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Quand le dogmatisme s’oppose aux valeurs de gauche
par Lucaselli
Publie le mercredi 10 avril 2013 par Lucaselli - Open-Publishing5 commentaires
Il y a un an, les Français ont choisi le changement. Il aurait été naïf de penser alors que tout allait être bouleversé sur un claquement de doigt, que les financiers allaient payer pour leurs erreurs et que la courbe du chômage allait s’inverser. Personne ne peut reprocher à ceux qui pensent que l’économie doit servir l’homme et non l’inverse d’avoir eu foi à nouveau. Nous avons cru et nous avons espéré. Mais tout n’est pas devenu rose, loin de là.
La crise s’est rappelée à nous au lendemain de l’élection du nouveau président de la République, avec son cortège de mauvaises nouvelles. De fermetures d’usines en liquidations judiciaires, les bruyantes gesticulations de quelques ministres nous ont rappelé qu’un gouvernement n’est pas omnipotent, surtout lorsqu’il doit faire face à une situation budgétaire aussi catastrophique.
Il y a une multitude d’enseignements à tirer de la situation que nous traversons. Le premier enseignement est que la crise se mondialise. Le deuxième est que tout le monde -que l’on soit patron, salarié, employé ou ouvrier- est dans le même bateau. Le troisième est que notre économie peut s’adapter à condition que chacun accepte de négocier et de faire des compromis.
Dans ce contexte, le dialogue social doit retrouver sa place en laissant de côté les réflexes dogmatiques des uns et des autres. La situation est trop grave pour que l’intransigeance s’installe. Représentants du patronat et des salariés sont aujourd’hui confrontés à une obligation de résultat pour aboutir à des solutions mutuellement satisfaisantes.
Il n’est plus temps de culpabiliser les syndicats et les salariés qui soutiennent une démarche de dialogue social. L’opposition frontale et automatique de certaines organisations arc-boutées sur le mythe du Grand Soir est aussi fertile sur le plan médiatique que stérile sur le plan social.
Il ne fait aucun doute que le combat syndical se mène aussi sur le terrain des médias, mais cela ne doit pas tourner à l’autopromotion de quelques têtes d’affiche plus soucieuses d’être vues que de se faire entendre. Cette stratégie ne fonctionne pas car derrière ces généraux jusqu’au-boutistes, les troupes sont aujourd’hui dispersées, les rangs sont clairsemés. Tout simplement parce qu’elles ne se reconnaissent pas dans les discours va-t-en guerre. Pour preuve : la France a le plus faible taux de représentation syndicale parmi les pays de l’OCDE, avec 1,8 millions de syndiqués pour 22,5 millions de salariés, soit 7%.
Ce sont peut-être les « Contis » qui ont révélé le mieux les brèches du rempart de l’unanimité syndicale. Il y a un peu plus de deux ans, une pétition de salariés du groupe de pneumatiques recueillait plus d’un millier de signatures. Le texte demandait expressément aux syndicats de revenir à la table des négociations et de sauver l’emploi, quitte à rogner sur les salaires. On connait le résultat. On ne parlait pas de flexibilité à l’époque, mais les salariés ont su retrouver le sens des priorités, en même temps que le sens des réalités. Idem sur certaines questions clés comme celle de l’ouverture le dimanche. Les salariés sont les premiers à s’insurger contre les décisions d’interdiction d’ouverture prise à l’initiative des syndicats. Ces derniers agissent pour le bien des salariés sans entendre leurs récriminations, en ignorant leurs choix personnels motivés par des contreparties salariales ou l’organisation de leurs temps de vie. Comment ne pas penser au héros d’Aristophane, Lysistrata qui lance au magistrat « Nous te défendrons malgré toi » ? « C’est affreux, c’est de la tyrannie » lui répond le magistrat. A défaut de tyrannie, les positions dogmatiques de certains représentants de salariés confinent en revanche à l’absurde. L’ouverture plus large des magasins le dimanche, et ce qu’elle suppose en termes d’embauches (y compris pour l’emploi d’étudiants) en hausse des rémunérations ou en simple liberté de choix, fait pourtant partie des pistes à explorer au bénéfice des salariés volontaires.
Au-delà de la question du travail dominical, l’organisation du temps de travail est un sujet sur lequel les rigidités de principe doivent laisser place à la négociation pour défendre efficacement les salariés. Les idées ne manquent pas. Certains vont d’ailleurs bien plus loin que ne le laisse supposer leur affiliation politique. Dans un entretien récent au JDD, Michel Rocard se prononce ainsi pour un report de l’âge de la retraite à 65 ans, en échange d’une réduction du temps de travail hebdomadaire. Des solutions plus consensuelles existent cependant pour redonner des couleurs au marché de l’emploi et sauver le régime par répartition.
Couper court aux propositions innovantes, ne pas écouter les voix qui en appellent à la responsabilité et faire comme si nous étions toujours au beau milieu des 30 Glorieuses avec un taux de croissance à deux chiffres, c’est se condamner. Soyons optimistes mais réalistes. Il est plus que temps d’accepter d’adapter notre modèle social à la nouvelle donne économique, quitte à accepter une société qui évolue plus vite que certains ne le souhaitent. Représenter n’est pas « décider à la place de ». Sur qui les salariés vont-ils pouvoir compter si le lien de confiance qui les unit aux syndicats est remis en cause profondément ? Sur eux-mêmes ? Nos divisions font le jeu de ceux à qui nous nous opposons : les patrons voyous et les fonds d’investissement sans scrupules. Les logiques jusqu’au-boutistes n’ont jamais réussi à sauver l’emploi. Elles ont braqué les projecteurs sur des drames humains avant que le rythme médiatique n’entraîne caméras et micros vers d’autres lieux, vers d’autres tragédies. A croire que certains préféreraient la lutte au dialogue, le refus au compromis, l’immolation collective aux solutions raisonnées. Où est la justice sociale, dans ce cas ?
Messages
1. Quand le dogmatisme s’oppose aux valeurs de gauche, 10 avril 2013, 11:49
Espagne : “Rajoy exige une injection d’argent de la BCE pour sauver l’économie”
9 avril 2013
Presseurop El País, 9 avril 2013
Le Premier ministre espagnol demande un "changement radical" des politiques d’austérité de l’UE et une intervention de la Banque centrale européenne (BCE) pour soulager les pays comme l’Espagne et le Portugal, qui suivent la politique réclamée par l’UE.
Mariano Rajoy souhaite que la BCE injecte de l’argent dans l’économie, à l’instar de la Réserve fédérale américaine ou de la Banque centrale du Japon. Cette déclaration intervient après que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a estimé qu’une telle mesure ne serait pas "adéquate".......
http://www.presseurop.eu/fr/content/news-brief/3649121-rajoy-exige-une-injection-d-argent-de-la-bce-pour-sauver-l-economie
2. Quand le dogmatisme s’oppose aux valeurs de gauche, 10 avril 2013, 15:21, par kounet
Les gens qui ont voté Hollande, pensant à un changement, sont de gros naïfs, c’est le moins que l’on puisse dire !
1. Quand le dogmatisme s’oppose aux valeurs de gauche, 15 avril 2013, 18:43, par Marion
Bien d’accord. Mais j’ai été l’un de ces naïfs. J’ai cru au changement. Non seulement ils ne sont pas de gauche mais en plus ils sont incompétents. J’ai peur pour mon pays. Que le PS vire hollande. Que l’assemblée fasse une motion de censure pour mettre un vrai premier ministre de gauche. Que l’assemblée nationale reprenne le rôle qui devrait lui revenir.
3. Quand le dogmatisme s’oppose aux valeurs de gauche, 10 avril 2013, 16:19, par pilhaouer
Chérèque, sors de ce corps !
4. Quand le dogmatisme s’oppose aux valeurs de gauche, 10 avril 2013, 18:43, par A.C
Comme j’adore cette compilation de phrases qui nous changent du slogan "gauchisse"..
Cet humanisme(Ô oui, l’Humain d’abord, mes Frères de toutes classes..), ce patriotisme du Coeur , loin des querelles égîstes...me comble..
Ce monde n’est , dans la la tempête de la"crise", mes Amis , qu’une arche de NOE..
. Ô que oui !
Certes les uns rament sous le fouet des"autres"qui leur volent en mer, le poisson péché par le galérien lors des pauses, mais n’est ce point là, après tout, qu’une distribution (des rôles et des richesses) voulu par DIEU , afin de nous faire expier nos fautes, nos pêchés ?
Pourquoi ne pas se serrer les coudes(sauf les manchots, ça va de soi, comme le chante le mécréant Brassens)
Mgr Lucaselli..
Puis je oser simplement vous demander, dans votre prochaine bulle ( les dignitaires de notre Sainte Mère l’EGLISE, comme le Saint Père coincent la "bulle" régulièrement)
................d’éviter quelque confusion
Vous écrivez
Je pense , voyez vous Mgr , qu’en fait , beaucoup voyaient "rouge" devant le cynisme sarkosien
..Ils eurent droit à la relève ROSE..mais cette fois , il n’y avait que les épines à distribuer, SA Majesté le CAPITAL ne pouvant plus rien offrir qui puisse calmer la foule...
Sauf miracle
,Mais l’apôtre St Jean LUC (1) nous avait prévenu : le Messi(pardon , lemessie) hollandais était capitaine de pédalo, pas médaille d’Or de natation !
Il n’allait pas "se mouiller"..en marchant sur l’eau ..comme Jésus en son temps..
Ô que je souscris à cette tirade dela RAISON :
OUI.. Mon dieu,ça fait peur, je me signe !!
:
Ce serait , vous le dites, Ô Homme de la Sagesse ,une "immolation collective"
Nous, les Hommes de Foi, ..le bucher n’est notre référence que lorsque s’y consume de la Vierge boutant l’anglois hors de notre chère France..ou lorsque la Sainte Inquisition se débarrasse de l’hérétique
Pour le reste, et vu que ça dure depuis si longtemps, cette "crise" fatale contre laquelle nous ne pouvons rien si ce n’est à genoux, prier pour qu’elle frappe d’abord le voisin , nous pouvons patienter un peu, que"diable" !
"Il n’y a pas le feu"...comme dit le sage dicton populaire..
Pour une fois qu’ici je retrouve ESPOIR et joie de(sur)VIVRE, je vous crie"MERCI"
Je vous baise l’anneau, Monseigneur...
Frère A.C
« Bienheureux ceux qui mènent deuil, car ils seront consolés. » Matthieu 5 v 4
et donc , citoyennement, prions :
Beati qui audiunt verbum Dei, et custodiunt illud.
"S. Luc, XI, 28.
traduction pour les incultes
"Bienheureux celui qui écoute la parole de Dieu et qui la met en pratique. "