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Quand Chérèque joue les porte-parole du gouvernement

Publie le lundi 27 avril 2009 par Open-Publishing
10 commentaires

Quand Chérèque joue les porte-parole du gouvernement
Invité ce matin d’Europe 1, François Chérèque a expliqué ne voir dans la grève des hospitaliers prévue pour demain, qu’un combat « corporatiste ». Une vision à très très courte vue...

Corporatiste le mouvement de grève qui touche les hôpitaux demain ? Pour François Chérèque, le patron de la CFDT, cela ne fait aucun doute. Il l’a dit sans nuance, ce matin, au micro d’Europe 1 : « Le débat, aujourd’hui, c’est de défendre le pouvoir des médecins et pas de défendre l’hôpital… »

Certes il est possible de voir derrière cette opposition à loi « Hôpital, patients, santé et territoires » (HPST), l’inquiétude des mandarins de la santé menacés d’être dépossédés d’une partie de leur pouvoir au profit des directeurs d’hôpitaux. C’est d’ailleurs un des principes forts du texte défendu par Roselyne Bachelot. Mais ne voir la grève de demain qu’à travers ce prisme-là, c’est faire fausse route.

C’est ne pas voir que le malaise qui règne depuis des années dans l’hôpital et qui touche l’ensemble des personnels de santé va, grâce à ce mouvement, sortir une nouvelle fois au grand jour. C’est ne pas voir que le mouvement hospitalier et le mouvement universitaire ont de très fortes similitudes, comme par exemple faire défiler côte à côte des catégories qui d’habitude ne battent pas le pavé ensemble (ou ne défilent tout simplement jamais). C’est oublier que vingt-cinq grands professeurs d’hôpitaux publics ont publié un texte dans Le Nouvel observateur pour dénoncer la logique « mercantile » de cette réforme. C’est ne pas voir que cette réforme tente d’imposer une logique d’entreprise au secteur de la santé comme la réforme de Valérie Pécresse veut le faire dans l’enseignement supérieur.

Bachelot a déjà lâché un peu de lest

Chérèque n’a apparemment pas compris non plus que ce mouvement inquiète au plus haut point le gouvernement. Plus, sans doute, que celui des facs. La preuve : il est prêt à presque toutes les concessions. Lors de l’examen du projet de réforme par les députés, Roselyne Bachelot n’a eu de cesse de lâcher du lest sur la plupart des volets de son projet de réforme et a annoncé être prête à en lâcher à nouveau. Récemment, Nicolas Sarkozy, lui-même, a reçu des représentants des médecins et a indiqué, à l’issue de cette entrevue, « que les réflexions et suggestions faites par les participants (…) seraient examinées au cours des prochains jours par le gouvernement dans un esprit constructif ». Partager l’analyse de François Chérèque, c’est oublier, aussi, que la loi HPST n’a pas l’adhésion de tous les membres de la majorité. Et notamment de certains sénateurs qui doivent, à leur tour, début mai, examiner le texte. Ce week-end, Jean-Pierre Raffarin a, par exemple, expliqué qu’il n’était pas concevable de « considérer le directeur de l’hôpital comme un PDG » et qu’il fallait donc « rééquilibrer les responsabilités entre l’administration et la médecine au sein de la gouvernance. »

Bref, ne voir dans ce mouvement qu’un simple combat « corporatiste », c’est être plus royaliste que le roi. Mais François Chérèque et la CFDT n’en sont plus à leur coup d’essai…

Messages

  • Chereque c’est la corporation de la nomenclatura, couche sociale ayant des interets matériels particuliers à défendre construits sur sa capacité à être intermédiaire entre bourgeoisie et prolétariat.

    C’est pour ça qu’il trépignait quand Thibault l’avait dépassé d’une pointe de stylo à bille dans des négos avec des ministères.

    Tout ce qui ne passe pas par lui demeure donc une remise en cause de l’utilité , tant pour les travailleurs que pour la bourgeoisie, de l’existence de cette petite nomenclatura de cette organisation.

    Il ne faut pas chercher là une puissante argumentation car ça ne ressort pas d’une logique argumentaire mais de la défense des interets de la nomenclatura de la CFDT.

    Là, il y a une attaque violente de la claque Bachelot pour casser les hôpitaux, déplacer le pouvoir dans les hôpitaux de sa raison médicale vers l’escalier de la rentabilité capitaliste, au travers le renforcement du pouvoir des directeurs n’est pas quelque chose qui rapproche l’hôpital du patient, mais l’éloigne.

    Chereque fait le choix de ses bonnes relations avec le patron des patrons contre les interets des patients, contre les interets des travailleurs de la santé,...

    Plutôt que de canonner contre la droite et les mesures antisociales prises, il préfère s’attaquer aux résistances, même si celles-ci ne sont pas dénuées d’ambigüités.

    Chérèque est dans le rapprochement nomenclaturiste et il ne faut pas chercher une logique argumentaire dans ses bredouillis, mais un cri adressé au gouvernement pour essayer de faire croire qu’ils peuvent servir encore à quelque chose.

    C’est une offensive pour diviser la riposte contre les plans de la bourgeoisie, une riposte qui ne passerait pas par les guichets des dirigeants cédétistes.

    C’est dit...

  • Une fois de plus la parole de chérèque le jaune est le prélude de la mort de la santé.Il a sans doute fait un sommet santé avec la bachelorette,ensuite il obéit aux ordres.Il est sur qu’en cas ou la grève générale se mettrait en place ;il commmandera les crs.Enfin avec un type comme lui ,les salariés n’ont plus d’outils.....momo11

  • Décidément Avec Chérec nous ne sommes guère mieux lotie qu’avec Nota,
    la défense de l’hopital service ppublic contre le projet d’hopital entreprise
    marchande c’est du corporatismeL. Dur dur l’unité. JP

  • CHEREQUE à cette allure il sera le prochain ministre du travail du dictateur Sarkosy.BAS LES MASQUES ? après Notat , voilà un vendu qui joue sa carte personnelle au détriment de l’intérêt collectif.j’espère qu’au prochain congrès de
    la CFDT il ne sera pas élu.TOUS ENSEMBLE mais pas avec cette personne à la botte de l’UMP et du MEDEF.

  • Ca fait belle lurette qu’on ne s’illusionne plus sur Chérèque qui a déjà avoué pour qui il roulait.

    Mais il ne faut pas se voiler la face : Chérèque n’est pas seul à pratiquer un syndicalisme de collaboration.
    Il suffit de voir les couronnes qui sont tressées régulièrement par le pouvoir (dernièrement François Fillon) aux syndicats qui "conservent leur sang-froid".
    Sans remise en cause des bureaucraties syndicales, il ne faut pas s’attendre à voir se créer un rapport de force dans les prochains mois.

    Encore une fois il ne leur est pas demandé de décréter une Grève Générale qui ne dépend pas d’eux. Il leur est demandé au moins d’analyser la situation, de tirer des perspectives, mais il devient clair que la nomenclatura n’a d’autre espoir que de se perpétuer.
    Elle est actuellement muette, totalement muette.

    Quelle différence avec l’analyse fine et percutante et les options d’Elie Domota et de ses camarades ! Relisons son dernier discours, il y est question de la tambouille Elyséenne :

    Vous ne mangez pas de la ratatouille, vous ne savez pas cuisinez la ratatouille, vous n’appréciez pas la cuisine de votre hôte, mais vous iriez quand même en manger, de cette ratatouille ? !