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Rennes : un salarié se poignarde devant son patron
Publie le vendredi 18 octobre 2013 par Open-Publishing"Rien ne va plus dans cette entreprise, le climat social est détestable", témoigne Jean-Marc Souquet, délégué syndical de l’entreprise de transports frigorifiques européens basée à Rennes, Stef. Jeudi 10 octobre dernier, à l’issue d’un entretien disciplinaire, un employé est allé jusqu’à s’infliger trois coups de couteau dans le ventre devant le directeur de l’entreprise. Immédiatement secouru par les pompiers, l’homme âgé d’une quarantaine d’années a été transporté au CHU. En convalescence dans une clinique de repos, il devrait rentrer chez lui vendredi.
Le 27 septembre, une trentaine de salariés de Stef ont lancé un mouvement de grève pour "revendiquer une prime et dénoncer le climat social". Mais, quelques jours après, dix employés, dont la victime des coups de couteau, ont été convoqués à un entretien "préalable à une sanction disciplinaire pouvant aller au licenciement", explique Jean-Marc Souquet, délégué syndical présent lors de cette tentative de suicide.
"Je ne veux pas être licencié"
"Depuis deux ans et l’arrivée d’un nouveau RH et d’un nouveau directeur, nous subissons une détérioration de nos conditions de travail avec toujours plus de répression sur les salariés", témoigne Monsieur Souquet. "Lorsque notre camarade s’est fait convoquer, le directeur a demandé des détails sur la grève engagée en septembre. Le but affiché était de licencier certaines personnes. A la fin de l’entretien, il a sorti un couteau de sa poche pour se le planter trois fois dans le ventre côté droit", raconte le délégué encore choqué par l’événement. Ecroulé sur sa chaise, le blessé a indiqué : "Je ne veux pas être licencié". Un acte prémédité ? Les salariés de l’entreprise ne le savent pas, mais la victime devrait écrire une lettre ouverte, "très prochainement", pour expliquer son acte.
De son côté, l’entreprise Stef assure qu’il n’a "jamais été question de licencier quelqu’un". La direction du groupe s’est dite "profondément désolée de cet acte, pour l’employé, sa famille et l’ensemble des collaborateurs". Mais pour les syndicats, la pilule ne passe pas. Lors d’une réunion de crise organisée au siège de la CGT le 11 octobre, et qui se poursuit jeudi et vendredi, le syndicat s’est assuré qu’il n’y ait aucun licenciement. "Le directeur actuel devrait également ne plus travailler sur le site de Rennes", a ajouté Michaël Prince délégué syndical de Stef à Chaulnes.