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Répression du droit de grève par le rectorat : soutien aux enseignants !

Publie le lundi 21 septembre 2015 par Open-Publishing
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Le Parisien 21/9/2015

Solidaires, leurs collègues ont commencé une grève reconductible vendredi. Eux-mêmes annoncent une grève de la faim à partir de ce lundi. Oscar Roman et Gari Pham, professeurs de mathématiques et de sport au collège Gay-Lussac de Colombes, font l’objet d’une procédure disciplinaire de l’éducation nationale. Ils sont respectivement convoqués devant la commission de discipline le 23 septembre et le 9 octobre prochains.

« On nous accuse de blocage, mais il n’y a pas eu de blocage, se défend Oscar Roman. Selon moi, on paie surtout notre attitude irrévérencieuse. » Les faits remontent au mois de novembre 2014. Pour protester contre la sortie de leur collège du réseau d’éducation prioritaire, une trentaine d’enseignants entame une grève reconductible, qui durera finalement trois semaines.

« On a commencé le 8 décembre 2014 et on s’est arrêté une journée avant les vacances, se souvient l’un des autres professeurs grévistes. Nous avons fait une nouvelle grève la dernière semaine de janvier 2015 quand nous avons appris que nous perdions une quarantaine d’heures de dotations horaires. »

En avril, surprise générale en salle des professeurs : deux des grévistes seront convoqués devant la commission de discipline. Et seulement deux. « C’est injuste, témoigne l’un de leurs collègues qui du coup souhaite rester anonyme. De nombreux collèges et écoles qui sortaient de l’éducation prioritaire ont fait grève et nous étions 28 enseignants grévistes à Gay-Lussac. Pourquoi eux ? Comme à Toulouse, l’éducation nationale veut faire un exemple avec l’établissement qui a fait la grève le plus longtemps… »

« Le réseau d’éducation prioritaire donne des moyens pour les élèves, pas des primes aux professeurs, contrairement aux ZEP, fait valoir Oscar Roman. Nous avons laissé des journées de salaire pour nos élèves. Et aujourd’hui, on veut nous sanctionner ? C’est incompréhensible. C’est une atteinte au droit de grève. » Lancée en juin, une pétition de soutien (Change.org) a recueilli 1 300 signatures.

Les deux enseignants ont aussi saisi le médiateur de l’éducation nationale. « Les commissions de discipline sont extrêmement rares, s’étonne Oscar Roman. Elles ne concernent quasiment que des affaires de mœurs : un vol, des attouchements… Mais pour la grève, je n’ai jamais vu ça en 30 ans de maison ! »

Interrogé, le directeur académique refuse « de commenter une procédure disciplinaire ». Mais Philippe Wuillamier affirme fermement : « L’analyse de l’administration, c’est qu’ils ont fait une faute professionnelle. La commission examinera les faits. Mais ce n’est en aucun cas, pour des faits de grève. Le droit à la grève est un droit absolu. »

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