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Quand François Hollande défend de nouveau le nucléaire
par Nathalie Minosau
Publie le lundi 30 décembre 2013 par Nathalie Minosau - Open-Publishing
Alors que le tandem exécutif est au plus bas dans les sondages, les médias semblent entrevoir un début de discorde entre le premier Ministre et le Président. Pourtant la principale ligne de fracture au gouvernement ne se trouve pas entre deux courants socialistes mais plutôt entre le camp de Solférino et d’EELV. En effet, après Jean Marc Ayrault à Pékin, c’est au tour de François Hollande de prendre position timidement pour l’industrie nucléaire au Brésil…
Le souvenir d’un François Hollande ouvertement pro-nucléaire
En 2007, celui qui a occupé la tête du PS pendant neuf ans ne va pas réussir à obtenir la confiance des siens puisque c’est son épouse qui lui vole la vedette. Ainsi le 22 avril 2006, il pouvait facilement s’afficher pro-nucléaire. Et lors des états généraux des socialistes à Lyon il préconise « un modèle de transition énergétique pour arriver à une société sans pétrole », une manière habile de se prononcer en faveur du nucléaire décrypte le journal Le Monde.
Un leader qui ne va pas au bout de sa démarche
Sans aller jusqu’à évoquer les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé, [Charbon : de 1,3 à 17morts par GW électrique par an, dans des conditions normales d’exploitation ; Pétrole : de 1,5 à 11,1 ; Nucléaire : de 0,3 à 3], l’élu de Corrèze nous indique ainsi ses convictions. Même s’il a très probablement lu l’article du scientifique Jean-Claude Jancovici : A propos de quelques objections fréquentes sur le nucléaire civil, il se gardera bien de choisir entre réchauffement climatique et mécontentement de ses soutiens politiques.
Les convictions politiques à l’épreuve de l’ambition
Comme le souligne la famille du chef de l’Etat dans un reportage disponible sur le site de l’Institut National de l’Audiovisuel, François Hollande a toujours voulu être président. Et au moment des négociations avec ses partenaires de gauche, il laisse habilement Martine Aubry discuter avec les responsables EELV pour finalement aboutir à un accord très hostile à notre filière nucléaire.
Une transition énergétique, qui ne dit pas son "NON"...
Pour s’en sortir, il reprendra le concept de transition énergétique, qui permet d’entretenir le flou. Malgré sa volonté, d’établir un consensus autour de lui, il montrera le respect qu’il accorde au texte négocié par son ancienne rivale en revenant dessus avant même son élection. Cachez le naturel…comme on dit ! Et très récemment, en visite officielle, le chef de l’Etat a vanté les mérites de nos industriels : « Nous sommes prêts à apporter toute notre expérience et notre sûreté pour que le Brésil puisse monter sa part de production d’électricité venant du nucléaire ». Une manière de préparer les esprits à un changement d’orientation après les élections européennes ?