serait obligé de faire défaut sur sa dette souveraine serait la Grèce car plus des deux-tiers de sa dette est émis en droit étranger. Parler soit d’une multiplication importante pour la dette française comme le font Nicolas Sarkozy et les dirigeants de l’ex-UMP, ou au contraire parler d’un possible défaut, comme le fait J-L Mélenchon, n’a aucun sens. Pour les uns, cela relève du mensonge pur et simple, et pour Mélenchon de son incompréhension du mécanisme des dettes publiques.

En ce qui concerne les dettes privées, une grande part de ces dernières est placée auprès d’acteurs français. Il n’y aura aucun problème en cas de sortie de l’euro. Pour les entreprises multinationales françaises, une large part de leur endettement est souscrite par des non-résidents. Mais, ces entreprises font aussi une large part de leur chiffre d’affaires hors de France. Dès lors, en cas de sortie de l’euro accompagnée d’une dépréciation du « nouveau » Franc, les dettes seraient réévaluées mais le chiffre d’affaires (et les profits) aussi ! Les calculs qui ont été fait par diverses banques indiquent que les deux mécanismes s’équilibrent.La question des flux financiers

Il reste le problème des flux financiers entre pays, qu’ils soient dans la zone euro ou hors de la zone euro. Techniquement, les grandes banques internationales se sont déjà préparées à la perspective d’une dissolution de l’euro. Il conviendrait de suspendre les transactions financières pour une durée de 24 à 72 heures, puis de limiter les mouvements à très court terme (qui relèvent essentiellement de la spéculation) pour une période d’environ six mois.

L’image d’une sortie de l’euro provoquant un « désastre » relève donc de la fiction. C’est une fiction dont les partisans de l’euro se servent pour alimenter des peurs au sein des populations. Il faut remarquer que ce sont les mêmes qui accusent Marine le Pen et le Front National de jouer sur la peur qui, en réalité, tiennent un véritable discours de peur et cherchent à provoquer une réaction de panique chez les électeurs. Ce point est important. En fait, la peur semble bien devoir être le seul argument que les partisans de l’euro peuvent encore utiliser devant la faillite complète de l’Union économique et monétaire.Les avantages d’une sortie de l’euro

Maintenant, il faut être aussi conscient que les avantages d’une sortie de l’euro, et ces avantages sont nombreux que ce soit dans le domaine de la croissance, de l’emploi, mais aussi du rétablissement des comptes publiques, seront affectés par les conditions dans lesquelles se fera cette sortie et par la politique qui sera conduite une fois la question de l’euro résolue. L’euro peut disparaître par une décision concertée, commune à l’ensemble des pays de la zone, comme il peut disparaître par une succession de crise donnant lieu à des sorties, chacune aggravant la crise et conduisant un nouveau pays à sortir à son tour. Cette hypothèse est la plus défavorable.

Mais, même dans cette hypothèse, et en supposant que la France soit l’un des derniers pays à sortir de l’euro, notre situation serait meilleure que la situation actuelle. Ensuite, un point important sera celui des politiques à mettre en place une fois la sortie de l’euro effectuée. Il est clair que si le gouvernement alors en place donnait la priorité au désendettement de la France, et cherchait à maintenir le taux de change à un niveau surévalué, les avantages de la sortie de l’euro seraient très faibles. Mais ils ne seraient pas nuls. Par contre, avec une politique rompant de manière décisive avec les politiques menées depuis ces 25 dernières années et donnant une priorité à l’investissement, les avantages d’une sortie de l’euro seraient impressionnants. C’est pourquoi j’ai toujours dit que la sortie de l’euro était une condition nécessaire, c’est à dire que tant que nous restons dans l’euro rien n’est possible, mais nullement une condition suffisante. Ce point est important car, trop souvent, nombre des adversaires de l’euro présentent la sortie de la monnaie unique comme une panacée, ce qu’elle n’est pas.

Quand nous fut rédigée la brochure pour la fondation ResPublica ou on été estimées les conséquences possibles d’une sortie de l’euro, une bonne part des discussions qui se sont déroulées avec Cédric Durand et Philippe Murer, les deux autres co-auteurs de cette dite brochure, portaient justement sur l’ampleur des gains que l’on pouvait attendre d’une telle sortie. Les premiers résultats, donnés automatiquement par le modèle nous avaient semblé fantastiques, au point que nous avons délibérément corrigé à la baisse certains de ces résultats. Même ainsi, une sortie de l’euro conduirait à près de 2 millions de créations d’emplois supplémentaires à court terme, rien que pour la catégorie « A » de la DARES. Avec les effets induits (plus d’emplois implique plus de cotisation, donc un retour à l’équilibre des régimes retraites et santé, donc la possibilité de baisser les cotisations individuelles, etc…), on arriverait en cinq ans à près de 3,5 millions de créations d’emplois, c’est à dire à un retour au plein emploi. Il faut avouer que l’on peut avoir des doutes sur de tels chiffres, parce que les changements d’échelle impliquent des changements dans les relations économiques. Mais, on peut considérer qu’une baisse du chômage des deux tiers constitue une prévision robuste et crédible.Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.

Source ici

Source de ce billet : Insolentiae

Messages

  • En quoi changer la couleur des billets empêchereait-il que les joueurs contineunt leur partie de Monopoly ?
    Il faut d’abord confisquer le jeu, le remplacer par celui qui s’appelle Communisty et alors seulement on pourra envisager de peut-être, si le besoin s’en fait sentir, se doter d’une autre monnaie.

    • Les politiques dites d’"Austérité" sont tout simplement synonyme de pillage des ressources des nations avec l’augmentation de la politique Rente pour les plus riches,pillage des revenus des salariées tirés de leur travail en faveur du Capital industriel et financier... et leur conséquences sociales dont la généralisation du chômage et de la misère et la répression d’Etat.
      Ces politiques servent au maintien de la parité de l’Euro sur le marché international.
      "Sortons de l’UE et de l’euro !", c’est le seul espoir d’être entendus par ceux qui souffrent de ces politiques et c’est notre seule chance de combattre efficacement les mensonges grossiers du clan Le Pen, toujours aussi bien servis par les médias du Pouvoir et du MEDEF réunis.

    • """Sortons de l’UE et de l’euro !", c’est le seul espoir d’être entendus par ceux qui souffrent de ces politiques ""
      Sortir du capitalisme est le seul espoir,la couleur de l’argent comme le dit quelqu’un plus haut on s’en fout

    • Ces politiques servent au maintien de la parité de l’Euro sur le marché international.

      Ah bon ?
      C’est donc UNIQUEMENT à cuase de ça qu’on est saigné à blanc,

      je pars vite chercher refuge ..en Somalie ou m^me comme je suis attaché à ce continent , en SERBIE

      j’apprends que je serai sauvé
      c’est une étude la BANQUE MONDIALE qui me l’apprend :

      La monnaie de la Serbie est le dinar serbe (srpski dinar), hormis au Kosovo qui a adopté l’euro.

      C’est super !

      Taux de chômage de 25 pour cent..
      je cite l’essentiel

      es familles qui s’installent en ville pour avoir de meilleures opportunités ont souvent du mal à joindre les deux bouts en raison de la cherté de la vie.
      Les ménages font état de graves difficultés financières et doivent souvent rogner sur l’essentiel pour pouvoir payer leurs factures de chauffage et acheter assez de nourriture pour survivre malgré le froid

      Et cette femme serbe dont la misère n’a rien à voir avec ton argument selon lequel les causes de cette lAUSTERITE seraient "Ces politiques(qui) servent au maintien de la parité de l’Euro sur le marché international.

      ..déclare :

      On n’achète que du pain et du lait, précise Jugoslava. Parfois, on va même chercher le lait au village car on n’a pas les moyens de l’acheter ici. On n’a même pas assez d’argent pour acheter du lait. »

      Je suis certain que là bas, on leur explique que c’est "rentrer dans l’UE et avoir l4EURO comme monaiie qui est leur "seul espoir"

      Comme, à l’inverse toi tu dis :

      "Sortons de l’UE et de l’euro !", c’est le seul espoir
      d’être entendus ..etc etc

      Pour être ENTENDUS, il faut hausser un peu le ton,en SERBIE ou chez nous, .
      Il faut LUTTER , faire reculer jusqu’à lui marcher sur la gueuel, le CAPITAL..

      OUI, l’UE est un ATOUT de l’adversaire.
      mais a le jeu de cartes, il faut le récupérer, point barre !

      TOUS ce qui font croire que frapper du franc et quitter Bruxelles serait un ESPOIR, mais qui ne LIENT pas, en priorité à cette qurestion, la LUTTE DES CLASSES, le rapport K/travail, l’appropriation sociale des moyens de production et d’échanges, à l’ENJEU de survie ,

      ....ne parlent que comme les LE PEN et autres"souverainistes à laNIkonoff et DUPONT AIGNAN

      Autant que je dise ce que je pense :
      le titre même de cet article , c’est de l’inconsciente(j’espère) contribution aux théses de TOUS les politiciens-perroquets de l’idéologie du Capitalisme