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Relaxe pour les antifascistes

par Caroline GARNIER

Publie le vendredi 18 octobre 2013 par Caroline GARNIER - Open-Publishing

Un témoin est venu contredire hier la version livrée par la police sur l’interpellation plutôt musclée de deux militants antifascistes en juin dernier.

J ’ai vu des policiers tabasser des hommes à terre, qui ne se relevaient pas ! La scène à laquelle j’ai assisté ce jour-là, n’a rien à voir avec la version donnée par les policiers ». C’est un témoignage accablant pour les forces de l’ordre qu’est venue livrer hier après-midi, une mère de famille, témoin de l’interpellation musclée de deux militants antifascistes qui s’était déroulée le 22 juin dernier en marge d’une double manifestation (l’union des 23 et 24 juin).

Une double manifestation

Celle de manifestants du mouvement « la manif pour tous », venus dénoncer l’incarcération d’un militant anti « mariage pour tous ». Celle de manifestants antifascistes, venus rendre hommage à Clément Méric, mort à la suite d’une altercation avec des militants d’extrême droite le 5 juin à Paris. Deux manifestations autorisées… qui se sont télescopées à hauteur de la rue Max-Dormoy. À ceci près que l’interpellation n’a pas été vue de la même façon, selon que l’on soit témoin de la scène ou policiers.

Alors que les deux militants interpellés avaient refusé de s’expliquer, préférant attendre leur comparution devant le tribunal correctionnel, les policiers avaient indiqué être intervenus – de façon musclée – afin de maîtriser les deux hommes qui auraient eu l’intention d’en découdre physiquement avec les manifestants du mouvement « la manif pour tous ». Une version loin de correspondre avec celle des deux prévenus, corroborée par ce témoin qui se trouvait à deux mètres de la scène. « J’ai vu trois policiers se jeter sur un homme qui était juste à côté de moi. Il s’est retrouvé encerclé, mains dans le dos, par terre, la tête sur le sol… Avec des policiers qui le frappaient… Le deuxième homme a traversé en allant vers eux. Il a dit « c’est ça la démocratie ? » Trois autres policiers se sont précipités sur lui. Il s’est retrouvé par terre. Ils l’ont frappé de tous les côtés, même sur la tête ».

Et le témoin de décrire « une scène choquante. Si je témoigne aujourd’hui, c’est parce qu’il n’était pas question pour moi de laisser passer ce genre de faits. J’ai vu des gens se faire massacrer sans raison ! ». Une scène racontée de la même façon par les deux hommes, dont l’un ne faisait même pas partie de la manifestation. « Je me suis retrouvé pris dans un étau, tabassé, menotté… J’ai fait 47 h 30 de garde à vue… ! ».

Quant au second, s’il faisait bien partie du second rassemblement, il n’avait en rien l’intention d’en découdre. « Les policiers m’ont sauté dessus, sans aucune raison valable, simplement parce que je suis un militant et ils le savent ! ».

Hier, sans même prendre le temps d’en délibérer, le président du tribunal a relaxé les deux hommes, déplorant « une situation regrettable », fustigeant le comportement des policiers. « Il y a des cas où l’on peut se poser la question et l’opportunité de certaines poursuites… ».

http://www.lunion.presse.fr/accueil/relaxe-pour-les-antifascistes-ia0b0n230312#230312

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