Accueil > Quelques réflexions sur le sujet "forces de l’ordre/’casseurs’/répression

Quelques réflexions sur le sujet "forces de l’ordre/’casseurs’/répression"

par La barricade

Publie le lundi 3 mars 2014 par La barricade - Open-Publishing
2 commentaires

Quelques réflexions sur le sujet "forces de l’ordre/casseurs/répression" :

"L’opinion publique" n’existe pas.

La police n a pas besoin de "prétexte" pour recourir à la violence.
Ou plus exactement, son "prétexte" est celui qu’elle dit et c’est une auto-justification.

Elle a le monopole de la violence "légitime" (car d’État) et du maintien de "l ordre public".
On ne doit pas laisser faire croire qu elle aurait besoin de "prétextes" qui seraient les "casseurs".
C’est une question de stratégie. Pour nos mouvements.
Ce sont les médias, l’État et la police qui justifient les exactions policières contre des manifestants pacifiques par l’argument de la présence de "casseurs". Pas l inverse.

Le problème, chez "nous", c’est qu’on puisse admettre qu’il y aurait une explication/justification... à la violence barbare de la police contre d autres être humains. "Innocents" ou pas.

Compte tenu en outre de la disproportion de moyens entre les uns et les autres, c’est encore plus inadmissible.

Commencer par intégrer qu’il y a une "justification" un jour ,quelque part, à la violence d’État (forcément disproportionnée) c’est mettre le doigt (et rapidement, tout le bras) dans un engrenage intellectuel assez terrible. Car ainsi, on peut légitimer la torture et la privation des droits fondamentaux au nom de la lutte contre "le terrorisme" aussi....

C’est exactement la même problématique que celle du fichier génétique ( FNAEG) que la plupart d entre nous continue à tolérer au prétexte qu’il serait "utile" dans la recherche de coupables de certaines infractions. Ce qui est une énorme fumisterie (et je peux expliquer pourquoi).

Le sujet c’est : doit-on laisser le droit (moral) à la police de se trouver des "explications" qui ne sont finalement que des prétextes à l’accomplissement d’une politique liberticide et sécuritaire qui est désormais connue sous son nouveau nom de "tolérance zéro" (mais qui est une vieille politique, surtout en période de crise) ?

Je pense que dans cette histoire, il ne faut pas perdre de vue (sans mauvais jeu de mots) que ceux qui ont "crevé les yeux" de nos copains, ce sont des policiers. Pas des "casseurs".

Il faut donc dénoncer sans relâche la manipulation médiatico-politique qui consiste à l’auto-légitimation par la police et l État de leurs exactions en prenant prétexte des "casseurs".

La police italienne a justifié (honteusement) le massacre de l école Diaz et de Bolzaneto en 2001 par sa soi-disant lutte contre les Black bloc.
Mensonge éhonté. Saloperie.

Rien ne justifie que la police agisse hors la loi et adopte des comportements barbares. Aucun "black bloc".

On sait parfaitement que si ce sujet était un vrai problème pour le "maintien de l’ordre", comme la police le prétend, elle pourrait parfaitement l’appréhender sans nous tirer dessus, nous mutiler, etc. Les "casseurs" (quoi qu’on désigne par là) ne seraient pas là, il est probable que la police nous crèverait quand même les yeux.

Et je suis d’accord sur le fait qu’il ne faut pas propager l’assimilation (largement abusive) de "casseurs" = "anarchistes", "ultra-gauche", "anarco-autonomes", et puis "terroristes"...

Le drame de Gênes en 2001, hormis l’assassinat de Carlo (hélas un parmi une longue liste en Italie), la honte absolue (y compris pour nos gouvernants qui n’ont RIEN trouvé à y redire) c’est l’irruption sauvage de 200 policiers armés et caparaçonnés de nuit dans l École Diaz pour démolir méthodiquement pendant 2 heures 90 personnes pacifiques qui dormaient là, et ensuite la rétention à Bolzaneto pendant 3 jours avec humiliations, sévices, tortures etc... de centaines de manifestants...
Tout ça pourquoi ? Les prétextes (comme si il pouvait y en avoir !!) étaient divers et (a)variés...."black bloc" "ultra gauche", "terroristes".... bref.

Mais il n’y a PAS d excuse.

Il n’y en aura jamais. Y aurait-il eu 10000 "black blocs" organisés à Gênes (ce qui n était pas le cas).

Toute proportion gardée, pas d’excuse à Nantes non plus. L’État a des troupes d’élite qui peuvent parfaitement (si c est l’objectif véritable :)) neutraliser "en douceur" 3 poignées de "casseurs" (sic). On ne justifie pas la violence policière, la violence d’État, nous n’en avons pas le droit.

Messages

  • [Notre-Dame-Des-Landes] Lettre ouverte du Mouvement armé au Préfet de Loire- Atlantique ,M Christian de Lavernée .

    Sur la zad, le lundi 24 février 2014

    Cher Christian,

    http://juralib.noblogs.org/files/2014/03/03.jpg
    Christian de Lavernée

    Vous avez déclaré hier, « L’opposition institutionnelle à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes doit cesser d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ». Il nous serait facile de vous reprocher, M. Le Préfet, de vouloir à votre tour briser des vitrines. Mais après la manifestation de samedi, autant l’avouer tout net et cesser enfin de nous cacher : nous sommes bel et bien un mouvement armé.

    http://juralib.noblogs.org/files/2014/03/02.jpg
    ps : Quentin a perdu un œil.

    Nous sommes un mouvement armé de bon sens remuant et d’idées explosives, de palettes et de vis, de pierres parfois — même s’il y a ici plus de boue et de prairies, de carottes et de poireaux, d’humour et de tracteurs, d’objets hétéroclites prêts à former spontanément des barricades et d’un peu d’essence au cas où, d’aiguilles à coudre et de pieds de biche, de courage et de tendresse, de vélos et caravanes, de fermes et cabanes, de masques à gaz ou pas, de pansements pour nos blessés, de cantines collectives et chansons endiablées, de livres, tracts et journaux, d’éoliennes et de radios pirates, de radeaux et rateaux, de binettes, marteaux, pelles et pioches, de liens indestructibles et d’amitiés féroces, de ruses et de boucliers, d’arcs et de flêches pour faire plaisir à Monsieur Auxiette, de salamandres et tritons géants, de bottes et impers, de bombes de peinture et de lances à purin, de baudriers et de cordes, de grappins et de gratins, et d’un nombre toujours plus important de personnes qui ne vous laisseront pas détruire la zad.

    Vous ne nous ferez pas rendre ces armes.

    Et vous, M. Le préfet, quand cesserez-vous d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ?

    Sincèrement,

    Les Black Ploucs
    http://zad.nadir.org/