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Qui qu’en veut du prolo souple et pas cher, de préférence polonais ou roumain

par Le Mantois et Partout ailleurs

Publie le mardi 19 novembre 2013 par Le Mantois et Partout ailleurs - Open-Publishing
4 commentaires

Dans l’UE capitaliste de la concurrence libre et non faussée, il n’y a pas que le fric ou la bidoche qui peut voyager (se rappeler du boeuf Findus qui était du canasson roumain passé par les Pays-Bas). Les prolétaires peuvent aussi franchir les frontières, vu que les douaniers et les agents du fisc ne les contrôlent plus. Quant au soldat euro, sensé protéger les peuples, il ne défend que la politique du FMI et de Bruxelles.

Voilà donc ce que des patrons gaulois de souche et patriotes peuvent recevoir dans leurs boîtes aux lettres, sans que leurs organisations syndicales (qui ont portes ouvertes chez François II) ne s’en émeuvent. En plus du bénéf assuré sur le fameux "coût du travail", les contrats de travail sont de l’intérim pur et dur : le dernière classe des exploités avant les sans-emploi.

Faut-il un commentaire de ma pomme ?

Sinon, la revendication du MEDEF, c’est toujours ça :

http://le-blog-de-roger-colombier.over-blog.com/2013/11/qui-qu-en-veut-du-prolo-souple-et-pas-cher-de-pr%C3%A9f%C3%A9rence-polonais-ou-roumain.html

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Messages

  • tu l’a eu comment ?
    t’es patrons ?
    ou bien c’est en enquêtant syndicalement sur cette boite d’interim ? t’a rencontré des copains sur des chantiers ? c’est un patron installé en france qui vous l’a donné ?

    si c’est dans le cadre de l’ul ou d’un syndicat cgt, n’hésitez pas a communiquer vos infos a la fnscba-cgt (la fédération la plus avancé sur le sujet) et a la conf’ pour le moment au collectif travailleurs migrants (le seul secteur de la conf’ qui se penche sur le sujet ).
    bref si vous avez des infos dans votre coin, le reste de la cgt en a besoin ailleurs ! et il est temps nous aussi de réveiller nos fédérations bien assoupis sur le sujet (hormis la fnscba)

  • Et on peut lire sur le site :

    Deux réglements CE (883/2004 et 987/2009) sont venus créer la possibilité de détacher des salariés, par l’intermédiaire d’une agence d’intérim accréditée pour ce faire, comme nous le sommes, d’un pays européen dans un autre pays européen.

    Le Code du travail français a transposé cette réglementation communautaire dans l’article L 1262-1 du Code du Travail.

    Cette pratique est donc parfaitement légale.

    Article L1262-1

    Modifié par LOI n°2008-67 du 21 janvier 2008 - art. 3

    Un employeur établi hors de France peut détacher temporairement des salariés sur le territoire national, à condition qu’il existe un contrat de travail entre cet employeur et le salarié et que leur relation de travail subsiste pendant la période de détachement.

    Le détachement est réalisé :

    1° Soit pour le compte de l’employeur et sous sa direction, dans le cadre d’un contrat conclu entre celui-ci et le destinataire de la prestation établi ou exerçant en France ;

    2° Soit entre établissements d’une même entreprise ou entre entreprises d’un même groupe ;

    3° Soit pour le compte de l’employeur sans qu’il existe un contrat entre celui-ci et un destinataire.

    il y a donc les négriers mais il ne faut pas oublier les sponsors !

    • Noter tout de même que ce détachement, économique pour l’employeur français puisqu’il paye les "charges" selon la réglementation du pays de la société qui procède au détachement, est surtout avantageux dans des endroits comme l’Allemagne qui n’est pas toujours contrainte à un salaire minimum. Aussi la viande qui ne sera plus préparée en Bretagne pourra l’être par des roumains détachés en Allemagne, à 3 ou 4 euros de l’heure.
      Moins cher bien sûr qu’un salarié breton au SMIC + charges françaises,
      mais aussi bien moins cher qu’un salarié roumain en France, au SMIC + broutilles sociales + commission du bureau de gestion de main d’oeuvre internationale. Morandini ou Montebourg s’en sont récemment émus. C’est ainsi que le coût du travail baisse, tout en dégageant une marge juteuse pour les exploiteurs. Sachant cela, on comprend différemment la colère des transporteurs contre la taxe carbone : c’est tout un marché qui se gripperait si le coût de la balade Quimper - Wietze - Quimper devait coûter un centime de plus au kilo de poule.
      Un autre procédé, moins facile à utiliser légalement, consiste à faire passer les travailleurs pour des stagiaires en formation.
      Cf Filoche, qui a creusé la question depuis Bolkestein.

    • on comprend différemment la colère des transporteurs contre la taxe carbone : c’est tout un marché qui se gripperait si le coût de la balade Quimper - Wietze - Quimper devait coûter un centime de plus au kilo de poule.

      Même si l’écotaxe a été mise en place n’importe comment, on voit bien là, la contradiction entre l’intérêt des transporteurs et l’intérêt des travailleurs de l’agro-alimentaire qui n’ont pas du tout intérêt à maintenir un coût du transport artificiellement sous-évalué pour faciliter l’abattage en Allemagne par des ouvriers sous-payés ?