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Réformes réactionnaires au profit du Capital.

Publie le mardi 13 novembre 2007 par Open-Publishing
2 commentaires

Pourquoi la réforme fiscale de cet été consiste-t-elle à prendre dans la poche des pauvres pour donner aux riches comme l’impose maintenant le paquet fiscal ? Parce que la fable du capital serine déjà depuis longtemps qu’un sous gagné et bien placé permet d’être riche et qu’il faut rendre l’argent des riches aux riches parce qu’ils méritent être riches et que leur enfants "méritent" cette richesse… et qu’il ne tient qu’à chacun d’être riche pour peu de travailler plus. Et puis et puis le capital nous serine également qu’un riche gère infiniment mieux ses propres affaires que l’Etat les siennes et qu’il convient donc de confier la gestion de la fourniture de nos besoins aux détenteurs de capitaux, de pères en fils, pour qu’ils s’enrichissent encore, plutôt que de confier la gestion de ses mêmes services à l’Etat et aux Collectivités dont on nous le répète encore et encore, ce n’est pas le boulot. Il y a quelques couacs à la démonstration du capital avec la distribution des eaux dans les villes, mais bon, c’est un détail.

En tous les cas, l’accumulation initiale du capital indispensable aux riches pour être riches est passée à la trappe.

Ainsi passée sous silence, l’accumulation peut donc être renforcée par la suppression des droits de succession. C’est un cadeau incommensurable, à un capitalisme dévorant, qui ne passera pas que les quelques meubles de générations en générations comme le feraient bien innocemment des parents à leurs enfants comme le croit la multitude attrapées par l’ignorance, la naïveté égoïste et individuelle, mais qui passera de véritables empires entre pères et fils de bourgeois construits sur la sueur de salariés sans plus aucun retours ni redistribution vers ceux-ci.

Cette fable du capital est en train de coloniser les esprits en lieu et place de la conscience d’équité et de solidarité. Les pauvres, les salariés, les employés, tous ceux qui vivent de leur travail sont en définitive spoliés par cette "réforme"qui a renforcé le mécanisme de l’argent qui va à l’argent sans travail et de l’argent qui manquera aux indispensables solidarités actives que les représentants du peuple se doivent de conserver et/ou mettre en place au bénéfice des populations les plus fragiles. (c’est quoi le droit au logement opposable sans moyens, sinon de la poudre aux yeux ?)

Et maintenant pour les retraites. Pourquoi la réforme des retraites consisterait-elle en une augmentation du temps de cotisation pour les salariés en imposant un alignement par le haut, du temps travaillé donnant droit à la retraite ? Parce que les bateleurs rapportent le bel argument pétri "d’évidence" mis en avant par les bourgeois (ceux qui détiennent les moyens de production) qu’il convient de tenir compte de l’allongement de l’espérance de vie de ses mêmes travailleurs. Ainsi les bourgeois font oublier l’explosion de leur profit leur permettant de jouir, à l’abri de toute jalousie, d’un train de vie toujours mieux rempli d’aisance et de volupté dans un silence de connivence des média.

Deux secondes d’explications suffisent pourtant, je crois, à en faire tomber l’effet comme une vieille prune pourrie.

On constate que l’argument de l’allongement de la vie est relayé à longueur d’antenne et de journaux par des journalistes zélés. La solution consisterait donc à prendre une tranche de vie à ceux qui vivent dorénavant plus longtemps pour tenir compte de la modification de la pyramide des ages.

Si l’espérance de vie est un peu plus longue aujourd’hui qu’elle n’était hier et cela est infiniment variable selon la pénibilité du travail et des conditions sociales de vie, il y a un facteur bien plus important que tous les hommes politiques de progrès devraient prendre en compte, c’est l’incroyable évolution de la productivité qui depuis cinq décennies permet aux détenteurs de capitaux de gonfler leur profit comme jamais. La part de rémunération du capital n’a jamais été indiscutablement aussi élevée par rapport à la part de rémunération salariale dans le partage du profit. Où en est le parti socialiste sur ce point sinon d’épouser toujours plus près, le point de vue des bourgeois ?

La variable d’ajustement qui respecte l’homme est celle qui prend en compte l’argent nécessaire au financement d’une retraite décente sur les profits et non sur l’allongement modeste de la vie des travailleurs. Avec cette nouvelle variable il est alors possible de reconsidérer le temps de travail ouvrant droit à la retraite dans une discussion ouverte et sincère au sein du monde économique, prenant en compte cette fois ci, tous les facteurs. Ce temps de travail nécessaire pourrait être écourté pour les travailleurs ayant des travaux pénibles et réputés raccourcir statistiquement l’espérance de vie. Il ne faut pas prendre beaucoup sur les bénéfices pour satisfaire ce besoin de financement au vu des profits colossaux engrangés, et l’impulsion que donnerait cette réforme à l’économie serait telle que l’activité personnelle des travailleurs en retraite retrouvant les moyens de vivre redynamiserait l’ensemble des secteurs économiques au plus grand profit des actifs.

Comme je le disais, le rapport entre le nombre d’actifs et le nombre de retraités n’est pas déterminant au vu de l’augmentation permanente des profits bâtis sur les moyens techniques élaborés générations après générations par les salariés, de l’ouvrier à l’ingénieur . Cette augmentation de profit, le capitalisme veut maintenant entièrement se l’approprier et n’en laisser aucune miette alors que ce sont les salariés qui ont construit ces capacités à mieux produire. Il veut se l’approprier comme il s’est approprié, il y a peu, la transmission intégrale du capital avec le vote de la loi sur le paquet fiscal.

Méfions nous donc des images simplistes qui consistent à ne voir que des rapport entre individus, méfions nous encore plus des images qui ne font qu’opposer les intérêts des individus entre eux. Les médias "oublient" d’interroger le progrès produit par les salariés et rien qu’eux, progrès qui décuple et décuple encore les moyens de production au point de rendre insignifiant le fameux ratio entre actif et retraité dans l’argumentaire concernant les retraites. Chacun peut mesurer l’augmentation de cette productivité. Automatisme, informatisation, rationalisation, partage des tâches, chasse aux temps morts,….

La dîme prise par le capital pour se nourrir lui-même est devenue tellement insupportable qu’elle est cachée de tous. Les journalistes ne semblent plus nourris qu’à la mamelle des groupes capitalistiques de presse et des capitalistes qui remplissent les supports de publicité de leur média. Les journalistes participent à mettre en place une idéologie telle que nous devrions nous partager les miettes de notre travail en laissant les énormes gains de productivité de ce travail alimenter les profits des seuls tenants du capital. Pire encore, ces bourgeois dont les paroles sont servilement rapportées par les journalistes ne conçoivent pas qu’il puisse exister un échange direct entre générations, les capitalistes se battent aujourd’hui pour récupérer la manne des fonds financiers pour alimenter leur boulimie de capital et prendre encore là leur dîme. L’échange intergénérationnel direct leur donne des boutons, les bourgeois le combattent avec une rare violence et il faut donc noter que la lutte pour conserver notre retraite par répartition ne fait que commencer. Les bourgeois vont tout faire pour ramener la retraite par répartition à un ration actifs/retraités afin de faire totalement oublier les profits gagnés sur les gains de productivité. Ils vont tout faire pour diminuer l’assiette de la répartition en proposant des retraites par capitalisation, attirantes comme le miel dans un premier temps, investissant ainsi à long terme dans la mort de la retraite par répartition. Il suffira pour eux, dans un second temps, de jouer sur les mécanismes du capitalisme financier très classique des trappes et traquenards pour qu’ils se remboursent au centuple.

Voilà une trame que j’aimerais voir conjuguée partout, sur les ondes. Pour cela il faut infiniment argumenter, référencer, discuter. Ce qui n’a pas lieu en ce moment du fait du renoncement d’hommes qui se disent de progrès et qui trahissent en définitive le monde du travail. La "gôche" se reconnaît par ses trahisons permanentes au détriment des salariés, "gôche" glissant dans une pente naturelle d’aménagements tranquilles selon de petits arrangements décidés de longue date et en haut lieu vers une vassalisation sans retenue au profit du seul capital, le vote pour le TSE n’étant pas la moindre d’entre-elles. Exercice : Etudier ce que pourra opposer la commission de Bruxelles à la re-municipalisation des Eaux dans toutes les communes de France.

JP

Messages

  • Oui ! Avec toi, JP, je le redis haut et fort ! :

     La dîme prise par le capital pour se nourrir lui-même est devenue tellement insupportable qu’elle est cachée de tous.

     Les journalistes semblent ne se nourrir qu’à la seule MAMELLE CAPITALISTIQUE des GROUPES DE PRESSE... et de TOUS CEUX qui remplissent, Á TOUR DE BRAS, les supports publicitaires de leur média.

    RBBR - wwwlavie.over-blog.com

  • Na parlez plus de réformes à propos des saloperies de Sarkozy, parlez de contre-réformes.

    Sinon, on ne comprendra plus rien aux discours sur la question : « réforme ou révolution ? »

    La réforme, sans être la révolution, c’est quelque chose qui va dans le bon sens !