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RWANDA 1994-2014 : 20 ans, 100 jours, 1 000 000 de morts, le refus de l’oubli - le devoir de justice

par Le MRAP

Publie le samedi 5 avril 2014 par Le MRAP - Open-Publishing

Il y a 20 ans, le 7 avril 1994, débutait au Rwanda le génocide des
Tutsis. En 100 jours, un million de personnes, hommes, femmes, enfants,
étaient massacrés, pour être nés Tutsis ou pour s’être opposés à cette
extermination.

Ce génocide, accompli par les ex-Forces Armées Rwandaises (FAR) et les
milices dites « Interahamwe » était hélas prévisible.

Des tueries, considérées comme des « répétitions générales » s’étaient
déjà déroulées de 1990 à 1993. Deux mois avant le début du génocide, le
journal « la Médaille Nyiramacibiri » avait écrit « la race tutsi
pourrait être éliminée ». Dans la nuit du 6 au 7 avril 1994, Radio « 
Mille Collines » multipliait les appels au massacre « il reste de la
place dans les tombes, qui va nous aider à les remplir ? Exterminez tous
les cafards ». L’extermination avait bel et bien était programmée de
longue date.

Le pouvoir rwandais a reçu de manière continue et appuyée le soutien du
gouvernement français, tant au plan politique, militaire que financier,
avant, pendant et après le génocide.

Le premier accord de coopération militaire entre les Présidents Valéry
Giscard d’Estaing et Juvénal Habyarimana, datant de juillet 1975, est
bien antérieur au génocide. Les militaires de l’opération Noroît, censés
assurer une protection des ressortissants français et étrangers ont
participé à des opérations d’identification de civils qui devaient
présenter une carte d’identité sur laquelle figurait la mention « Hutu »
ou « Tutsi ». Dès le début du génocide, la France a voté au Conseil de
sécurité en faveur du retrait des casques bleus destinés à protéger les
civils rwandais et a continué secrètement de fournir des armes au
gouvernement génocidaire. Enfin, une fois le génocide accompli,
l’opération « Turquoise » a eu pour objectif, derrière une mission
présentée comme une « assistance humanitaire », de bloquer l’avancée des
combattants du FPR et d’organiser la fuite des génocidaires.

En ce vingtième anniversaire, le MRAP considère qu’il y va de notre
conscience morale de refuser l’oubli de cette tragédie mais également
que la vérité soit faite sur toutes les responsabilités, y compris du
gouvernement français. Le MRAP se réjouit de la condamnation de Pascal
Simbikangwa : c’est le premier procès en France d’un génocidaire. C’est
un premier pas qui en appelle d’autres, une vingtaine de génocidaires se
cachent encore en France.

Le MRAP s’associe à la commémoration de ce génocide organisée le 7 avril
par l’association Ibuka, « Souviens toi » ; il appelle notamment au
rassemblement sur le Parvis de l’Hôtel de Ville de Paris de 15 h à 17 h.