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Ras de marré abstentionniste au premier tour des législatives
Publie le dimanche 11 juin 2017 par Open-PublishingSelon les estimations de l’institut Ipsos données dimanche à 20 h, la participation se situe en dessous de 50 %, faisant de l’abstention le premier parti de France. Les candidats de la République en marche recueillent le plus grand nombre de suffrages exprimés, devant ceux des Républicains et du Front national.
Une épreuve de contorsionniste. C’est la dure tâche à laquelle devront se plier les favoris du premier tour des élections législatives pour convaincre de leur légitimité populaire.
Pas moins de 23 à 24 millions d’électeurs potentiels ont boudé les urnes ce dimanche. Les abstentionnistes n’auront pas de députés censés les représenter au Palais Bourbon, mais sont de très loin le premier parti de France. Loin derrière les candidats de La Républiques en marche réunissent autour de 7,5 millions de suffrages sur leurs noms. Une victoire à la Pyrrhus, en tous les cas un recul par rapport au premier tour de la présidentielle. Les Républicains atteignent de justesse les 5 millions de voix, alors que le Front national culmine à 3,2 millions. Un effondrement. La France insoumise fait un score sensiblement identique perdant 4 millions de voix en un mois. Le Parti socialiste confirme sa débâcle. Seulement 3,1 millions d’électeurs pour un parti longtemps central dans la vie politique française.
Rarement, un scrutin électoral n’aura apporté aussi peu de légitimité au personnel politique. Pour autant, le mouvement d’Emmanuel Macron est en bonne position pour affronter le second tour et espérer conquérir une majorité à l’Assemblée nationale dimanche prochain. L’abstention a joué en sa faveur, contredisant l’idée reçue selon laquelle la faible participation favorise l’extrême droite. Ni cette dernière, ni Les Républicain ni la France insoumise n’ont réussi à rendre vivante l’idée d’un troisième tour pouvant infléchir le résultat de l’élection présidentielle.
La pléthore de candidats, avec une moyenne de 14 listes par circonscription, a probablement déboussolé une partie des électeurs et fait perdre en lisibilité les enjeux du scrutin. Les ralliements à Emmanuel Macron, à droite comme à gauche de l’échiquier politique, ont renforcé l’impression d’un pouvoir installé que rien ne pourrait modifier. Marcher à contre-courant a semble-t-il été au-delà des forces de nombre d’inscrits.
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